Phuket, Septembre 2012
Deux jours après mon arrivée a Phuket, le 11 septembre, première sortie : koh Maiton.
Première descente : visi 10m, eau laiteuse, beaucoup de petits poissons le long de la bordure sable-roche; du Tazard pourrait apparaître ! Canard, et je sens vers 8-10m qu’un des sinus frontaux passe laborieusement; à chaque apnée, c’est de pire en pire : J’insiste un peu, je descends très lentement , équilibre longuement au fond … mais ça empire …. l En rentrant au bateau, mon masque se remplit de sang et de glaires verdâtres mélangés. On pose le bateau 200m plus loin, devant le rocher de basalte noir. Courant d'Ouest en Est : Chaï fait des descentes dans l’eau vert-de-gris sans rien voir, et moi, je galère toujours avec mes sinus, mais ça va mieux; finalement, j'arrive a un coin calme, devant le rocher de basalte, une zone sans courant, à 30m devant l'écume de la houle qui tape : je descends a 10-12m, au moins 15m de visi; sur le fond, à 16m, un groupe de 200 barras cigare, et quand je relève la tête, je vois 2 petits tazards de 3 kg qui s’éloignent un peu au-dessus : trop tard, je remonte; au loin, ils sont 6-7 qui partent, à 5m sous la surface ! Je me prépare pour redescendre ... mais le bateau est la, il passe me prendre : merdum, j'avais trouvé le bon coin, ça aurait merité d'y rester un peu pour l'exploiter ! Le bateau nous dépose plus loin, sans succès, puis on s'arrête sur le haut-fond aux carangues : visi de 6-7m, rien vu; mais le banc de carangues - une centaine au moins – vient voir Chai qui en prend une de 3 kg, ainsi qu’une grosse seiche. En rentant, on fait le coup du crépuscule a Buddha island, et on rentre à Rawaï.
De gros nuages bouchent le coucher du soleil, le vent se lève : pas bon !
Il pleut dans la nuit, et le lendemain, temps gris, du vent et des moutons sur la mer. Une semaine de vent et de pluie !
Certains jours, le vent souffle avec des rafales violentes qui arrachent des branches ... Puis le vent faiblit, et enfin, une fenêtre météo est annoncée pour le 17.
Et le 18, par un joli matin plein de lumiere, on part pour une grande sortie a Racha Noï !
A 10h00, on embarque a Rawaï. Olivier, chasseur Marseillais, vient découvrir la chasse en Thailande. C'est sous un soleil voilé que s'est deroulé cette journée de pêche : un peu de vent, un peu de vagues ... et de l'eau laiteuse.
Première mise a l'eau au Nord-Est de Racha Noï : visi 10m, je vois un petit requin pointe noire, assez trappu, alors je n'insiste pas trop pour me mettre a portée de tir; Olivier le voit aussi : première mise a l’eau, première apnée, et du requin ! Et 50m plus loin, une belle tortue !
Mais mes sinus passent difficilement ; je descends très lentement , fais une station a 7-8m, puis redescends 5-6m ...
Chaï prend 2 mérous "bouse de buffle", et voit un très gros barracuda, épais comme la cuisse ...
On change de coin, pour visiter une bordure plus loin ... mes sinus doivent être traités avec délicatesse : descentes très lentes, ce qui permet d'équilibrer ... mais je ne vois rien de tirable, a part la visite d'un petit groupe de carangues bleues - mais 800 grammes a peine, pour le RA "Tuna" 130 en double sandows, c'est un peu disproportionné. En rembarquant, je craches des glaires épais, mélanges de sang ... Je reste sur le bateau lors des haltes dans les 2 baies qui suivent ; "John Wayne" prend une belle "carpe rouge", Chaï également.
On rembarque, pour s’arrêter a une baie un kilomètre plus loin : Chai ramène 2 belles carangues ignobilis de 8-10 kg, prises dans une grande faille sous l'écume …
Olivier l'a suivi : une carangue sort la tête de la dalle de granit, juste sous lui, il la tire, mais se laisse surprendre par son rush vers le trou : habitué aux liches qui filent a l'horizontale en pleine eau, il ne s'attendait pas qu'une carangue aille a trou ! Le fil frotte la roche et casse, la carangue disparait avec la flêche.
