Mon Mentor local, proche des 50 printemps m'a dit un jour, alors que je lui avais dit que j'avais flippé au bout de plus de 2mn30 de ne pas le voir remonter:
"Tu sais, avec tout ce que je lui ai pris...Ce serait normal qu'elle me prenne aussi"
Sur le coup j'en ai eu des frissons plein le corps.
Mais en y réfléchissant, je le revois, les yeux pétillants et émerveillés à la vue de l'immensité qui entourait son petit bateau alu et je l'ai compris.
Loin d'être suicidaire, il a conscience du danger mais il pêche avec une telle humilité face à l'océan, que ce risque fait un peu partie du jeu. C'est aussi assez propre au polynésien d'avoir un discours un peu fataliste mais se soucier de tous les risques gache le plaisir de se retrouver au fond pour notre passion.
Je le sais car je le vis quasiment à toutes les sorties. Trop soucieux de rentrer en vie à la maison je suis tellement à l'écoute de mon corps que je n'arrive pas à trouver ce bohneur extrême que lui trouve au fond de l'eau.