Après 9 mois de disette a lire des centaines de compte rendu et visionner des dizaines de vidéos, me voila de retour a Hyères pour deux semaines de chasse intensive...
Arrivée au train de 11h00, je file chez sportmed me chopper une montre qui fonctionne et une nouvelle combi...Le temps de poser mes affaires a l'appart et me voila sur la route qui mène au spot,
Sur le chemin en terre qui mène a la mise a l'eau, je sniffe sans retenue les senteurs de pin omniprésente qui me mettent dans un léger état d'euphorie...
Le matos est rapidement préparé et me voila a l'eau quelques cinq minutes plus tard.
Suivant les bon conseils de l'ami rouget, j'ai sélectionné un spot battu par les vents. Les 18 noeuds d'ouest qui soufflent depuis le matin ont agité un peu le plan d'eau mais la visibilité reste très respectable.
Après quelque pourparler avec ma femme, il est décidé que je n'aurais que deux heures pour faire mes preuves à l'eau et ramener le diner. Il faudra donc etre rapide et efficace...
J'entre dans l'eau à 16h30
Ayant ses sandows plus souple que ceux de mon cayman ET et malgré quelques inquiétudes, c'est finalement sans difficulté que j'armerai mon Denton 110 fraichement sorti de son emballage.
Dès la mise a l'eau je m'embusque derrière une touffe de posidonie pour observer un peu les alentours. Quelques petits sars viendront danser devant ma flèche et une daurade arrivera calmement par la droite mais l'astucieuse bestiole fera finalement demi tour bien avant d’être a porté de tir.
Je décide de me diriger a l'ouest pour rejoindre la partie de côte frappée par les vagues. Malgré la meilleure volonté du monde, et l'envie intense de dépuceler mon DTC 110 je ne verrai franchement pas grand chose d'intéressant durant ces deux heures de chasse. Quelques saupes girelles et castagnoles gravitent autour de moi comme pour me remonter le moral... sans succès.
A deux reprises, des bans de daurades d'une trentaine de cm passeront a mach 10 a plus d'une quinzaine de mètre de ma flèche. J'aurai beau glousser comme une chèvre pour tenter de les faire approcher ces appels répétés se solderont par un échec.
18h05 je fais demi tour, résigné a sortir de l'eau nu comme un ver et à subir le courroux de ma femme affamée qui attend surement son lot de poisson pour le soir.
A quelques centaines de mètre du lieu de mise à l'eau, et dans quelques trois mètres d'eau, je me retrouve soudain au milieu d'un banc de curieux poissons que j'ai pensé être dans un premier temps de petite orphie. D'une longueur de dix cm environ il se déplace d'une curieuse façon à la manière d'anguilles en ondulant dans l'eau. A cette heure avancée, la lumière du soleil devient plus rasante, et le spectacle de ces milliers de petit vers qui s'animent a travers les rayons du soleil est un véritable bonheur pour les yeux.
Je ne perds pas le nord pour autant, et malgré l'heure tardive, voyant ce spectacle comme une aubaine, je m'élance vers le fond pour enquiller un agachon.
A peine posé au fond, je suis rejoint par une banc d'une vingtaine de loup de 45cm environ. IL faut faire vite car la quantité de bestioles qui gravitent a proximité de ma flèche pourrait me faire hésiter trop longuement. Je me fixe sur un des plus gros, qui vient de faire demi tour, il est a 1M50 de la flèche lorsque je déclenche le premier tir avec mon denton tout neuf. Le fut ne bouge pas d'un pouce, et la flèche part a une vitesse folle. Touché dans le mille, notre malheureux compère finira sur le fil de la flèche sans comprendre ce qui s'est passé. Je le récupère rapidement, le fixe à la ceinture réarme le fusil et jette un coup d'oeil a ma montre... 18h37... fait chier... Pourquoi mes meilleurs actions de chasse ont elles toujours lieu quand je suis obligé de rentrer?
C'est avec en tête l'image de ma femme m'attendant dans le froid, tapant du pied et rouleau a pâtisserie à la main que je rejoint à nouveau le fond pour un deuxième agachon aussi déraisonnable que jouissif.
Au bout d'une vingtaine de seconde et toujours entouré par un millier de petit poissons, je vois surgir un loup face a moi, j'ai du mal a évaluer sa taille, le double sandow claque pour la deuxième fois...Notre trop curieux camarade finira également sur le fil à danser la macaréna.
L'ambiance est magique, c'est de ces moments ou l'on sent qu'il se passe quelque chose. Je l'accroche la ceinture, il doit mesurer 35cm environ.
Je recharge,consulte ma montre 18h55... Je peux soit rentrer au bord me faire tirer les oreilles ou rester ici et retenter d'épingler un dernier loup. Le choix est vite fait et me voila reparti vers les fonds. Le raffut des deux coups de canon précédent a du effrayer quelques peu les poissons et je devrais multiplier les agachons avant qu'il ne daigne revenir.
Je tourne la tete a droite, un loup en profite pour surgir par la gauche, il arrive de face, trop près de mois, l'angle de tir est très délicat, comme il est de belle taille je décide de patienter un peu. Voyant que rien ne se passe, il se décide a faire demi tour. Je tente un tir a la stommy bugsy, coude plié, fusil au dessus de la tete, poignée à l'horizontale... le coup part, la flèche le rase, il fait un bon de 20cm, se retourne, ricane et se barre en courant. Voila comment louper un loup de 50cm environ
19H15 je me décide à rentrer...
Je m'approche du bord, la plage est vide

je retire les palmes, sort de l'eau en courant et m'engage dans la pinède. Les deux loups s'agitent entre mes jambes tels des baloches d'octogénaires et ce joli spectacle ravira les quelques promeneurs restants
J'arrive au parking, ma femme m'attend de pied ferme. Le regard noir et le visage marqué par plusieurs piqures de moustiques sont la pour me rappeler que j'ai un peu trop tiré sur la corde.
La vue des deux poissons ne fait que m’enliser un peu plus... Je décide donc de me changer à la hâte...
Je finirai en gang bang, a moitié nu, sucé à tour de rôle par une essaim de moustiques tigre tous plus affamé les uns que les autres.