Allez je m’y mets…
Scal et moi avions décidé de partir sur une zone, dont un vieux pécheur nous avait parlé en roulant des yeux blancs… « là y’a du gros, ch’ai pas ce que c’est, mais c’est du gros… »
En regardant la carte, nous avions effectivement repéré une petite remontée qui surplombait une fosse au large de Nice…
C’était par un matin d’hiver comme on les craint parfois
; aube blafarde, nuages gris et bas, la mer se confond avec le ciel. Nous avons l’impression d’avancer dans une ambiance ouatée et un léger brouillard nous entoure. Il n’y a aucun bruit et en nous glissant dans l’eau froide, nous constatons qu’il n’y a pas plus de 50cm de visibilité…
Nous nous regardons sans dire un mot, et seul le sifflement de nos tubas déchire le silence.
Je ne vois même pas le bout de mes doigts, mais je me dis qu’au fond, peut-être, l’eau sera plus claire.
Mais le fond est à combien ? Nous n’avions pas de sondeur et il fallait descendre pour savoir…
Je fais signe à Scal que je descends le 1er. Un canard dans le gris, et la descente commence.
Je tiens mon fusil devant moi, pour que la flèche cogne le fond que je ne peux pas voir.
Ca y est, à tâtons, je me cale sur le sol vaseux, ma main s’enfonce, comme aspirée par la vase.
Tout est glauque, je suis au bord du tombant et je devine que devant moi, il y a un précipice où l’eau est noire. J’essaye de me décontracter au maximum, mais tout est angoissant, et je crois sentir, plus que voir, des formes imposantes passer prés moi. Ce doit être mon imagination…
Il faut que je remonte, je me décolle en soulevant un nuage de vase et commence la remontée… j’ai l’impression que la masse noir du fond me suit…
Arrivé en surface, Scal me dit « alors ? », j’ai un regard vague pour toute réponse… Il me fait signe qu’il y va et fais son canard…
Là, je lui laisse le soin de raconter la suite, c’est trop… comment dire angoissant, traumatisant ?
Aller Scal, raconte encore ça te fera du bien…
Sur le site du GEM ils disent qu'il y a tout sur le mérou, mais je n'ai pas trouvé de recettes...