P’tite sortie hier

(si, si, sérieux), bon, c’est vrai, à la féniaaaaasse, j'avoue. Départ aux aurores : 10h pile !
Direction

, mes spots de prédilection.
Waouuu.

Génial !

Ils ne sont pas tous partis.
Bateau, bateau, bateau,... Ah, tiens, bouée, bouée...
Avis: "recherche coin pour me dévêtir en toute intimité afin de ne pas susciter les convoitises"

Tourne, vire, 11h30
Le rituel peut enfin commencer. Déballage matos, ouf, j'ai tout. Allez à oilpé pour enfilage combi, mais avant, bien prendre soin de jeter la bouée à la mer. Rôoooo... P'tain de vent de nord est! La bouée se fait la belle. Manque d'automatisme. Faut d'abord l'attacher, non ?

. Plouf, 3 amplitudes de bras puissantes pour rattraper la fuyarde et retour bateau. Tractions sur les avants bras pour me hisser à bord. Pas de treuil

. Bascule vers l'avant pour assurer la manoeuvre. Heu, ça coince sur le plat bord au niveau de la ceinture abdominale. Moment choisi par un catamaran rempli de stroumpfettes pour ancrer à proximité. Idéal pour dissimuler mon anatomie

.
Une fois immergé, nickel

, rien n'a changé depuis mon absence. Des pierres, des pierres,... des pin's, des pin's de toutes marques... et les fameuses daurades rayées toujours fidèles au poste. Et puis ce soleil dans les yeux que du bonheur

. Brocouille pour brocouille autan l'avoir dans le dos

,
le soleil pas de méprise, hein. Changement radical à 180°. C'est beaucoup plus avantageux. Je distingue nettement mieux les cailloux en amont.
Mon isoloir de départ est maintenant envahi par une meute de navires multicolores. J'évite ce hall d'exposition et coupe au large entre les 2 pointes.
Je vous fais grâce de la daurade positionnée du mauvais côté du rocher et de l'impossibilité de tourner l'arbalète, je zappe aussi le loup que j'ai fais fuir par un rictus involontaire alors qu'il venait bien, très bien même, du coup malheureux conclu par un doublé de dorin, l'épisode impossible de passer les 5 m qui me priva de couler sur un joli limon (en compensant j'ai eu l'impression de chasser l'air par les caroncules lacrymaux)... pour arriver à ce qui aurait pu être l'action du jour...
Suite à une partie de lèche cailloux, 2 options se présentent à moi. Soit rester coller au rocher et survoler un petit plateau qui surplombe un aplomb ou ombre et lumière découpent un clair-obscur, soit rejoindre l'écueil submergé détaché de quelques mètres. Je choisi l'option écueil. Jean, Mathieu, Réné, Rose, Pascaline.... tous les sars qui squattent ces lieux habituellement sont bien présents et se restaurent 1 m sous la surface. Nous sommes d'anciennes connaissances

. Comme d'hab, dès que le jette un oeil dans leur direction, ils se volatilisent. Mais cette fois leur comportement est différent. Après avoir giclé sur un dizaine de mètres, mes chers amis reviennent penauds me voir.

. Un peu chelou, non? C'est quoi leur problème

. Un filet à coup sûr. Voila t'y pas que je m'avance pour vérifier mon hypothèse. Grosse erreur. Du plateau que j'ai négliger surgissent deux dentis qui longeaient le bord. Ils débouchent à 7/8 m de moi et bifurquent lentement vers le large. Sans se presser. Agachon ? ben non, enfin oui mais de 3 secondes, les portugaises ne se sont pas arrangées entre temps

. Allez pas de regret, ils devaient faire tout au plus entre 8 et 10 kg
Arrive enfin l'action du jour. J'ai pris le chemin du retour, le soleil de face et je n'ai toujours pas les lunettes qui vont bien. Je piste 2 blanquettes qui naviguent au fond sur 10 en sachant pertinemment que je ne pourrais pas les rejoindre. Je lève quelques secondes la tête pour localiser le vieux boat. Nouvelle erreur. Un beau limon me passe sous les palmes. Trop tard. Et non, un autre bien plus gros me vient du large. Je suis en surface, le soleil dans les yeux. Je n'ose pas bouger. Calmement j'aligne le fusil dans sa direction. J'ai opté pour le 90 simple sandows de 210x19. Le laisser venir. Assurer le tir. Bien bloquer le poignet. Je le crois à bout portant. Je presse la détente. J'ai le temps de lire la trajectoire

. Plein fer. Mais surprise, je ne l'ai pas traversé. La flèche est rentrée de 50 le long du corps presque en bout de double longueur. Les ardillons ne ressortent pas. Il se couche sur le côté et commence à couler immobile. Je prends conscience de sa taille. Le manque de repère m'a fait sous estimer sa masse. J'ai du tirer de loin, de trop loin. Fin de la réflexion. Le coup ne l'a pas séché. Un simple coup de queue suffit à le dégager. Double ardillon mon Q

. La flèche glisse aussi bien avec 2 qu'avec un simple où tu n'as pas besoin de t'emmerder pour remettre le joint. Même pas un lambeau de peau pour le retenir. Pourtant il est mal en point. Il gagne le fond difficilement soutenu et accompagné par le premier poisson qui n'a rien perdu de la scène. Sa nage est saccadée. Son corps a perdu son côté rectiligne et forme un angle visible. Une trainée verdâtre s'échappe de son flan. Je les suis en essayant de recharger. Ils passent derrière un gros bloc et disparaissent à ma vue. J'ai beau chercher, je ne les trouverais plus.
Aujourd'hui je ne vous parlerai pas du bonheur d'être immergé, ni du plaisir des yeux. Je vous parlerai de dégout. Non point pour un trophée perdu, mais pour ce sentiment qui m'habite d'avoir ôter une vie pour rien

. Si un jour je décide de plein gré d'arrêter la chasse, c'est ce genre d'action qui aura motivé ma décision.