Benoît, je n’arrive pas à la hauteur de l’ongle du plus petit de leurs orteils !
Dans ce voyage, j’ai eu des témoignages de sympathie qui m’ont touché.
Après avoir visité les étals de poissons au marché de Sihanoukville, je cherchai du sucre de palme (tiré du fruit du palmier à sucre borassus fabellifer, pas de vieilles Dessault).
Une vielle femme s’est adressé à moi en Français :
« Vous cherchez quoi ? Du sucre de khnot ?? Venez, suivez moi !!»
Elle m’a amené à une marchande :
je voulais un de ces lingots roux, à la consistance de miel solidifié ;
mais il n’y avait qu’une marmite de liquide pâteux, de la couleur et de la consistance du miel crémeux :
la marchande en a versé une louche dans un sac plastique, et a refusé que je paye !
Parce que ce que je cherchais était typiquement Khmer, et pas touristique;
sans doute était-elle reconnaissante parce que ça montrait que je connaissais et appréciais le Cambodge ...
Dix mètres plus loin, une jeune marchande m’intéressait :
La vieille dame l’a deviné : « Vous voulez prendre une photo de la petite geisha » ?
Simple et direct. On voulait me faire plaisir, et me donner ce qui me faisait envie.
Parce que j’étais un « Barang cès ».
Scènes au Marché :
Le soir du Nouvel An Chinois, j’ai été invité à manger chez Our.
Il a posé ses nectars des grandes occasions sur la table :
son redoutable cognac où trempent des hippocampes séchés,
et le bocal de whisky khmer où marine un magnifique cobra !
« sok keow mouille ! »
Tapons une fois nos verres !
Trinquons ! Trinquons à la nouvelle année. Trinquons à son business !
« sok keow mouille ! »
Our, je reviendrai voir ces îles de la baie de Kompong Som.
Je reviendrai voir le village de pêcheurs de koh Rong Sam Lem, en face de l’ilot Cône
Et je retournerai, enfin, aux îles du large !
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK