Si l’on évoque Cuba, on vous parlera salsa, Castro, vieilles voitures et révolucion…. Lorsque je suis rentré de Cuba, ce ne sont pas forcement les premières choses qui me venaient à l’esprit…
Le mythe :
Une recherche sur Google ou en parcourant le guide du routard, vous trouverez tous les éléments qui font de Cuba un mythe…Parmi ceux qui m’ont le plus marqués…
Les strates historiques de Cuba encore bien visibles sont surprenantes. La Havane est un musée à ciel ouvert de ce passé avec la période faste des colonies (vieille ville, bâtiments coloniaux et palais.. qui tombent en ruinent). Vient ensuite, l’époque américaine où Cuba était, lors de la prohibition aux Etats-Unis, la destination ou l’on trouvait alcool, jeux et prostitution, un peu le Monaco d’aujourd’hui… Grands hôtels et les vieilles voitures américaines.
La révolution… et l’époque soviétique ! De la Lada, du béton gris et de l’architecture carrée, des monuments à la Russe ! (ambassade de Russie à voir absolument…).
Puis l’ouverture au monde…Une jolie présence chinoise, discrète mais bien là.
Cuba est un pays en guerre ! En guerre contre les états Unis. La propagande omniprésente vous conditionne assez rapidement.
La culture est un drôle de métissage d’Afrique et d’Espagne.
Plages et paysages…








La réalité :
Cuba fasse à l’embargo et suite à la chute de l’URSS a du développer son industrie touristique. J’ai vraiment ressentie le tourisme à Cuba comme telle, une industrie…
Deux monnaies sont en circulation, la monnaie des cubains (qui ne vaut pas grand-chose) et le CUC. Les touristes utilisent le CUC qui est la monnaie unique dans l’hotellerie, restauration et bars (du coup, il n’est pas étonnant de ne voir que des touristes dans les bars et restaurants). Il existe un double affichage des prix, le prix cubain et le prix toutou-riste ; l’exemple le plus marquant de ce double affichage des prix a été l’achat de sandwich dans un bouiboui dans un coin paumé. Le sandwich coutait environ 5 cts d’euros pour un cubain et 1 euros pour un touriste… Une belle impression de se faire en-cuc-quer par cette politique de doubles monnaies.
L’organisation du tourisme ou l’économie planifiée… Le tourisme est très localisé. Vous avez le choix entre l’hôtel et les chambres chez l’habitant. Certaine zone n’en dispose pas. Du coup, le tourisme est polarisé vers certains sites. Par exemple, Vinales, petite ville agricole, est devenu une ville spécialisé dans l’hébergement chez l’habitant. Une maison sur trois est « chambre d’hôte ». Vous pouvez faire des dizaines de kilomètre aux alentours sans trouver un hôtel. Vous trouverez facilement des hébergements sur Trinidad, Varadero mais pour sortir des sentiers battus… dur !
Vous voici dans une dictature ! Un plein d’essence… votre passeport, on note tout ! Un parking ? On note votre plaque ! N’oubliez pas de sourire à la Havane, il y a des caméras de surveillance à tous les coins de rue !

Vous voici dans un régime communiste soumis à l’embargo ! Pas de grande distribution, pas de marque américaine…
Si vous n’aimez pas faire les boutiques, c’est le pied ! J’ai le souvenir à la Havane d’un magasin du genre Conforama d’une présentation de vitrine qui m’a fait sourire : un canapé dont même ma grand-mère pourrait dire qu’il est assez retro, posé à coté un bidet et a coté du bidet, un rouleau de fil barbelés ! Ah oui, le fond de la vitrine était une vieille moquette dégeulasse des années 70 grise pale !
Il n’y a pas de publicité, pas de journaux, peu d’internet… en vacances, ca fait du bien !
Les seuls panneaux sont de la propagande, intéressant d’un point de vue graphique mais flippant au bout d’un moment. (J’ai finis par rêver de fidèle un soir, pour vous dire)
Tout le monde est fonctionnaire du chanteur casse couille de salsa sur la plage au chauffeur de taxi. Après, il y a l’économie de marché qui pointe le bout de son nez…
(si ce chanteur se pointe..payer le avant qu'il chante...)

Bref, un pays surprenant, un IDH très élevé et une grande pauvreté ou l’avocat est payé 20 euros par mois. Ce n’est pas une destination « bon marché » car globalement les prix sont assez élevés. Il est assez difficile de rencontrer des cubains dans l’espace publique, on ressent une grande coupure cubain/touriste… Mise à part les vieux blancs avec jolies cubaines…
La chasse :
J’ai emporté mon matériel... Je n’ai pas eu de soucis lors du passage à la douane. Je n’ai jamais réussi à savoir si la chasse sous marine était autorisée à Cuba. Certains cubains m’ont dit oui d’autre non… J’en ai conclu que les touristes faisaient ce qu’ils ne voulaient… pas les cubains.
J’ai tenté une fois de me faire amener en bateau mais le mec m’a dit que ce n’était pas possible quand il a vu mes fusils… Les accès à la mer sont limités et lorsque vous avez une route, c’est en général une grande plage paradisiaque de sable fin ! Je ne suis pas trop fan de la chasse sur le sable à perte de vue !
Nous avons fais le Nord ouest de Cuba (La Havane, Vinales, Trinidad, Varadero), le meilleur spot que j’ai trouvé : la baie des cochons ! A 150 mètre du bord, des tombants magnifiques de 10/15m à très très profond… Des mérous et grosses carpes se baladaient !
Cependant j’ai eu l’impression que la chasse à la bouteille était courante et j’ai été étonné par le peu de poisson.

Globalement, Cuba vaut le coup d’œil mais je n’ai pas eu de coup de cœur pour le pays ; je ne ferais pas de pub pour le tourisme à la cubaine mais aucun regret d’y être allé !
Le pays est Intéressant d’un point de vue sociologique et historique mais des difficultés pour voir le vrai Cuba…