La météo
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Mais qu'est-ce que je fais là

Je suis transi de froid, les pieds glacés, la bouche seiche, … la nuit a été courte. "Mais qu'est-ce que je fais là ?" Telle une mélodie ces paroles raisonnent en boucle dans ma tête. Le jour pointe timidement et il me faut me dévêtir pour m'équiper, seul, au milieu de l'eau, face à cet air glacial. J'ai passé l'âge de ces conneries. P'tain qu'il fait froid

.
Mais qu'est-ce que je fais là ? Il faudra bien me résoudre à privilégier un jour le confort d'un lit douillé… mais ce n'est pas encore pour cette fois, une force irrésistible et indescriptible, que seuls les passionnés peuvent comprendre, me pousse encore à m'immerger. Pourtant, aujourd'hui je me suis longuement interrogé et la perspective de renouveler cette opération ne me séduit guère

. Je dois me faire violence pour franchir le dernier palier.
Tant bien que mal, j'arrive à m'habiller. Le froid a gagné les extrémités des membres supérieurs, j'ai les doigts paralysés et je dois me reprendre à 2 reprises pour armer le MV. Malgré la douceur relative de l'eau, je n'arrive pas à me réchauffer.
Le fond est jonché d'un tapis de méduse de couleur délavée et monochrome, la mange est omniprésente, quelques sars rodent entre les pierres et des troupeaux de saupes affichent une passivité étonnante. Rien de bien folichon, au bout d'un moment je me résous à tirer un pointu.
Un p'tit bonjour à JF83

qui est venu me saluer et je bascule sur l'autre versant. L'eau est plus chargée et la vie bien plus présente. Un premier loupiot me viendra dans le dos, un second passera à bonne distance, un troisième aura moins de chance. Je rejoins mon ilot fétiche où je croise quelques sars, qui ne dépareilleraient pas en atlantiques mais qui ne me laisseront aucun espoir, et une canthe plus docile. Hasard ou pas, j'ai opté pour une flèche plus courte et j'affiche un 100% au tir.
L'action (ou plutôt la non action

) du jour : retour au bateau, mais avant cela je ramasse 4 piquants. Voila mon filet accroché à la boué, mon plomb coincé dans la ceinture, il ne me reste plus qu'à rentrer toujours le gun à la main au cas où...
Je me faufile entre la côte et un ilot. Le passage fait une vingtaine de mètre de long, 4m de large et la profondeur n'excède pas un 1m. Dans ces conditions, normal que le filet s'accroche

à l'entrée du passage. Le temps de me retourner et de tirer sur la drisse pour le décaler et voila que je me trouve nez à nez avec la daurade de l'année

. J'ai le fusil décalé sur le côté et la belle à choisi de se présenter de face

. Je ne peux que la regarder s'éloigner

Ils ont intérêt à être bien pleins les oursins.

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