On fait une petite station a la petite plage déserte : Olivier et Kim, sa girlfriend Thai
Puis on se remet a l'eau vers 16h30 à la pointe Sud : j'enchaîne quelques apnées, en descendant très lentement, et les sinus passent mieux. Visi 12m. Vers 17h30, on rejoint le grand sec : un peu de courant, mais avec la mono, c'est gérable : l'ancre est posée à 20m devant le sommet, sur le "plateau de piemont", qui borde la pente extérieure. Je remonte le courant pour me positionner devant la roche, en amont de l'ancre, sur la gauche, tandis que Chaï va se placer au-dessus de la pointe du plateau, sur la droite; il est a 50m de moi, et ramène assez vite une troisième belle ignobilis, plus grosse que les 2 autres ... et remonte sur le bateau, dans la lumière crépusculaire : son genou malmené par ses années de foot lui fait mal, il a fait une très longue séance de palmage.
Visi 12-15m ... Des espèces de maquereaux argentés m'entourent, j'essaie d'apercevoir ce qui rode autour, mais rien, rien que des bancs de poissons jaune et bleu, et les "caesio" bleus ... Et au loin, beaucoup trop loin, un petit TDC qui passe ... je me repositionne en amont du courant, et 2-3 apnées plus tard, ce sont 2 petits TDC qui passent sur le côté : je fais un mouvement de voltigue aérienne, un Immelmann suivi d'un renversement, et prends une trajectoire de rencontre pour les avoir dans mon collimateur, avec une correction a 45 degrés. L'un s'éloigne, l'autre tarde a le suivre, mais le premier revient : tir ! Atteint sous la dorsale, il file vers le fond; je le contre en remontant et atteinds la surface avant que ma drisse soit tendue jusqu'à la bouée; je le ramène a moi, et parviens a l'attraper par la queue. C'est mon premier tir sur un poisson depuis Mars, et mon premier poisson, c'est un TDC ! Pas très gros, 8 kilos environ, mais je le ramène au bateau, où c'est la surprise .... On le débarrasse de sa flèche pour moi, et je repars remonter le courant, qui a un peu forci ...
Je retrouve le même endroit en amont du courant. Dans cette zone du plateau la profondeur est de 15-16m, juste avant la pente du sec; c’est une zone de calme ... Apres 2-3 apnées, c'est une troupe de 5 qui vient roder ! Je ruse un peu, approche les plus confiants, engage une trajectoire de collision, et tire le TDC le mieux placé ! Planté au milieu du corps, il fonce vers le fond, je le contre en remontant, et quand j'atteins la surface, il ne bouge plus et vomit un poisson ... puis un autre pendant que je le remonte, inerte. Mais quand j'empoigne la flèche, il repart et me coule : je laisse filer, regagne du terrain, reprends la hampe de la flèche, et parvient a le saisir par la queue : 2 tirs, 2 TDC ! Bien sur, pas très gros, mais je n'ai jamais ramené 2 TDC de suite !
Je me laisse porter par le courant jusqu'au bateau, on hisse ma prise a bord, et je repars ... Le soleil est très bas sur l'horizon ... J'ai un bon échauffement de nage maintenant, et remonte le courant jusqu'au spot devant l'ancre ... Mais dans l'eau qui s'assombrit, plus un seul poisson : les caesios-sardines, les espèces de maquereaux, ont tous disparu : il n'y a rien, rien que la roche nue ! Plongée, et là, c'est 7 TDC qui tournent a la périphérie de mon champ de vision : je manoeuve pour en coincer un beau, il y en 2 un peu plus gros: il faut que je soigne mes tirs a présent, au lieu de tirer dans le tas ! Je me rapproche, venant de la zone profonde, et tire de 3/4 arrière : la flèche l'atteint derrière l'oeil, ressort par la joue : il reste inerte; la pointe de la flèche ressort a peine, l'ardillon est resté dans la chair et ne s'est pas ouvert. Coup d'pô ... 3 tirs, 3 TDC : de 8-9 kg, et le dernier de 10-11 kg (mais pas pesé : les piles de mon peson sont mortes !)
Je galère pour revenir au bateau, je me suis mis en travers du courant, et j'ai depassé le bateau : les 2 mètres a remonter le courant pour atteindre l'arrière sont une galère. Il faut beaucoup de temps pour faire ressortir la flèche; je pourrais repartir, mais je ne suis pas chaud : est-ce qu'ils seront toujours la ?
La lumière a encore baissé, le soleil va se coucher : je remonte; terminé ... Chaï pense que les TDC étaient toujours là, à tourner au même endroit, et que si j'avais fait une quatrième passe, j'aurais ramené un quatrième TDC ...
On rentre, il y a du vent, des vagues ... On arrive a Ao Sane a 20h45 : traditionnels sashimis de thon frais, steak de thon au poivre vert, et soupe "Tom Yam" au thon … Mais a 22h30, une énorme pluie s'abat sur le restau :
L'accalmie météo n'a été que de courte durée !