Ah, l’Espagne que des bons souvenirsfrancis84 a écrit :vous me faites peur!ou je change de destination ou je reste en catalogne pour pouvoir chasser vers la cap creus;finalement je vais opter pour la catalogne
Dans ma jeunesse je suis parti en juillet à Cullera (sud de Valence) avec une amie dont les parents avaient un appart là bas. Pas de voiture à l’époque, voyage interminable en train (genre ancienne micheline du Rove) sous une chaleur accablante, chargé comme un âne car je comptais bien en découdre avec les pescados du cru et j’avais emporté pour cela tous le matos nécessaire.
Ma première vision fut bien en dessous de mes attentes et de mes espérances.
Cullera pour ceux qui ne connaissent pas, à pied, à la palme, il n’y a que du sable. L’ancien village se dissimule derrière les murs de béton qui cernent la mer tels des remparts médiévaux. Seul une digue artificielle le long du fleuve « Rio je sais plus quoi » semble apte à retenir le poisson.
L’installation faite et après 2 jours de repos bien mérité, n’y tenant plus, je décide à l’aube du troisième jour de tremper mes palmes le long de cette digue.
Là aussi énorme déception. Pas de fond, eau trouble, le biotope est composé principalement d’algues vertes qui jonchent les rochers. Peu de vie, seul quelques muges hantent les parages.
Après avoir épingler un beau spécimen, je continue ma progression le long des cailloux lorsque un « plouf » retient mon attention. J’observe et ne voir rien susceptible de provoquer un tel bruit. Quelques secondes plus tard, un autre plouf, j’aperçois cette fois une pierre qui finit sa course au fond de l’eau. Re-plouf . Je lève la tête, et à ma surprise deux hommes vêtus d’uniformes verts et de couvre-chefs en plastique vocifèrent dans cette belle langue qu’est l’espagnol et dont je ne comprends pas un mot.
Mais pas besoin de comprendre la langue pour savoir que j’ai affaire ici aux autorités locale : la guardia civile.
Leurs grands mouvements de bras ne prêtent à aucune confusion, ils veulent me voir sortir de l’eau. J’obtempère sans rechigner, pensant me justifier tant bien que mal. Mes deux interlocuteur ne l’entendent pas de cette oreille et ni une, ni deux, ils me saisissent par les avant-bras et me conduisent à pied à travers le village vers le bouge qui leur sert de commissariat.
Là, ils m’installent dans une pièce réduite sans aération, devant un bureau vide, sur un tabouret en bois sans même m’autoriser à retirer la veste de la combi. Mes protestations n'y changeront rien. J’ai oublié de préciser que nous sommes en 1974 sous le régime de Franco.
Je reste plusieurs heures sans nouvelles et sans boire, seul un de mes geôliers entrouvrira à deux reprises la porte pour vérifier mon état.
La chaleur est insupportable, l’habit ne pique de partout, la sueur me coule sur les yeux, j’ai le palais sec et ce p’tain de muge commence à sentir le mort.
Je vous passe tous les idées noires qui ont défilé dans ma tête durant cette longue attente.
Et alors que je n’espérais plus un dénouement si rapide, une voix familière résonna au travers de la porte. C’était mon amie et son grand-père, natif du pays, qui inquiets étaient venus signaler mon absence aux autorités.
Après une longue négociation, une vive prise de bec, un dessous de table, ma montre étanche et le muge, le grand-père obtint ma libération sans autre forme de procès. Il est 15h je suis resté plus de 6h dans mon jus
J’ai mis des années avant de retourner en Espagne, encore plus d’années avant de retourner y chasser, et encore uniquement en Catalogne avec une licence 2F.
Bien sûr le temps ont changé, mais dans le doute
Alors, francis84, fais comme tu veux et bonne