Sortie SLMB ce jour initialement prévue à 4, puis à 3 et conclue finalement à 2, mimi déclarant forfait au dernier moment. Seul Manu répondra présent. Dommage pour les absents, le "sauvignon Eric Louis" avec les piquants était excellent.
Une légère houle longue et régulière balaie le rivage, l'eau est toujours à 15° et la visi supérieure à 15m.
A peine immergé dans mon anse fétiche, alors que je charge le gun, un loup de 2 kg me glisse sous les palmes

. Hummm, ça sent bon

.
Je gagne le fond de la crique et me mélange aux fragments de posidonie en suspension. Dans cette purée de pois la visi est réduite à quelques mètres. Je n'aurai pas le temps d'avoir le bide retourné par le manque de repère. Au bout de quelques secondes un point sombre solitaire s'approche et cède rapidement la place à une masse terne. Je déclenche le tir mais dans cette mélasse je ne vois pas partir la flèche. L'espace d'un instant rien ne se passe, je crois avoir raté l'immanquable avant que le moulinet je mette à chanter. Je maitrise rapidement ma proie bien fléchée au milieu du corps. Il n'y a pas 10 mn que je suis dans l'eau et après un tel poisson, je ne peux tirer qu'un autre poisson d'exception. La sortie risque de me paraitre longue, à moins que…
Ne croisant plus la moindre écaille, je ne serai pas confronté à un problème de sélectivité l'heure qui suit.
J'arrive sur une avancée plus oxygénée. Cette pointe ressemble plus à un mamelon. Sur la droite le fond tombe à pic sur 10m, face au large à 7 ou 8 mde distance un sec remonte entre deux eaux, à ma gauche, un faille rejoint le sec en pente douce. Les lieux sont envahis d'anchois, castagnoles et grosses bogues, voila pour le décor.
2 dorades du kg glissent le long de la faille et disparaissent de ma vue, machinalement je me rapproche du bord du mamelon et... je débouche nez à nez sur un tambour de + de 2 kg dans l'axe. Je suis passé en mode contemplation

et au lieu de lâcher le tir… je l'admire

. Ce n'est que lorsqu'il se décale de l'axe de la flèche que je presse la gâchette

. Le temps de recharger et c'est 5 loups d'1,5 kg qui défilent hors de porté.
Y a truc qui ne va pas là

. Soit je me suis endormi et j'ai dérivé jusqu'à l'Eldorado, soit je suis en train de rêver, imprégné du CR de Rouget…
Que nenni, tout cela est bien réel. A 2 reprises, la mange s'affole et vient se blottir contre moi et j'aperçois trop tard des pélas en chasse. La troisième agitation sera presque la bonne, j'anticipe l'agitation et je me laisse couler le long de la paroi. Je suis entre deux eaux lorsque 3 pélas débouchent de je ne sais d'où. Tir réflexe à la volée, je pique la dernière estimée à 4 kg. Elle me prend quelques mètres de fil avant de se décrocher. Dommage, le tir méritait un meilleur sort.
Mais le meilleur est encore à venir. Un immense banc de saupes qui jusqu'à là paissaient au fond remonte prestement en surface, tout le reste de la mange a disparu. Un coup d'œil sur ma droite pour découvrir un spectacle incommensurable. Dans 10 m d'eau, à 5 m du bord un thon rouge énorme. Plus de 2 m de long, plus large qu'un boudin de zozo

. Pas pressé, il me laissera le temps de l'admirer. Magnifique!!!
Le denti de 5 à 6 kg qui empruntera le même parcours quelques minutes après me sembla ridicule.
Le courant tourne subitement et la houle tombe instantanément. Voila, c'est fini, la zone retrouve sa densité halieutique habituelle. Jamais je n'ai eu l'occasion de contempler une telle densité de poissons sur une zone réduite en si peu de temps. Je ne suis pas près d'oublier ces moments intenses et privilégiés.

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7,8 kg
