Cambodge : les îles hors du temps (Mars 2008)
Modérateur : Modo's
- Le Lion
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http://img504.imageshack.us/my.php?imag ... 09bnd6.jpg
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22 Mars, après-midi.
La petite pluie a cessé. Le soleil a dissipé les nuages.
Nous partons chasser sur le haut-fond à 4 miles au Sud-Est de Poulo Wai.
Trois quart d’heure de navigation sur la mer lisse, puis le bateau jette l’ancre quand on distingue le fond. Nous sommes bien loin de la terre. Un peu d’appréhension avant de descendre à l’eau ; on pense bien sur aux requins.
Fond de 12m. Visi 30 m. Grandes pierres plates, lisses, sur du sable blanc. Pas de coraux. C’est un vaste plateau qui descend en pente douce. Des bancs de petits poissons stationnaires au-dessus des failles … des carangues passent …!
Presque aucun courant. Je m’éloigne du bateau, à la recherche d’un peu de profondeur : la pente descend doucement, l’eau devient plus sombre. Le fond atteint 25 m, je fais un petite descente vers 8m : des carangues blanches arrivent, ce sont des lingots d’argent poli, compacts et denses. Quelques éclaireurs d’abord, puis tout un banc ! Je hèle Hubert, et coule pour un agachon de pleine eau. Les carangues s’arrêtent, et tournent lentement autour de moi, formant une pyramide dont le sommet est à la surface !
Je ne tire pas, j’ajuste seulement, je laisse passer ces cousines des sérioles (de 4 kg en moyenne) ! … Bling ! J’entends le tir du Teak-Sea d’Hubert ! Je tire à mon tour. Les carangues blessées tirent sur la drisse, et le banc reste autour d’elles, comme pour les aider ! Hubert recharge, tandis que je laisse nager ma carangue qui virevolte au bout de ma flèche, sans la ramener. Tir du Teak-Sea, Hubert ramène une deuxième carangue !
Tandis qu’Hubert s’occupe à accrocher ses prises à la bouée, je continue mon chemin. Et 50m plus loin, c’est un cobia, une silhouette noire, qui nage au fond ! Je le suis de la surface – l’avantage d’une visi de 30m ! - il m’amène à un grand rocher, et là, c’est toute une famille qui tourne ! J’appelle Hubert ; je les survole, et ils montent vers moi ! De face, il ne reste que la forme triangulaire qui monte. Nous sommes entourés par 7-8 cobias. Les petits viennent d’abord, 6-8 kg, et tournent en surface autour de nous ; les moyens, 12-15 kg, les rejoignent dix secondes plus tard. Et plus distants, 2 gros, au moins 30 kg, qui restent au fond, à 22-23m !
« Allons Hubert, fais parler ta pointe détachable Ice-peak ! »
Mais Hubert ne tire pas : « Ils viennent autour de moi ! Je peux les repousser de la main! Je vais quand même pas tirer !! »
Alors tant pis pour les cobias. Et moi, pas envie de tordre ma flèche, encore que les gros, à la rigueur ??? Je descends sur eux, vers 20m, et parviens à portée deux fois … j’aligne la pectorale, trois quart arrière, mais ne parviens pas à aligner la zone du bulbe. Le bateau n’est qu’à 80m, mais après, il faudra changer de flèche, perdre du temps … et pas sur que le nylon de 160/100° tienne le coup. J’aime pas perdre de flèche, surtout cette belle Devoto de 6,5mm … j’hésite et je renonce.
Je pars à la recherche de « carpes rouges », et retourne sur des fonds de 15-18m. Je survole les grandes allées de sable blanc où sont posés de grands blocs de grès, anguleux, propres … et j’en vois trois grosses qui tournent autour d’un dolmen, posé sur le sable, avec des éponges tubulaires, en cheminée, et les grands éventails des gorgones oranges. J’essaie de les acculer dans les couloirs, mais elles sont méfiantes, je ne parviens pas à portée. Mais plus loin, sur le sable, j’en repère un groupe de 3, devant un grand bloc. Elles se laissent approcher. J’en ramène une, et je m’aperçois, en surface, qu’elle n’est pas de couleur cuivrée, mais plutôt laiton, jaunâtre, et le profil est un peu différent : Lutjanus Malabaricus ? Je ramène à la bouée quatre de ces beaux lutjans à reflets jaune-laiton. 2,5 kg à 5 kg. Moins méfiants et plus sédentaires que Lutjanus Argentimaculatus (qui a une robe rouge-cuivre éclatante !).
Pendant cette traque passionnante, j’ai eu la visite de beaux poissons : une troupe d’une vingtaine de barras est venu tourner en dessous pendant 30 secondes, le temps d’en foudroyer un de 3,5 kg. Une grosse pastenague ronde, grasse et glaireuse, est venue escalader les rochers. Au moins 50 kg ! Et à 3 ou 4 reprises, un groupe de 7-8 carangues arc-en–ciel (elagatis bipinnulata : appelé « Colas batard » aux Antilles), qui sont restées à distance : c’était vraiment des gros spécimens, du 6-8 kg !
Le soleil tombe dans la mer, l’eau s’assombrit : le capitaine Cambodgien vient me chercher avec l’annexe, pour me ramener au bateau, à 300m. Pas vu un seul requin !
20 kg le matin, encore 20-22 kg l’après-midi !
Et pourtant, pas l’impression d’avoir fait une pêche exceptionnelle :
non, c’était simplement normal, compte-tenu de la richesse de la zone à Poulo Wai.
Il faudra que je passe à autre chose !
A suivre
La petite pluie a cessé. Le soleil a dissipé les nuages.
Nous partons chasser sur le haut-fond à 4 miles au Sud-Est de Poulo Wai.
Trois quart d’heure de navigation sur la mer lisse, puis le bateau jette l’ancre quand on distingue le fond. Nous sommes bien loin de la terre. Un peu d’appréhension avant de descendre à l’eau ; on pense bien sur aux requins.
Fond de 12m. Visi 30 m. Grandes pierres plates, lisses, sur du sable blanc. Pas de coraux. C’est un vaste plateau qui descend en pente douce. Des bancs de petits poissons stationnaires au-dessus des failles … des carangues passent …!
Presque aucun courant. Je m’éloigne du bateau, à la recherche d’un peu de profondeur : la pente descend doucement, l’eau devient plus sombre. Le fond atteint 25 m, je fais un petite descente vers 8m : des carangues blanches arrivent, ce sont des lingots d’argent poli, compacts et denses. Quelques éclaireurs d’abord, puis tout un banc ! Je hèle Hubert, et coule pour un agachon de pleine eau. Les carangues s’arrêtent, et tournent lentement autour de moi, formant une pyramide dont le sommet est à la surface !
Je ne tire pas, j’ajuste seulement, je laisse passer ces cousines des sérioles (de 4 kg en moyenne) ! … Bling ! J’entends le tir du Teak-Sea d’Hubert ! Je tire à mon tour. Les carangues blessées tirent sur la drisse, et le banc reste autour d’elles, comme pour les aider ! Hubert recharge, tandis que je laisse nager ma carangue qui virevolte au bout de ma flèche, sans la ramener. Tir du Teak-Sea, Hubert ramène une deuxième carangue !
Tandis qu’Hubert s’occupe à accrocher ses prises à la bouée, je continue mon chemin. Et 50m plus loin, c’est un cobia, une silhouette noire, qui nage au fond ! Je le suis de la surface – l’avantage d’une visi de 30m ! - il m’amène à un grand rocher, et là, c’est toute une famille qui tourne ! J’appelle Hubert ; je les survole, et ils montent vers moi ! De face, il ne reste que la forme triangulaire qui monte. Nous sommes entourés par 7-8 cobias. Les petits viennent d’abord, 6-8 kg, et tournent en surface autour de nous ; les moyens, 12-15 kg, les rejoignent dix secondes plus tard. Et plus distants, 2 gros, au moins 30 kg, qui restent au fond, à 22-23m !
« Allons Hubert, fais parler ta pointe détachable Ice-peak ! »
Mais Hubert ne tire pas : « Ils viennent autour de moi ! Je peux les repousser de la main! Je vais quand même pas tirer !! »
Alors tant pis pour les cobias. Et moi, pas envie de tordre ma flèche, encore que les gros, à la rigueur ??? Je descends sur eux, vers 20m, et parviens à portée deux fois … j’aligne la pectorale, trois quart arrière, mais ne parviens pas à aligner la zone du bulbe. Le bateau n’est qu’à 80m, mais après, il faudra changer de flèche, perdre du temps … et pas sur que le nylon de 160/100° tienne le coup. J’aime pas perdre de flèche, surtout cette belle Devoto de 6,5mm … j’hésite et je renonce.
Je pars à la recherche de « carpes rouges », et retourne sur des fonds de 15-18m. Je survole les grandes allées de sable blanc où sont posés de grands blocs de grès, anguleux, propres … et j’en vois trois grosses qui tournent autour d’un dolmen, posé sur le sable, avec des éponges tubulaires, en cheminée, et les grands éventails des gorgones oranges. J’essaie de les acculer dans les couloirs, mais elles sont méfiantes, je ne parviens pas à portée. Mais plus loin, sur le sable, j’en repère un groupe de 3, devant un grand bloc. Elles se laissent approcher. J’en ramène une, et je m’aperçois, en surface, qu’elle n’est pas de couleur cuivrée, mais plutôt laiton, jaunâtre, et le profil est un peu différent : Lutjanus Malabaricus ? Je ramène à la bouée quatre de ces beaux lutjans à reflets jaune-laiton. 2,5 kg à 5 kg. Moins méfiants et plus sédentaires que Lutjanus Argentimaculatus (qui a une robe rouge-cuivre éclatante !).
Pendant cette traque passionnante, j’ai eu la visite de beaux poissons : une troupe d’une vingtaine de barras est venu tourner en dessous pendant 30 secondes, le temps d’en foudroyer un de 3,5 kg. Une grosse pastenague ronde, grasse et glaireuse, est venue escalader les rochers. Au moins 50 kg ! Et à 3 ou 4 reprises, un groupe de 7-8 carangues arc-en–ciel (elagatis bipinnulata : appelé « Colas batard » aux Antilles), qui sont restées à distance : c’était vraiment des gros spécimens, du 6-8 kg !
Le soleil tombe dans la mer, l’eau s’assombrit : le capitaine Cambodgien vient me chercher avec l’annexe, pour me ramener au bateau, à 300m. Pas vu un seul requin !
20 kg le matin, encore 20-22 kg l’après-midi !
Et pourtant, pas l’impression d’avoir fait une pêche exceptionnelle :
non, c’était simplement normal, compte-tenu de la richesse de la zone à Poulo Wai.
Il faudra que je passe à autre chose !
A suivre
Dernière modification par Chao-Le le ven. avr. 25, 2008 10:46 am, modifié 3 fois.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Benoit, je te remercie de ton indulgence, alors que pour toi, ce n'est que du fretin ...
Mais il reste que c'est sympa quand même, ces longues promenades, où l'on est complètement absorbé par les problèmes essentiels : comment parvenir à feinter le poisson ? Est-ce que la zone devant cette roche, qui est vide maintenant, ne serait pas un lieu idéal pour un attendre un grand prédateur ???
A part ça, j'ai envoyé un mail à Riffe pour savoir s'il était possible de leur commander directement en payant en US$; pas question d'acheter leur matos en €uros (chez Subchandler, le seul à ma connaissance, qui vende leur matos).
Mais il reste que c'est sympa quand même, ces longues promenades, où l'on est complètement absorbé par les problèmes essentiels : comment parvenir à feinter le poisson ? Est-ce que la zone devant cette roche, qui est vide maintenant, ne serait pas un lieu idéal pour un attendre un grand prédateur ???
A part ça, j'ai envoyé un mail à Riffe pour savoir s'il était possible de leur commander directement en payant en US$; pas question d'acheter leur matos en €uros (chez Subchandler, le seul à ma connaissance, qui vende leur matos).
Dernière modification par Chao-Le le jeu. avr. 24, 2008 9:36 am, modifié 1 fois.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
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Philippe GELUCK
- Didier_Alpes_Maritimes
- Equipe des Modos
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- Inscription : mar. sept. 02, 2003 11:40 am
- Localisation : Pas loin de la mer
J'attends la réponse de Riffe, mais selon Voyageur, il répugne à vendre aux particuliers.
On verra bien ... des fois, je suis tenté par un voyage à Bali : ce serait l'occasion d'acheter un flingos à André (Bali spearfishing : André est Balinais, et chasse depuis une quinzaine d'années; peut-être qu'il prend du Riffe pour les cassettes de ses arbalètes ???)
