dolphin a écrit :CR du 5 août ou « le paradis perdu»
Mise au point la veille avec le trinôme de la deuxième chance (vu que la première n’avait pas été concluante, surtout pour moi).
« Tu verras demain, là bas, le matin, l’aquarium de Monaco…Si t’as pas de moulinet, tu ne pourras pas venir tellement qu’on va faire du gros, tout ça, tout çaaaaaa !!!!! »
Heure indécente pour la mise à l’eau du bateau aussi gonflé que mon cœur d’aventurier prés à en découdre….
Moment magique dans une ambiance intimiste aux lueurs vertes et rouges du zod trop petit. (vivement le 6 m…!
)
Sur l’eau, tel un miroir irisé de noir, des poissons volants nous montrent le chemin du large, jusqu’à même nous faire un refus de priorité (dans le jargon, on dit une queue de poisson…).
Une fois sur place, seul au monde, l’équipage est paré, dernier réglage et « brocouille tactique » mise en place, on se jette à l’eau…
Première apnée, l’eau est sombre, en bas du tombant, c’est l’aquarium (p’tain, il dit pas que des conneries mon binôme au doigt coupé)…Je me cale, et devine des ombres qui se rapprochent…Dentis, sars, dorades….et castagnoles.
J’hésite, je ne tire pas les premiers pourtant bien maillés…J’attends du plus gros, celui qui me fera enfin sortir de la brocouille team, et être pris en photo pour mettre sur le forum, et me la péter un peu.
Ce genre de poisson qui font mettre les touristes à genoux au retour au port ….Et dont leur femmes aux seins nues, viendraient m’offrir leurs corps en guise de sacrifice au dieu de la mer….
Confidence, derrière mon clavier…Voila à quoi je pense à l’agachon pour faire défiler mes secondes sans oxygène…Faudrait que je consulte peux être..Y a pas un psy chez les spears ?.
Mais une voix me ramène à la réalité…Celle de mon binôme à 4 doigts … « surtout, tires ce que tu peux en premier, fait pas la fine bouche…Moi les plus gros, nagent encore et c’est la brocouille assurée ».
Mes poumons me demandent de l’air et c’est avec ces belles paroles mais tellement vraies….Que je regagne la surface ; vide d’oxygène, de poisson et d’espoir.
Fin du rire casimir. Aux premiers rayons de soleil, les poissons ont du oublier leur crème solaire, et sans me laisser le moindre indice, regagnent l’ombre des profondeurs….
Changement de zone…Sur le trajet, un autre spear est dans l’eau.
Puis à 400m de là ; une bouée…Peut être son binôme…Il est fortiche le gars. Doit y avoir au moins 80.56 m
. On ralenti, on attend sa remontée qui se fait attendre...Et puis à une centaine de mètre de là…un ofni (objet flottant non identifié)…Long, blanchatre, un bras ??, une jambe ??
La peur nous gagne..Je vois défiler dans ma tête mes cours de secourisme…
Et là étonnement et soulagement...C’est un énorme congre flottant et dont le pêcheur qui venait de relever ses filets, a du rejeter à l’eau.
La bouée était au spear, elle avait dérivée avec le courant….Une fois notre BA faite…Dernière zone, derniers espoirs. Mais en vain.
Le soleil est déjà haut et nous gratifie de ses rayons aoûtiens brulants.
Striptease sur le bateau de mes 2 compagnons d’infortune.
Short t-shirt…Ils avaient prévu le coup, et moi dégoulinant de sueur sur le retour qui nous offrira une planche de bodyboard.
Le congre une fois vidé nous dévoile son repas…Une dodo gris de 400 g.
Moralité, comme quoi, même avec un préservatif sur son pouce et sans fusil, le gars fait son marché à la surface de l’eau...Il est trop fort… (Ah oui il a quand même pêché un corb d’un kg, mais ça c’est du détail).
Une fois à quai, mes bières ne feront pas le même effet qu’avec tontonfred…Les mecs sportifs jusqu’au bout…
Le musée océanographique tant promis, n’aura duré qu’une minute…Ça fait cher l’entrée !!!!
Bon désolé, j’ai essayé de faire cour..Mais après mon cerveau, se sont mes doigts sur le clavier que je n’arrive plus à arrêter.
Et dire que l’apnée ; c’est la maitrise de soi …Faut vraiment que je consulte….