Regonflé par les CR de cette semaine

, départ ce mat à 5h55 avec la ferme intention d'en découdre avec les sparidés de toutes sortes. Le tempo est minutieusement élaboré, 7 mn pour arriver au parking, 5 pour joindre le port, 8 pour charger le boat et larguer les amarres, 35 mn de navigation pour gagner "the post" et une 10zaine pour m'habiller… Nickel

Pile poil à l'heure pour honorer le lever du soleil. Ah que c'est beau l'organisation, surtout que j'ai pris soin de préparer tout le matos la veille.
Je respecte scrupuleusement les 3 premiers points de mon planning et fait route à vitesse réduite en quittant le port alors qu'une pâle lueur annonce le jour naissant. J'ai juste le temps d'apprécier à sa juste valeur ce moment privilégié en me remémorant cette scène de Titanic ou Léonardo, debout à la proue du navire, criait à qui veut bien l'entendre : "je suis le maître du monde"

. Comme je le comprends. Un sentiment mitigé m'envahit, mélange de quiétude et de liberté, quel pied

… Oui, mais….
Passé la bouée des 300 m, un bruit étouffé peu familier attire mon attention. Il provient de l'échappement. Tourne pas bien rond le moulin, j'ai l'impression qu'il s'asphyxie. Je jette un œil sur le pot, coule pas bien fort l'eau sensée refroidir le moteur

. Peut-être qu'en prenant quelques tours ? J'actionne la commande des gaz… Aie, erreur fatale ! En moins de 10 secondes une fumée noire me signifie que je n'ai pas fait le bon choix

. J'ai un poil chauffé. Je coupe instantanément, point mort. Coule pas plus l'eau. Arrêt… Mure réflexion

… La prise d'eau est ouverte… Hier j'ai vérifié le niveau d'huile et le vase d'expansion…. Mais bien sûr… La crépine, ce ne peut être que la crépine. Ni une, ni deux, j'ancre, m'habile et pourvu d'un tourne vis et d'une raclette, je vais vérifier la prise d'eau. P'tain, j'ai bien fait de partir tôt. Une fois immergé, collé sous la coque, je vois fifre. Nickel ! Yapluka patienter… Le jour aidant je peux enfin déboucher cette satanée crépine. Retour à bord. Un coup de démarreur... Yes ! Ça coule nettement mieux .
La sagesse m'incite toutefois à modifier mes plans, on n'est jamais trop prudent. Cependant mouillé pour mouillé, je vais me rabattre sur le Rouvelon

sans grand espoir toutefois vu le manque de clapot. "The post" ce sera pour une autre fois.
Donc, j'attaque cet ilot moitié lèche cailloux, moitié p'tit agachon sur la posidonie. Un mulet du kg et un sar de 600g seront pris de la surface. Puis sous une arête, je surprends une blanquette. Surprendre est le terme qui convient, elle est si proche que si je tournais le fusil elle serait à mi parcourt entre la pointe et la crosse. C'est à ce moment que 2 têtes noires choisissent de détaler entrainant avec eux l'anneau doré. La belle a suivi le mouvement sans m'avoir vu et très vite elle s'immobilise. Je me tapis le plus possible et recule légèrement. Un p'tit bruit de gorge et la voila qui rapplique, elle tourne à 2 m, le bi-brind de 16 fait son œuvre. Bon, pas un monstre, 700g, mais je suis satisfait de la tactique adoptée. Plus loin, une autre du même calibre viendra lui tenir compagnie, tirée de loin à la volée au détour d'une pierre. J'en verrai une autre de plus du kg qui se montrera moins coopérative et ce sera tout. Mais c'est déjà très bien compte tenu de la taille réduite de la zone.
C'est toujours avec le même plaisir que j'assiste ensuite au spectacle nettoyage d'une belle lasagne verte par un petit labre. Puis avec le plomb de la bouée j'excite à plusieurs reprises la curiosité d'un congre de belle facture, allant jusqu'à le faire sortir au 2/3 de son trou. 6 ou 7 bons kg au bas mot. Il y a quand même des trucs magiques sous l'eau.
Bon, il est temps de prendre le chemin du retour. J'ai une petite appréhension en activant le contacteur mais le moteur démarre. Sans pousser le moteur, je monte le régime. Ayé, on a un nouveau pape

. Cette fois c'est une fumée blanche qui colore l'échappement. Pas bon, pas bon tout ça

. Bilan, j'ai niqué le joint de culasse

.
Moralité, rien ne vaut les sorties à la palme.