Mais en fait, j'aimerais avoir un fusil très polyvalent, capable de tirer aussi bien des flèches de 6,5 mm que de la flèche de 8mm.
On verra bien ... des fois, je suis tenté par un voyage à Bali : ce serait l'occasion d'acheter un flingos à André (Bali spearfishing : André est Balinais, et chasse depuis une quinzaine d'années; peut-être qu'il prend du Riffe pour les cassettes de ses arbalètes ???)
Mais en fait, j'aimerais avoir un fusil très polyvalent, capable de tirer aussi bien des flèches de 6,5 mm que de la flèche de 8mm.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Dim 23 Mars, matin.
Un beau soleil nous réveille.
Nous sommes ancrés au même endroit qu’hier, entre les deux îles, à 200m de la côte.
Le capitaine veut nous amener sur un bon coin : la bordure extérieure de Poulo Way : OK ! En fait, bordure sans relief. Pas de courant et toujours 30m de visi. Je décroche une belle carangue de 5 kg qui flâne sur la bordure sable/roche. Et après, plus rien. Pas de courant, pas de poissons ! Mais plus près du bord, sur 10m de fond, il y a un coin à carpes rouges : gros blocs, failles. Xavier en ramène une de 5 kg.
On change de coin au bout d’une heure, pour aller chasser sur l’écueil extérieur, à 1 km à l’Est de l’île Est de Poulo Wai. On jette l’ancre sur un fond de sable / gravier corallien.
Je nage vers l’écueil, une carangue blanche vient vers moi : tir. Un requin « pointes noires » arrive à toute vitesse … et repart dans le sens opposé et à la même vitesse quand il me voit ! C’est le premier que je vois ; pas gros ; 1,50m peut-être … ça refroidit un peu. La visi est toujours de 30m, et il faut appuyer un peu pour remonter le courant jusqu’à l’écueil.
Quatre ou cinq requins « pointes noires » se faufilent et accourent dès qu’un poisson est fléché. Ils tournent nerveusement entre les blocs, dans 8m d’eau. Des bancs de petites carangues grises à gros yeux virevoltent nerveusement autour des grands blocs. Des grandes dalles, un magnifique jardin corallien, avec des coraux en table et des gorgones, dans cette eau claire, transparente et lumineuse ! Pêche infructueuse pour Jean-Claude, Hubert et moi.
Je reste sur des fonds de 20m, à l’écart, en agachons de pleine eau : un banc de carangues inox à plumes, anguleuses, se matérialisent au loin, dans le bleu, toute une famille. Les petites viennent devant, avec leurs filaments au bout des nageoires dorsale et anale, puis les moyennes, les filaments sont plus courts … et derrière, les grosses, sans filaments, avec leur forme rugueuse, leur grosse tête anguleuse, brillantes comme un miroir d’argent. Elles approchent lentement, encore 10m, encore 8m … et repartent, hésitent ... et s’éloignent pour de bon quand je remonte !!
Je verrai aussi apparaître dans le bleu transparent et profond, un grand « talang Sauteur » … trop loin. J’enchaîne les descentes, j’insiste, mais les poissons restent à distance.
Xavier prend 3 carangues ignobilis (la plus grosse 6 kg), près des roches qui émergent. Elles se tiennent dans peu d’eau, 5-6m, nageant avec des petites carangues grises à gros yeux, et aussi stationnaires entre des roches, le nez face au courant. Xavier en accroche deux à la ceinture, et méprise les requins pointes noires, nerveux mais peureux. Sa dernière ignobilis, la plus grosse (6 kg), il la maîtrise dans un nuage de sang ! Situation « délicate » ! Il ne voit rien, jusqu’à ce qu’il donne quatre coups de palmes pour sortir du nuage ! « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Certes, mais justement, je trouve que ça a un certain panache !
Après-midi
Retour au grand plateau rocheux à 4-5 miles au SE de Poulo Wai.
On ne retrouve pas le coin d’hier, et la visi est un peu moins bonne – 25m quand même ! Mais c’est splendide ! Rochers de grès gris sur allées de sable : la forêt de Fontainebleau !
Jean-Claude prend un beau "bec de cane Empereur", un poisson méfiant, mais curieux.
Avons nous eu tort de revenir au grand plateau ? Il aurait mieux valu laisser reposer un peu ... Poisson méfiant. Je vois 2 tazars de 6-7 kg. Un banc de carangues qui ne me laisse pas approcher. Un groupe de 3 cobias qui tourne, les 2 plus petits (7-8 kg) viennent en surface, et un gros qui reste au fond. Hubert voit 2 très gros barras à queue noire qui lui passent dessous : aussi grands que lui ! Il tire, et rate ! Ils ne dévient pas leur route, mais lui lancent un regard mauvais. Le banc de carangues reste à distance … Des bateaux de pêche arrivent et posent leurs filets autour de nous ; il y a plein de bancs de poissons, mais distants ; les filets bouclent la zone. On retourne au bateau pour assister à un magnifique coucher de soleil
« Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige »
Et lever de la lune rousse, énorme, sur Poulo Wai.
A suivre ...
Un beau soleil nous réveille.
Nous sommes ancrés au même endroit qu’hier, entre les deux îles, à 200m de la côte.
Le capitaine veut nous amener sur un bon coin : la bordure extérieure de Poulo Way : OK ! En fait, bordure sans relief. Pas de courant et toujours 30m de visi. Je décroche une belle carangue de 5 kg qui flâne sur la bordure sable/roche. Et après, plus rien. Pas de courant, pas de poissons ! Mais plus près du bord, sur 10m de fond, il y a un coin à carpes rouges : gros blocs, failles. Xavier en ramène une de 5 kg.
On change de coin au bout d’une heure, pour aller chasser sur l’écueil extérieur, à 1 km à l’Est de l’île Est de Poulo Wai. On jette l’ancre sur un fond de sable / gravier corallien.
Je nage vers l’écueil, une carangue blanche vient vers moi : tir. Un requin « pointes noires » arrive à toute vitesse … et repart dans le sens opposé et à la même vitesse quand il me voit ! C’est le premier que je vois ; pas gros ; 1,50m peut-être … ça refroidit un peu. La visi est toujours de 30m, et il faut appuyer un peu pour remonter le courant jusqu’à l’écueil.
Quatre ou cinq requins « pointes noires » se faufilent et accourent dès qu’un poisson est fléché. Ils tournent nerveusement entre les blocs, dans 8m d’eau. Des bancs de petites carangues grises à gros yeux virevoltent nerveusement autour des grands blocs. Des grandes dalles, un magnifique jardin corallien, avec des coraux en table et des gorgones, dans cette eau claire, transparente et lumineuse ! Pêche infructueuse pour Jean-Claude, Hubert et moi.
Je reste sur des fonds de 20m, à l’écart, en agachons de pleine eau : un banc de carangues inox à plumes, anguleuses, se matérialisent au loin, dans le bleu, toute une famille. Les petites viennent devant, avec leurs filaments au bout des nageoires dorsale et anale, puis les moyennes, les filaments sont plus courts … et derrière, les grosses, sans filaments, avec leur forme rugueuse, leur grosse tête anguleuse, brillantes comme un miroir d’argent. Elles approchent lentement, encore 10m, encore 8m … et repartent, hésitent ... et s’éloignent pour de bon quand je remonte !!
Je verrai aussi apparaître dans le bleu transparent et profond, un grand « talang Sauteur » … trop loin. J’enchaîne les descentes, j’insiste, mais les poissons restent à distance.
Xavier prend 3 carangues ignobilis (la plus grosse 6 kg), près des roches qui émergent. Elles se tiennent dans peu d’eau, 5-6m, nageant avec des petites carangues grises à gros yeux, et aussi stationnaires entre des roches, le nez face au courant. Xavier en accroche deux à la ceinture, et méprise les requins pointes noires, nerveux mais peureux. Sa dernière ignobilis, la plus grosse (6 kg), il la maîtrise dans un nuage de sang ! Situation « délicate » ! Il ne voit rien, jusqu’à ce qu’il donne quatre coups de palmes pour sortir du nuage ! « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Certes, mais justement, je trouve que ça a un certain panache !
Après-midi
Retour au grand plateau rocheux à 4-5 miles au SE de Poulo Wai.
On ne retrouve pas le coin d’hier, et la visi est un peu moins bonne – 25m quand même ! Mais c’est splendide ! Rochers de grès gris sur allées de sable : la forêt de Fontainebleau !
Jean-Claude prend un beau "bec de cane Empereur", un poisson méfiant, mais curieux.
Avons nous eu tort de revenir au grand plateau ? Il aurait mieux valu laisser reposer un peu ... Poisson méfiant. Je vois 2 tazars de 6-7 kg. Un banc de carangues qui ne me laisse pas approcher. Un groupe de 3 cobias qui tourne, les 2 plus petits (7-8 kg) viennent en surface, et un gros qui reste au fond. Hubert voit 2 très gros barras à queue noire qui lui passent dessous : aussi grands que lui ! Il tire, et rate ! Ils ne dévient pas leur route, mais lui lancent un regard mauvais. Le banc de carangues reste à distance … Des bateaux de pêche arrivent et posent leurs filets autour de nous ; il y a plein de bancs de poissons, mais distants ; les filets bouclent la zone. On retourne au bateau pour assister à un magnifique coucher de soleil
« Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige »
Et lever de la lune rousse, énorme, sur Poulo Wai.
A suivre ...
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Lun 24 Mars
Dernier jour sur Poulo Wai.
Réveil avec un grain de pluie. Grosse rincée : les couchages inondés. Le grain projette une pluie violente, oblique, qui inonde le pond supérieur ; l’eau coule à longs filets entre les planches du toit.
Au bout d’une demi-heure, le vent est tombé. La pluie continue, calme, sur la mer lisse.
Il n’y a plus d’œufs pour le petit déjeuner. On part en acheter à Poulo Wai.
L’épicerie : style « Western »
Pendant qu’on achète les œufs, on nous offre le thé !!
Ensuite, on va pêcher.
Pêche le long de la bordure du chenal. Visi 30m. Au moins, à pêcher, on n’est pas mouillé par les gouttes ! La visi est extraordinaire : on voit d’un seul regard toute la largeur des rochers, du bord jusqu’au sable à 13 m ! Sur le sable, un « pointe noire » longe tranquillement la bordure de roches.
Je vois un petit mérou partir doucement et s’embusquer une pierre plus loin, pour m’observer, tandis que j’approche, arbalète tendue ... il démarre et s’arrête sous une autre pierre, 2 m plus loin ... je me rapproche et il disparaît d’un coup de queue. Deux cobias, qui croisent au-dessus des blocs, me dépassent lentement … Pas de cobia pour moi. Trop lourd, ça tord les flèches. Longue promenade le long des pierres et des éboulis. Pas de courant. L’eau bleue jusqu’à l’horizon, la surface lisse piquetée de gouttes. Je finis par repérer un mérou qui m’observe sous un balcon. Tir au ras de la roche ; il s’enrague, mais je l’empêche de s’enfoncer dans la faille horizontale, bordée d’oursins aux longues épines noires. Le nuage de poussière se dissipe, et après 3 apnées, il sort ; l’annexe arrive à ce moment là , et me ramène au bateau.
La pluie cesse, le soleil apparaît. On fait un tour sur le haut-fond qui prolonge la pointe. Grandes dalles de grès entourées de sable blanc. Peu de courant, pas de poissons. Tandis que je rentre au bateau à la palme, une allée de sable interrompt les dalles de grès. Je la survole en demi-coulée, et sur un champignon de corail en boule, un petit mérou m’observe tandis que j’avance vers lui, arbalète tendue … Tir, je le contre et l’empêche de rejoindre son trou. Il vomit des becs de calmar. En continuant vers le bateau, à l’ancre à 100m, je croise un « Bec de cane Empereur », parmi les petits poissons bleus à nageoires jaunes. Je déleste ma bouée du mérou, et reviens … après quelques apnées infructueuses après les « Empereurs » - il y en a 3 ou 4 de 3-4 kilos, mais très méfiants – un groupe de 4 belles carangues bleues à 6 bandes apparaît sous moi. Coulée, et j’en ramène une de 5 kg au bateau !
Après, plus rien. Je rentre au bateau. On lève l’ancre, direction koh Tang. Adieu Poulo Wai !
A suivre
Dernier jour sur Poulo Wai.
Réveil avec un grain de pluie. Grosse rincée : les couchages inondés. Le grain projette une pluie violente, oblique, qui inonde le pond supérieur ; l’eau coule à longs filets entre les planches du toit.
Au bout d’une demi-heure, le vent est tombé. La pluie continue, calme, sur la mer lisse.
Il n’y a plus d’œufs pour le petit déjeuner. On part en acheter à Poulo Wai.
L’épicerie : style « Western »
Pendant qu’on achète les œufs, on nous offre le thé !!
Ensuite, on va pêcher.
Pêche le long de la bordure du chenal. Visi 30m. Au moins, à pêcher, on n’est pas mouillé par les gouttes ! La visi est extraordinaire : on voit d’un seul regard toute la largeur des rochers, du bord jusqu’au sable à 13 m ! Sur le sable, un « pointe noire » longe tranquillement la bordure de roches.
Je vois un petit mérou partir doucement et s’embusquer une pierre plus loin, pour m’observer, tandis que j’approche, arbalète tendue ... il démarre et s’arrête sous une autre pierre, 2 m plus loin ... je me rapproche et il disparaît d’un coup de queue. Deux cobias, qui croisent au-dessus des blocs, me dépassent lentement … Pas de cobia pour moi. Trop lourd, ça tord les flèches. Longue promenade le long des pierres et des éboulis. Pas de courant. L’eau bleue jusqu’à l’horizon, la surface lisse piquetée de gouttes. Je finis par repérer un mérou qui m’observe sous un balcon. Tir au ras de la roche ; il s’enrague, mais je l’empêche de s’enfoncer dans la faille horizontale, bordée d’oursins aux longues épines noires. Le nuage de poussière se dissipe, et après 3 apnées, il sort ; l’annexe arrive à ce moment là , et me ramène au bateau.
La pluie cesse, le soleil apparaît. On fait un tour sur le haut-fond qui prolonge la pointe. Grandes dalles de grès entourées de sable blanc. Peu de courant, pas de poissons. Tandis que je rentre au bateau à la palme, une allée de sable interrompt les dalles de grès. Je la survole en demi-coulée, et sur un champignon de corail en boule, un petit mérou m’observe tandis que j’avance vers lui, arbalète tendue … Tir, je le contre et l’empêche de rejoindre son trou. Il vomit des becs de calmar. En continuant vers le bateau, à l’ancre à 100m, je croise un « Bec de cane Empereur », parmi les petits poissons bleus à nageoires jaunes. Je déleste ma bouée du mérou, et reviens … après quelques apnées infructueuses après les « Empereurs » - il y en a 3 ou 4 de 3-4 kilos, mais très méfiants – un groupe de 4 belles carangues bleues à 6 bandes apparaît sous moi. Coulée, et j’en ramène une de 5 kg au bateau !
Après, plus rien. Je rentre au bateau. On lève l’ancre, direction koh Tang. Adieu Poulo Wai !
A suivre
Dernière modification par Chao-Le le ven. avr. 25, 2008 5:01 pm, modifié 2 fois.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
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- Flèche de bronze
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- Inscription : mar. mars 20, 2007 9:02 pm
- Localisation : EQUATEUR
Famille des becs de canes, dorades, des poissons d'agachons réservés aux meilleurs en apnée. C'est un poisson qui rend fou. Je viens...Je viens pas..Et puis je viens..Et puis non, je fais demi tour..Et j'avance de 3 cm, et je recule de 10...Argggh! Le doc les pêche sur le sable, au ras du tombant, totalement immobile, un petit nuage de sable tourbillonnant devant lui. Efficace.
- TAHITI BOB
- Flèche d'or
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- Inscription : ven. oct. 06, 2006 2:44 pm
- Localisation : OU JE SUIS AU MOMENT PRESENT
Pour les bec de cannes et lutjans (tamure et oheo en Tahitien), en se fout à l'agachon en bas des tombants de coraux près d'une patate isolée, et en fait des nuages de sable , ils rapliquent comme des fous ensuite ils tournent et virent et renuage et des fois ç'est bon
l'ocean mon jardin , les étoiles mon guide et le tiare Tahiti mon emblème
- TAHITI BOB
- Flèche d'or
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- Localisation : OU JE SUIS AU MOMENT PRESENT
LE LONG RETOUR AU PORT
Après 4 h de mer, le bateau s’immobilise devant koh Tang.
L’ancre est mouillée en face d’un cap de falaises rocheuses, exposé au soleil qui décline. Gros blocs faillés, couronnés d’arbres, de pandanus, et d’essences à racines adventives. Eau laiteuse, visi 10-12m. Je vois 2 barras à queue noire qui passent ; Trop tard. J’en course un pendant au moins 30m, il garde calmement la distance, et me largue. J’avance vers la pointe, battue par les vagues. Visi 5-6 m en surface, puis une couche d’eau trouble, et en-dessous, et 15m. Je suis immobile vers -12m, à attendre parmi les petits poissons, quand j’entends un bruit sec – une déflagration double (« Tchouik – tchoui kleuig »), qui claque comme un coup de fouet – Dynamite ! Dix secondes après, perçant la brume, apparaissent une vingtaine de barracudas à queue jaune, accompagnés de « talang sauteurs » - miroirs argentés à la bouche agressive et à l’œil dur. Je ne sais laquelle choisir, cherchant la plus grosse. Elles sont une vingtaine, qui passent, se croisent, rapides … Tir raté, le banc s’attarde un peu, puis disparait.
Je reviens vers les éboulis, et tombe sur de beaux lutjans rouges. Très nerveux, ils naviguent entre les blocs, rentrent à trou, ressortent très vite, et s’échappent hors de ma vue. Retour au bateau pour voir le soleil se coucher.
En chemin, je prends une petite « truite de mer », mon poisson favori
(Rien à voir avec les mastards que VOYAGEUR prend à Mayotte !).
Catastrophe ! Toute la réserve de glace est épuisée ! On va perdre tous les poissons !
On appareille pour koh Rong, où il y a une usine à glace.
Dans la nuit, les lamparos des pêcheurs sont des constellations brillantes posées sur l’horizon noir. A koh Rong Sam Lem, une petite jonque nous vend 4 paniers de glace pilée : la pêche est sauvée. On ancre derrière le cap du village de pêcheurs, à l’abri du vent, et nous nous installons pour dormir. Un coup de vent violent nous réveille à deux heures du matin. Le capitaine met la machine en marche, et allonge le mouillage. Il fait face aux rafales violentes du grain. Les éclairs se succèdent, le fracas du tonnerre entoure le bateau, la pluie crépite en rafales furieuses. De lourdes gouttes trempent nos couchages. On grelotte ... Pourvu que le mouillage ne soit pas arraché !
Les éclairs s’éloignent, une pluie régulière dégouline, on se réfugie à l’arrière pour terminer la nuit.
Et l’aube se lève sur l’ilot Cône.
Un bon capitaine, ça vaut de l'or !
A suivre
Après 4 h de mer, le bateau s’immobilise devant koh Tang.
L’ancre est mouillée en face d’un cap de falaises rocheuses, exposé au soleil qui décline. Gros blocs faillés, couronnés d’arbres, de pandanus, et d’essences à racines adventives. Eau laiteuse, visi 10-12m. Je vois 2 barras à queue noire qui passent ; Trop tard. J’en course un pendant au moins 30m, il garde calmement la distance, et me largue. J’avance vers la pointe, battue par les vagues. Visi 5-6 m en surface, puis une couche d’eau trouble, et en-dessous, et 15m. Je suis immobile vers -12m, à attendre parmi les petits poissons, quand j’entends un bruit sec – une déflagration double (« Tchouik – tchoui kleuig »), qui claque comme un coup de fouet – Dynamite ! Dix secondes après, perçant la brume, apparaissent une vingtaine de barracudas à queue jaune, accompagnés de « talang sauteurs » - miroirs argentés à la bouche agressive et à l’œil dur. Je ne sais laquelle choisir, cherchant la plus grosse. Elles sont une vingtaine, qui passent, se croisent, rapides … Tir raté, le banc s’attarde un peu, puis disparait.
Je reviens vers les éboulis, et tombe sur de beaux lutjans rouges. Très nerveux, ils naviguent entre les blocs, rentrent à trou, ressortent très vite, et s’échappent hors de ma vue. Retour au bateau pour voir le soleil se coucher.
En chemin, je prends une petite « truite de mer », mon poisson favori
(Rien à voir avec les mastards que VOYAGEUR prend à Mayotte !).
Catastrophe ! Toute la réserve de glace est épuisée ! On va perdre tous les poissons !
On appareille pour koh Rong, où il y a une usine à glace.
Dans la nuit, les lamparos des pêcheurs sont des constellations brillantes posées sur l’horizon noir. A koh Rong Sam Lem, une petite jonque nous vend 4 paniers de glace pilée : la pêche est sauvée. On ancre derrière le cap du village de pêcheurs, à l’abri du vent, et nous nous installons pour dormir. Un coup de vent violent nous réveille à deux heures du matin. Le capitaine met la machine en marche, et allonge le mouillage. Il fait face aux rafales violentes du grain. Les éclairs se succèdent, le fracas du tonnerre entoure le bateau, la pluie crépite en rafales furieuses. De lourdes gouttes trempent nos couchages. On grelotte ... Pourvu que le mouillage ne soit pas arraché !
Les éclairs s’éloignent, une pluie régulière dégouline, on se réfugie à l’arrière pour terminer la nuit.
Et l’aube se lève sur l’ilot Cône.
Un bon capitaine, ça vaut de l'or !
A suivre
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Mardi 25 mars.
Après le ptit dej, tour de pêche sur notre coin familier. Qu’il est décevant de trouver une visi de 6-7m après les 30m de Poulo-Way !
Xavier tire un barra à queue jaune. Je rate une « Truite de mer » parmi les 3 qui me faisaient face : elles disparaissent à trou. Je tombe ensuite sur un groupe de 5-6 lutjans rouges, qui se dispersent avant que je les aligne au 130 …et puis plus rien. On rentre au port ! Mer dure jusqu’à koh Tas (l’île des Palétuviers), puis ça se calme, et devient très chaud. On arrive à 12h30 à Sihanoukville : les maisons sur pilotis, les planches disjointes du débarcadère, les sacs plastique qui jonchent le fond …
Et la chaleur, accablante. Il n’y a pas eu de pluie.
Dernière bouffe sur le bateau en attendant les voitures. On décharge le matos, on se partage les poissons.
Et puis l’hôtel du Quick : la galère pour porter la glacière à la cuisine ! Puis les délices d’une bonne douche, en se récurant bien ;
On porte les vêtements à la laverie devant l’hôtel.
Mer 26 Mars.
Le lendemain, on se repose. Et puis, petit à petit, revient l’envie de partir pêcher. Pourquoi pas retourner 3 jours à koh Tang, avant de rentrer en France ?
Retour au port de pêche, et après une heure de tractations, on obtient 550 US$ pour un bateau pour koh Tang.
Mais, non, finalement : confort insuffisant, étanchéité à la pluie incertaine ; en fin de compte, pour mes 3 derniers jours,
je préfère dormir bien à l’abri dans ma chambre, avoir ma salle de bain …
et puis les sorties à la journée, on peut les annuler si les conditions ne sont pas bonnes.
Alors on va voir Our, rdv est pris pour 7h00 le lendemain, destination koh Rong.
Après le ptit dej, tour de pêche sur notre coin familier. Qu’il est décevant de trouver une visi de 6-7m après les 30m de Poulo-Way !
Xavier tire un barra à queue jaune. Je rate une « Truite de mer » parmi les 3 qui me faisaient face : elles disparaissent à trou. Je tombe ensuite sur un groupe de 5-6 lutjans rouges, qui se dispersent avant que je les aligne au 130 …et puis plus rien. On rentre au port ! Mer dure jusqu’à koh Tas (l’île des Palétuviers), puis ça se calme, et devient très chaud. On arrive à 12h30 à Sihanoukville : les maisons sur pilotis, les planches disjointes du débarcadère, les sacs plastique qui jonchent le fond …
Et la chaleur, accablante. Il n’y a pas eu de pluie.
Dernière bouffe sur le bateau en attendant les voitures. On décharge le matos, on se partage les poissons.
Et puis l’hôtel du Quick : la galère pour porter la glacière à la cuisine ! Puis les délices d’une bonne douche, en se récurant bien ;
On porte les vêtements à la laverie devant l’hôtel.
Mer 26 Mars.
Le lendemain, on se repose. Et puis, petit à petit, revient l’envie de partir pêcher. Pourquoi pas retourner 3 jours à koh Tang, avant de rentrer en France ?
Retour au port de pêche, et après une heure de tractations, on obtient 550 US$ pour un bateau pour koh Tang.
Mais, non, finalement : confort insuffisant, étanchéité à la pluie incertaine ; en fin de compte, pour mes 3 derniers jours,
je préfère dormir bien à l’abri dans ma chambre, avoir ma salle de bain …
et puis les sorties à la journée, on peut les annuler si les conditions ne sont pas bonnes.
Alors on va voir Our, rdv est pris pour 7h00 le lendemain, destination koh Rong.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Jeu 27 Mars.
6h00 : Réveillé par le bruit rageur des gouttes qui s’abattent en rafales sur le toit.
Bien content de ne pas être reparti en expédition en bateau !
Le grain s’éloigne, une petite pluie s’installe. Quand la pluie cesse, à 7h15, on part chez Our.
Derrière le soleil brillent les nuages !
Our nous dépose à la pointe NE de l’ilot Cône. Coin nul. Visi 6m.
Je longe le fond, sable et gros galets, et méprise quelques « mangeurs de gravier » -Et pourtant, il y en a de 3 kg, gris-bleu, qui se fondent dans la brume. Sur la face extérieure de l’ilot Cône (orientée large), après avoir passé le point dur du courant de la pointe, je rate une « talang » qui était descendue me voir, posé en bas du tombant. Elle dévale de sa nage anguleuse et brusque, me surprend, fait un virage brutal et disparaît.
Plus loin, j’aperçois dans le gris, une forme grise qui translate l’horizon. Une grosse « carpe rouge », peut-être 4-5 kg. Elle se fond dans le brouillard. Et 50m plus loin, c’est une bande de 15-20 « carpes rouges »,
des 2-3 kg, qui dévalent du plateau vers un rocher posé en bas sur le sable, où se massent une pyramide de petits poissons. Elles ne reviennent pas, alors que j’aurais mérité une deuxième chance ! :
Bouffe sur le bateau : riz au "tok trei" (le nom khmer du Nuoc-mam), et poissons de roche pêchés à la ligne, jetés tout frétillants sur le petit four à charbon de bois.
Remise à l’eau dans le « coin des barras » : la visi s’améliore - 8m.
Je vois un barra solitaire, qui vient voir à la fin d’une apnée (comme souvent).
Je l’aligne, quand apparaît une « talang » - C’est elle que je choisis !
Plus tard, le banc de barras m’entoure, et j’en foudroie un beau …
Et enfin, une « truite de mer » et un autre « talang » complètent le tableau.
Bilan : mise à l’eau 10h00, sortie de l’eau 16h10. Environ 5h30 de chasse.
On débarque et Our nous ramène à l’hôtel avec son touk-touk. Royal !
6h00 : Réveillé par le bruit rageur des gouttes qui s’abattent en rafales sur le toit.
Bien content de ne pas être reparti en expédition en bateau !
Le grain s’éloigne, une petite pluie s’installe. Quand la pluie cesse, à 7h15, on part chez Our.
Derrière le soleil brillent les nuages !
Our nous dépose à la pointe NE de l’ilot Cône. Coin nul. Visi 6m.
Je longe le fond, sable et gros galets, et méprise quelques « mangeurs de gravier » -Et pourtant, il y en a de 3 kg, gris-bleu, qui se fondent dans la brume. Sur la face extérieure de l’ilot Cône (orientée large), après avoir passé le point dur du courant de la pointe, je rate une « talang » qui était descendue me voir, posé en bas du tombant. Elle dévale de sa nage anguleuse et brusque, me surprend, fait un virage brutal et disparaît.
Plus loin, j’aperçois dans le gris, une forme grise qui translate l’horizon. Une grosse « carpe rouge », peut-être 4-5 kg. Elle se fond dans le brouillard. Et 50m plus loin, c’est une bande de 15-20 « carpes rouges »,
des 2-3 kg, qui dévalent du plateau vers un rocher posé en bas sur le sable, où se massent une pyramide de petits poissons. Elles ne reviennent pas, alors que j’aurais mérité une deuxième chance ! :
Bouffe sur le bateau : riz au "tok trei" (le nom khmer du Nuoc-mam), et poissons de roche pêchés à la ligne, jetés tout frétillants sur le petit four à charbon de bois.
Remise à l’eau dans le « coin des barras » : la visi s’améliore - 8m.
Je vois un barra solitaire, qui vient voir à la fin d’une apnée (comme souvent).
Je l’aligne, quand apparaît une « talang » - C’est elle que je choisis !
Plus tard, le banc de barras m’entoure, et j’en foudroie un beau …
Et enfin, une « truite de mer » et un autre « talang » complètent le tableau.
Bilan : mise à l’eau 10h00, sortie de l’eau 16h10. Environ 5h30 de chasse.
On débarque et Our nous ramène à l’hôtel avec son touk-touk. Royal !
Dernière modification par Chao-Le le mar. juin 10, 2008 11:00 am, modifié 3 fois.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
- TAHITI BOB
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- Inscription : ven. oct. 06, 2006 2:44 pm
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Merci TB. Pour moi, le "climat", les contacts avec les gens, ça fait partie du paysage.
Bien sûr, ce ne sont pas des poissons extraordinaires, mais suffisants pour être, très simplement, très naïvement, content.
Ven 28 Mars
Our passe nous prendre en touk-touk, et on appareille pour koh Rong à 7h30.
Our ne vient pas. Un vent d’Ouest lève du clapot ; on se met à l’abri de la pointe SE de koh Rong. Calme, mais pas de fond : grandes plages en pente douce, du sable : on perd notre temps ! Demi-tour, on retourne vers l’ilot Cône. En chemin, on passe devant un rocher phallique : un toit a été bâti pour le protéger. Une offrande de guirlandes de fleurs l’entoure. La réminiscence d’un culte animiste, en hommage à un « neak Ta », génie du lieu, qui habite ce rocher ?
Arrivés à l’ilot Cône, on se met à l’eau à la face côté large à 11hh00.
Visi 6-7m. Peu de petits poissons. Je vois une carpe rouge, mais les barras sont absents.
Je flingue un « labre vert à canines » qui a longé ma route : environ 4 kg. J’en ai déjà vu plus gros qui croisaient sur le sable. Hubert voit un barra.
Je tire 3 « truites de mer » et une belle carangue à 12 bandes, dans le chenal entre l’ilot Cône
et koh Rong Sam Lem : environ 5 kg.
Hubert tire lui aussi 3 « truites » : petite pêche, mais « big money » dit Our .
On rentre de notre avant-dernière pêche.
Je donne le labre vert au matelot. Our nous ramène en Touk-touk à l’hôtel.
C’est quand même beaucoup plus confortable que de monter les 300m jusqu’à l’hôtel, à porter el matos et la poiscaillerie !
Sam 29 Mars.
Dernière pêche.
Réveil 6h00. Ptit dej, et à 7h04, Our arrive avec son touk-touk devant l’hôtel.
Le matelot a fait une petite fête avec ses potes autour du poisson, et a bu trop de whisky ; il ne vient pas ;
à sa place, Our amène sa fille. On appareille à 7h20, direction l’ilot Cône.
Là, pour s'abriter du vent du Sud, on se dirige vers la face Ouest de koh Rong Sam Lem.
On se met à l’eau à une pointe à l’abri, et on nage contre le vent, vers le Sud. Visi 5m, des zones d’eau sale,
qui alternent avec des zones claires (visi 10m). Les concentrations de poissons sont dans les zones laiteuses :
petits poissons-fourrage, petites carangues … et lutjans. J’en tire un de 1,5 kg, pendant qu’il passe sous moi.
Hubert en voit plusieurs gros. Plus loin, dans une zone claire, j’attends en bas du tombant, vers 12m,
derrière un gros bloc qui est le seul relief. De l’horizon gris fer jaillit une forme d’argent lumineux :
un talang sauteur, qui s’approche et me surprend, tourne et revient ; j’essaie de le suivre, il part ; je m’arrête,
il se fond dans le gris, mais revient – je tire !
Plus loin, je tombe sur 2 belles « carpes rouges ». Elles partent … mais je les revois au cours des apnées suivantes.
En vain !…Après manger, on retourne à l’ilot Cône. Visi 6 m. Je rate les barras à queue jaune,
qui disparaissent dans la brume laiteuse. Plus tard, je tire un petit « labre vert à canines », 2,5 kg.
C’est mon dernier poisson du séjour.
Talang et carpe rouge, une belle manière de finir ce séjour de chasse.
Je garde la carpe rouge pour Quick, et donne le talang et le « labre vert à canines » à Our,
qui nous ramène en Touk-Touk à notre hôtel.
Demain, route pour Phnom-Penh, et l’avion pour la France.
J’aimerais bien revoir Poulo Wai !
Bien sûr, ce ne sont pas des poissons extraordinaires, mais suffisants pour être, très simplement, très naïvement, content.
Ven 28 Mars
Our passe nous prendre en touk-touk, et on appareille pour koh Rong à 7h30.
Our ne vient pas. Un vent d’Ouest lève du clapot ; on se met à l’abri de la pointe SE de koh Rong. Calme, mais pas de fond : grandes plages en pente douce, du sable : on perd notre temps ! Demi-tour, on retourne vers l’ilot Cône. En chemin, on passe devant un rocher phallique : un toit a été bâti pour le protéger. Une offrande de guirlandes de fleurs l’entoure. La réminiscence d’un culte animiste, en hommage à un « neak Ta », génie du lieu, qui habite ce rocher ?
Arrivés à l’ilot Cône, on se met à l’eau à la face côté large à 11hh00.
Visi 6-7m. Peu de petits poissons. Je vois une carpe rouge, mais les barras sont absents.
Je flingue un « labre vert à canines » qui a longé ma route : environ 4 kg. J’en ai déjà vu plus gros qui croisaient sur le sable. Hubert voit un barra.
Je tire 3 « truites de mer » et une belle carangue à 12 bandes, dans le chenal entre l’ilot Cône
et koh Rong Sam Lem : environ 5 kg.
Hubert tire lui aussi 3 « truites » : petite pêche, mais « big money » dit Our .
On rentre de notre avant-dernière pêche.
Je donne le labre vert au matelot. Our nous ramène en Touk-touk à l’hôtel.
C’est quand même beaucoup plus confortable que de monter les 300m jusqu’à l’hôtel, à porter el matos et la poiscaillerie !
Sam 29 Mars.
Dernière pêche.
Réveil 6h00. Ptit dej, et à 7h04, Our arrive avec son touk-touk devant l’hôtel.
Le matelot a fait une petite fête avec ses potes autour du poisson, et a bu trop de whisky ; il ne vient pas ;
à sa place, Our amène sa fille. On appareille à 7h20, direction l’ilot Cône.
Là, pour s'abriter du vent du Sud, on se dirige vers la face Ouest de koh Rong Sam Lem.
On se met à l’eau à une pointe à l’abri, et on nage contre le vent, vers le Sud. Visi 5m, des zones d’eau sale,
qui alternent avec des zones claires (visi 10m). Les concentrations de poissons sont dans les zones laiteuses :
petits poissons-fourrage, petites carangues … et lutjans. J’en tire un de 1,5 kg, pendant qu’il passe sous moi.
Hubert en voit plusieurs gros. Plus loin, dans une zone claire, j’attends en bas du tombant, vers 12m,
derrière un gros bloc qui est le seul relief. De l’horizon gris fer jaillit une forme d’argent lumineux :
un talang sauteur, qui s’approche et me surprend, tourne et revient ; j’essaie de le suivre, il part ; je m’arrête,
il se fond dans le gris, mais revient – je tire !
Plus loin, je tombe sur 2 belles « carpes rouges ». Elles partent … mais je les revois au cours des apnées suivantes.
En vain !…Après manger, on retourne à l’ilot Cône. Visi 6 m. Je rate les barras à queue jaune,
qui disparaissent dans la brume laiteuse. Plus tard, je tire un petit « labre vert à canines », 2,5 kg.
C’est mon dernier poisson du séjour.
Talang et carpe rouge, une belle manière de finir ce séjour de chasse.
Je garde la carpe rouge pour Quick, et donne le talang et le « labre vert à canines » à Our,
qui nous ramène en Touk-Touk à notre hôtel.
Demain, route pour Phnom-Penh, et l’avion pour la France.
J’aimerais bien revoir Poulo Wai !
Dernière modification par Chao-Le le mer. juin 11, 2008 8:47 am, modifié 3 fois.
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK