Petits bonheurs malagaches
Modérateur : Modo's
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Petits bonheurs malagaches
Le thon ralentit sa montée vers le flasher à mesure que je descends. Il s’arrête et commence à repartir vers le fond. J’accélère et sens la float line qui commence à tirer. Encore un petit mètre et je lâche le tir. La flèche rentre juste derrière les ouies, et j’essaye de garder le control de la float line et remontant. La première bouée coule, la deuxième suit, mais je vois mon Seb cramponné à l’ensemble et qui tire de toutes ses forces.
Le thon a sondé mais je le sens bien. Je crève la surface à la hauteur de Seb pour lui filer un coup de main, mais plus rien…. La tension disparait et je remonte ma flèche qui pend dans le bleu. Put….. de gros thon !!!!!!
Malgachie for ever
C’est la quatrième année que je fuis les frimas d’un hiver pourtant doux sur la Côte d’Azur pour venir profiter de la douceur de vivre et de la richesse des eaux malgaches.
Comme à chaque fois, la question de pose de choisir la future destination, avec à chaque fois la tentation de revenir dans les endroits qu’on aime, ou d’aller à la découverte de nouveaux horizons.
Mais une fois tous les critères mis bout à bout, entre le portefeuille, le climat, la bonne saison pour les poissons, l’assurance d’un bon guide, le choix s’amenuise et Mada ressort du lot.
En plus, quelques semaines au paravant, Anto m’a fait part de la vente du lodge Nosy Komba, et donc ce voyage s’annonce comme une dernière, comme un signe de « maintenant ou jamais ».
Si la destination reste inchangée, chaque année aura été différente. Cette fois, on repart à 4 pour une première partie de séjour « chasse intensive », puis femmes & enfants nous rejoindrons pour finir l’année en beauté sous les tropiques. Une bonne façon de ne pas avoir à choisir entre la chasse, les potes et la famille.
Entre deux semaines et presque 1 mois selon les participants, pour couper avec tout le reste, se vider la tête, et faire le plein de souvenirs avant de se replonger dans 2014.
Quelques morceaux choisis de ces petits bonheurs malgaches…
Passeport et désillusions, ou comment le quartet devient trio
Cette année, l’équipe des pourfendeurs d’écailles se compose de votre serviteur, de l’inoxydable et toujours à fond Seb, d’un autre Nico (Le Chinois on the forums), habitué de la destination et plus qu’heureux de quitter pour quelques jours son bureau parisien, et de Jean Seb, notre triathlète exilé à Londres, qui débarque à Roissy après failli manquer son vol depuis la perfide Albion.
Retrouvailles et présentations pour ceux qui ne s’étaient jamais vu, et chacun y va de sa petite histoire ou comment nous allons étancher une grosse soif de gros poissons.
Une charmante hôtesse d’Air Austral se penche se nos passeports, pendant que Seb lui lance de grands sourires. Contrôle de routine, jusqu’à la phrase assassine lancée à Jean Seb : « Désolée Monsieur, mais votre passeport n’est pas en règle, il lui manque 5 jours pour avoir les 6 mois de validité requis ».
L’ambiance change d’un coup, il doit s’agir d’un malentendu. On recalcule, on s’interroge, notre frenchy londonnien étant persuadé d’avoir vérifié. Oui mais voilà, il a lu les dates à l’américaine, et 07 06 2014 font bien le 7 juin et non le 6 juillet comme chez l’oncle Sam.
On tente la négociation, on explique qu’avec un petit billet de 10 euros le problème sera réglé à l’arrivée. Rien n’y fait, et impossible de le faire embarquer.
Ok, on passe au plan B : on le laisse sur place, il fonce le lendemain soit pour se faire faire un passeport en express, soit pour avoir un visa spécial à l’Ambassade de Madagascar.
Nous voilà donc réduit à trois. On laisse Jean Seb sur place, quelques vannes pour remonter l’ambiance et lui dire qu’on aura le temps de se remettre à niveau avant son arrivée, le plus important étant qu’il puisse se joindre au trip en cata que nous avons prévu.
Pour la petite histoire, ni le plan B ni le C ni aucun autre ne fonctionnera, et pour ces 5 malheureux jours, il ratera un trip unique. Coup dur pour toute l’équipe, et le moral est au plus bas. Retour à Londres où il passera les fêtes à bosser, le Bleutec Ocean Born restant dans sa housse (a priori il part se remonter prochainement le moral au Panama ☺)
Nosy Komba la douce, ou le bonheur d’un PPP (Petit Paradis Perdu)
C’est donc avec une troupe allégée que nous faisons le voyage. Rien de particulier à signaler, et au fil des années, cela devient presque une routine. Une routine certes, mais oh combien agréable : vol de nuit, rapide escale à la Réunion pour enfiler un short et une paire de tongs, l’arrivée at the international Airport of Nosy Be où quelques petits biftons dans les passeports et dans les poches accélèrent toutes les procédures, le transfert en taxi avec la bonne humeur de Roméo, et le transfert sur le bateau d’Anto jusqu’au lodge, où nous hôtes nous attendent avec le sourire et la bière fraiche.
Le nouveau bungalow est une réussite, la vue est toujours aussi belle, les manguiers sont chargés à bloc, et l’eau est à 30°c. Bref, difficile de faire plus plaisant et plus dépaysant que ça.
Première trempette dans l’eau, premier apéro, premier rhum arrangé pour clôturer la journée, et les vacances commencent.
Tout le séjour se déroulera dans ce cadre enchanteur, et il faudra un peu de temps aux organismes pour prendre le rythme. Mais en trois semaines, on prend vite l’habitude de vivre en short et T-shirt, de marcher pied nu la plupart de temps, et de s’écrouler de fatigue à 21h30, la peau qui sent bon la biafine, les yeux rougis par le soleil et les apéros prolongés, le ventilateur apportant une petite fraicheur bienvenue, jusqu’au chant du coq le matin, signal du début des hostilités.
Chasse de récifs, claquements de sandows et chant du moulinet
Même si elles ont fait notre bonheur, les sorties dans la baie ont été un peu abandonnées ces deux dernières années, au profit de sortie plus au large, soit dans le bleu, soit sur des patates de corail et récifs coralliens.
La sortie sur les « patates magiques » est devenue un passage obligé en début de séjour, le meilleur remède contre beaucoup de choses, et la meilleure façon de se jeter dans le bain de la chasse tropicale. Arrivé sur site, le simple fait d’enfiler une combi de 2mm, de mettre 2.5 kg de plomb, et de se balancer dans une eau claire à 30°c suffirait déjà à notre bonheur. Et quand en plus il y a du poisson à gogo….
Première apnée et les barras apparaissent en rangs serrés, les carangues nagent juste en dessous, et un gros requin léopard presque blanc vient déranger le banc de carpes rouges qui papillonnent au-dessus du fond.
J’arrête la contemplation quand une première igno arrive du fond et me vient droit dessus : malgré un bon tir dans la tête, elle m’arrache un peu de fil sur le moulinet avant de finir dans le bateau : Dieu que c’est bon de chasser dans ces conditions !!!!
Au fur et à mesure de ces sorties, on devient plus sélectifs : les mailles grandissent, on cherche à diversifier la pêche, on sélectionne le poisson, on vise le tir qui met KO. Et puis de temps en temps, on ne lâche même plus le tir, on se contente de prendre son pied à voir les kilos de poissons qui nous passent sous les palmes, en attendant l’arrivée d’un tout gros.
Le nombre d’espèces à tirer est impressionnant, avec plus d’une dizaine de sortes de carangues, des carpes rouges, des dames tombées, des barras en tout genre, des mérous de toutes les couleurs, les thazards, les perroquets énormes, j’en passe et des meilleurs.
Pas de prises record, mais quelques jolis poissons et surtout des tableaux qui dépassent vite le quintal, malgré le fait de vraiment choisir les poissons. Rien de perdu, puisqu’en plus de finir dans nos assiettes tous les jours, le poisson restant est partagé par le village, spectacle qui vaut le détour : la marin d’Anto sélectionne quelques prises qui sont données à des personnes précises, chef du village, gars qui file un coup de main pour le déchargement du bateau, personnel du lodge. Une fois ces quelques heureux élus servis, un top départ est donné et chacun se jette sur un poisson. Les enfants sont souvent les plus rapides, et on les voit partir en courant du haut de leur 6 ou 7 ans avec un barra ou une carangue sur l’épaule qu’ils arrivent à peine à porter.
Hurlement d’un ancien, et tout le monde vient reposer le poisson, avec quelques distributions de tartes en passant. Une fois le poisson sur le sable, le même manège recommence plusieurs fois de suite jusqu’à ce que l’ancien décide que chacun a eu ce qu’il méritait.
Le poisson roi, mis à part la carpe rouge, reste pour les malgaches le thazard. Ils arrivent à le découper tout en le laissant entier pour ensuite le faire sécher et le consommer sur plusieurs semaines. Le sourire d’Etienne, le marin du bateau, chaque fois qu’on arrive à en tirer un, faisait plaisir à voir. D’ailleurs, c’est un des rares poissons qu’on laisse rarement repartir sans une flèche.
Petit souvenir marrant sur une descente où j’en vois un passer sous mes palmes. Je pars à sa poursuite, technique qui marche la plupart du temps, lorsque j’en vois un plus gros qui nage dessous. Je change de trajectoire et continue ma descente, mais au moment de tirer, un modèle XL sort de la couche d’eau sale quelques mètres plus bas. Encore quelques coups de palmes, et je lâche le tir dans ce magnifique poisson qui accusera 16kg sur la balance.
La chasse sur le récif se fait avec du matos « léger », à savoir fusil en carbone et moulinet. Pas de grosses contraintes, peu de requins, et du poisson présent dans toute la couche d’eau. Seb, Anto et moi étions tous équipés de Rob Allen carbone en 140. Aucun soucis avec les tubes, et un vrai régal sous l’eau : les flèches sont costauds (une seule flèche pour tout le séjour, comme à chaque fois), le moulinet n’a jamais fait défaut, et le dyneema a résisté à tous les coraux.
Nico avait lui un Bleutec Lycan en 120 avec lequel il a parfaitement chassé, manquant peut être d’un poil de portée dans l’eau claire. L’idéal pour ce type de pêche un à mon avis un 130 type RA. Mais ne pouvant emmener tout un arsenal, l’avantage du 140 est de pouvoir servir de back up pour la chasse dans le bleu.
Nous avons adopté plusieurs types de formation, soit en chassant à trois, soit en binome lorsqu’Anto se mettait à l’eau. Super ambiance, sécurité max, et pas de tirage de bourre malsain. A tel point que le premier jour, un magnifique thazard nous ait passé dans les palmes, et tout le monde l’a regardé en pensant que le copain allait descendre. Finalement, c’est Nico qui s’est lancé à sa poursuite pour le foirer royalement. Gros chambrage, bien rééquilibré plus tard par les tirs foireux que nous ferons tous au moins une fois.
BWH, leçon d’humilité et montée d’adrénaline
Un des points d’orgue de notre séjour était bien sur les sorties axées BWH, avec en ligne de mire les gros thons dents de chien, et bien sur le rêve d’un poisson à rostre.
Si la zone est très riche en sailfish pendant les mois de juin et juillet, ils disparaissent petit à petit et étaient totalement absent pendant notre séjour. Restait la chance de pouvoir croiser un marlin, ce qui ne se produira malheureusement pas.
La première sortie s’est faire sur le Banc de l’Entrée, spot devenu un classique pour nous, et sur lequel on voit toujours du poisson. Oui mais voilà, poisson vu ne veut pas dire poisson pris… Juste avant d’arriver sur le tombant, un banc de dauphins vient jouer autour du bateau, scène qu’il sera bien sur impossible d’immortaliser avec cette GOpro de m….. qui bugg comme d’habitude.
Le courant n’est pas très fort, et les dérives se font assez lentement. Dès la mise à l’eau dans le bleu, un banc de requins gris monte systématiquement sur les flashers, histoire de détendre un peu l’atmosphère. Le temps de s’y habituer, et les apnées se rallongent un poil, on retrouve nos marques, et les premiers thons remontent du fond.
Pas de monstres, et beaucoup de petits poissons calibrés entre 5 et 10 kg. On retient la plupart des tirs en attendant la taille au dessus, mais sans succès. Quelques beaux poissons font un passage furtif, mais restent loin, en limite de visi.
Alors que j’attaque une nouvelle descente et que je me stabilise vers 20m, un requin gris me passe devant comme une balle : je tourne la tête et assiste à une scène d’anthologie…. Nico a finalement lâché son tir sur un poisson de 10 kg, qui est bien pris mais pas séché. Il commence à le travailler à la float line, lorsque que nos potes à grandes dents qui avaient commencé à se faire oublier surgissent tous comme par enchantement. Et ils sont comme des fous, en pleine frénésie.
Je suis toujours au fond et je vois le thon foncer vers la surface avec la meute au cul. Nico le ramène à grandes brassées, mais se retrouve bientôt avec tout ce petit monde qui lui nage dans les palmes. Le bateau se rapproche, mais cela devient chaud.
Seb fonce vers lui et distribue des grands coups avec la pointe de son flingue à tous ceux qui s’approchent trop près. Le thon est juste sous la surface quand le plus gros des requins essaye de le gober. Alors que beaucoup auraient tout lâcher, Nico tire un grand coup sur sa ligne et lui sort littéralement le thon de la gueule. Dans le même mouvement, il saute dans le bateau et arrive à sauver son poisson.
Les requins sont encore bien énervés, et on remonte tous à bord le temps que la situation se calme. Quand on dit que dans cette pêche, le plus dur n’est pas de tirer le poisson !!!! Sacré sang froid du Nico qui a bien mérité sa photo ☺
Les sorties suivantes dans le bleu ont été grandioses. Afin de mettre un maximum de chances de notre côté, nous avions pris un cata pendant 3 jours afin de monter sur le mythique Banc du Castor et sur l’Intermédiaire.
La journée de la veille a été consacrée à la préparation du matos et à un repos shopping & bonne bouffe. Le soir, nous sautons dans un taxi pour rallier une marina. Anto nous a décrit le bateau, mais on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Alors que la voiture longe la route, on scrute les bateaux au mouillage, un coup en priant pour ne pas se retrouver sur le radeau de la Méduse, avec un capitaine alcoolo, pervers et schizophrène.
L’annexe vient nous chercher, et c’est la bonne surprise : un cata de presque 15m, en parfait état, rendu entièrement autonome avec panneaux solaires et dessalinisateur, chaque cabine à sa douche et ses WC, toute l’électronique nécessaire à bord.
Le capitaine et propriétaire s’appelle Jean-Pierre, breton et ancien « voileux », qui skippe aujourd’hui son bateau uniquement dans les eaux malgaches, en compagnie de son fils Julien. Ce dernier, ancien designer & graphiste, a tout plaque pour une vie de bonheur sur l’eau, et s’est marié avec un malgache avec qui il vient d’avoir une petite fille.
Père et fils, en plus d’être aux petits soins pour nous, rivaliseront d’habilité derrière les fourneaux et feront tout pour que nous ne perdions pas un gramme, malgré notre programme chasse intensif.
C’est la première fois que nous adoptons cette formule, et c’est juste le pied total !!
A peine embarqué, le bateau fait route vers le large pendant que chacun s’installe dans sa cabine. Une fois la logistique assurée, on attaque l’apéro dans le grand carré, une binouze fraiche ou un pastis à la main, la tête dans les étoiles, et juste le glissement de l’eau sur la coque. On refait le monde, chacun y va de sa petite histoire, et on finit la soirée dans le filet à l’avant, entre les deux coques, avec juste l’envie que cela ne s’arrête jamais.
Le lendemain, personne n’a besoin de réveil pour se lever aux aurores, mise à part nos deux skippers qui se sont relayés toute la nuit.
Anto a pris soin d’attacher son bateau derrière le cata, ce qui offre un confort absolu pour aller chasser.
On s’équipe, nerveux, fébrile, tendus, excités, bref on est au taquet !!! Nous avions déjà chassé sur ce spot l’année précédente, et les montées d’adrénaline avaient été nombreuses, et pas forcement grâce aux thons ☹ Les gros albimarginatus avaient été particulièrement chaleureux et attachant avec nous, et il avait fallu se fâcher un peu.
Seb avait notamment finit par tirer une belle igno que le marin de l’époque, surnommé « la mouche » en raison de se gabarit d’enfant de 10 ans, avait eu un peu de mal à monter à bord. Et une belle carangue qui frappe l’eau à la surface pendant de longues minutes a le même effet sur le requin qu’un magasin qui fait 70% de soldes sur une horde de femmes venant de toucher leur salaire. Et je m’étais retrouvé à filer des grands coups de pointe Riffe sur un requin qui me chargeait en surface pendant que le skipper hurlait « put…. qu’il est gros, put…. qu’il est gros ».
C’est donc fort de ces souvenirs qu’on se balance à l’eau…. La visi est top, et les premières descentes dans le bleu ne donnent rien. C’est en fin de dérive, alors qu’on arrive sur le haut du tombant, que sortent les premiers thons. Pas de monstres, mais beaucoup de petits et une vie incroyable sur le récif. On lâche les premiers tirs, histoire d’avoir mieux les fusils en main, et de rôder un peu le travail d’équipe entre la gestion de la float line, du poisson, des requins, etc…
L’après midi, Anto nous largue sur un spot qui restera une des plus belles choses que j’ai vu sous l’eau. Le tombant remonte doucement, mais au lieu de se finir progressivement, il nous amène sur des grandes falaises sous-marine qui regorgent de vie : lutjans, carangues, dames tombées, barras, il y a de tout. Certaines falaises sont creuses et laissent deviner d’énormes grottes sous-marine. Le courant est presque parallèle, et permet de dériver le long de ces tombants.
Malgré le spectacle grandiose, les TDC sont aux abonnés absents, sauf un beau 40 kg qui passera au loin sur le plateau, alors que nous les cherchons plus bas.
Fin de journée et retour au bateau pour une soirée très zen. Seul point noir, Nico commence à avoir vraiment mal aux oreilles, et la double otite pointe le bout de son nez. J’ai moi aussi les sinus qui déconnent un peu, et je prie pour que la nuit répare tout cela.
Le lendemain, je suis debout dès 5h. Je rejoins sur le point Jean Pierre et Anto, quand le ciel devient noir et un grain d’un autre monde nous tombe dessus. Au lieu de se réfugier au chaud, on se met à poil, on sort le tahiti douche, et comme dans la pub on se lave à l’eau du ciel : là encore, c’est le pied, et ça réveille !! Juste dommage que ce soient deux hommes poilus à côté de moi et non les filles de la pub...
Seb et Nico pointent le bout de leur nez, et le verdict tombe : double otite pour notre amateur de matos grec (entre sa combi étoilée, son flingue, ses palmes, sa ceinture blanche design et le reste de son matos, notre Nico national doit représenter la moitié du PIB du pays des spartiates). Son programme est donc tout trouvé : polydexa en dose maxi, et repos.
Je pars donc avec Seb et Anto sur le spot de la veille. Les thons sont bien là, et quelques uns ont la taille au dessus de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant.
Je dérive avec Seb et amorce ma descente. Deux petits TDC tournent autour du flasher. Je continue à descendre quand un beau poisson me monte du fond. Je coule vers lui, le suis avec le fusil, m’assure que la float line n’est pas en train de faire un paquet cadeau avec mes jambes, et je balance le tir en pleine tête. Le thon est bien touché, j’agrippe la ligne à pleines mains, et arrive à remonter à la surface sans que le poisson de reparte vers le fond.
Yes !!!! Le thon est à bord, et accuse un joli 22 kg au peson. Quelques photos plus tard, je dois jeter l’éponge, ou plutôt le fusil, mes sinus criant grâce. Sachant qu’il nous reste un spot de fou pour demain, je préfère assurer, ma pêche étant faite.
Après le déjeuner, on remonte sur le bateau et j’embarque Nico avec moi : pendant qu’Anto et Seb chasseront, nous pourrons jigger. J’attaque avec un joli bec de canne à la première descente du jig, et Nico marque des points avec son premier poisson à la canne, suivi d’un autre gros combat qui finira en casse. Toujours plus sympa que de rester seul à bord en méditation.
De son côté, Seb se retrouve seul à l’eau avec Anto en guide, un marin, un fan club (Nico et moi), et des thons qui n’arrêtent pas de lui passer sous les palmes.
Et alors qu’il aurait dû faire la journée de sa vie, il nous fait le syndrome du buteur en manque de réussite, de l’écrivain devant la page blanche, du hardeur qui reste mou : il foire quasiment tous ses tirs, essaye trois fusils différents, et décrochent les deux thons qu’il arrive à toucher : juste incroyable !! Depuis le bateau, chaque fois qu’il est sous l’eau, on entend Anto hurler dans son tuba. Mais rien n’y fait, c’est un jour sans.
Pourtant il persiste, jusqu’à ce qu’à la fin de la journée, le soleil commençant à descendre, lui et Anto soient contraints à une petite chorégraphie sous-marine par un gros silver tip qui leur rappelle que l’heure des vrais prédateurs va commencer et qu’il faut sortir de l’eau.
A peine à bord du cata, on met la voile et cap sur le banc Intermédiaire. Les oreilles de Nico vont beaucoup mieux, et il devrait être d’attaque pour le lendemain.
Nuit réparatrice, et arrivée sur ce spot de folie. L’année dernière, j’y avais décroché un beau TDC de 50 kg et vu des tonnes de poissons. Pour remettre l’ambiance, Seb me rappelle que c’est aussi là qu’un énorme bouledogue était venu bouffer notre flasher, et avait fait le vide pendant toute une dérive.
Pendant toute la journée, les dérives se feront sur le même spot, et nous verrons du poisson à chaque fois. Tout le monde se concentre sur les TDC et les pélagiques, et le igno et autres gros poissons de récif sont nagent tranquillement autour de nous. Pourtant, ils sont pour la plupart beaucoup plus gros que ce que nous avons vu sur tous les autres spots.
Seb n’est toujours pas dedans et foire plusieurs tirs. Il galère avec son fusil dont je parlerai plus tard. Nico commence à marquer des points avec un joli petit thon, et surtout un beau wahoo.
Le poisson est de plus en plus présent, et on commence à prendre le rythme. Je décroche un thon d’environ 35kg malgré un tir qui me semblait parfaitement placé, juste derrière l’ouie.
Je me rattrape quelques minutes plus tard sur un thon d’une vingtaine de kg que je prends pleine tête, mais sans le sécher. Julien, qui nous suit avec la Gopro, film le travail le poisson et sa sortie. A peine tiré, Nico s’est jeté sur la float line et l’a parfaitement bridé. Je prends le relai et le poisson finit dans le bateau.
Je suis en confiance, et lorsqu’un peu plus tard un beau thon monte presque en surface, c’est avec une certaine assurance et beaucoup de classe que je foire totalement mon tir sur un poisson qui paraissait immanquable.
Nico m’imite sur un beau wahoo qui le narguera pendant de longues secondes, pendant que Seb continue son festival de cagades. Il finira notamment un magnifique coulée sur un TDC gros comme une barrique par un nœud dans les sandows du mythicon et une flèche qui s’arrête net juste devant le poisson.
Anto tire à son tour un beau thon lui aussi autour de 20 kg, mais tous les plus gros passent trop bas ou dans un mauvais timing.
Un magnifique thon d’une cinquantaine de kg nous narguera tous les uns après les autres, et fera plusieurs passages en nageant sur le flanc, comme pour se foutre de nous !!!!
Presque à chaque fois, un petit requin d’environ 1 m nous accompagne, passant d’un binôme à l’autre : il nous colle, nous frôle, vient mordiller tout ce qui bouge, et malgré deux ou trois coups avec la pointe, il ne nous lâchera pas.
Les heures passent, les images se suivent, on en prend pleins les yeux, mais aucun des monstres dont nous rêvions de sera mis à bord. Peu importe, on est entre potes, le spectacle est grandiose, on s’éclate, et on emmagasine des souvenirs qui resteront gravés à jamais.
Le dernier diner à bord est ponctué des grands éclats de rire, de « si j’avais pu », « si j’avais su » et « si seulement ».
Essai transformé pour la formule cata : tout le monde est devenu addicted, et on parle déjà de la prochaine fois.
Le Matos, certitudes d’un jour ou la quête du fusil parfait
Pour tout le monde, ce séjour n’était pas une première. Sur tout le petit matériel, nous étions donc tous au point : couteaux, palmes et autres qui nous servent toute l’année, mais aussi combi tropicale ni trop chaude ni trop froide. La seule différence se faisant sans la recherche, que dis-je, la quasi quête de la perfection esthétique. Et à ce petit jeu, Nico sors vainqueur, sa combi camouflée rappelant la voie lactée, en raccord parfait avec le bleu de son fusil, sa ceinture blanche (top pour la sécu) assortie à ses palmes Alchemy. Bref, j’en avais une demi molle à le regarder descendre tout en fluidité et classe dans les eaux bleues du large.
Pour les bouées, que du classique : Seb avait une Absolute blue avec une vessie renforcée, mais ne s’en ai jamais servi. En fait, nous chassions en binome et pour ne pas se retrouver avec un plat de spaghettis sous l’eau, nous utilisions un train de bouée pour deux chasseurs. La plupart étaient des RA remora, et j’avais moi une Riffe 2 ATM reliée par un bungee d’1m à une spora verte, copie sortie des mêmes usines que les riffe classiques. Rien à reprocher, et elles ont très bien fonctionné.
FLoat line netponic systems : la encore, que du top : pas de nœud en surface, super prise en main, et ne s’emmêle pas dans les jambes.
Pour les fusils, tout le monde attendait beaucoup de ce voyage pour revenir avec de grandes certitudes. Nico chassait avec son Erevos qu’il maitrise bien. Rien à redire, il le manie facilement, tir droit et est bien équilibré. Le seul bémol est qu’il manque un poil de puissance sur certains gros poissons ou pour des tirs sur longues distances. Mais il le connait bien, et donc arrive à être performant. Nous avions presque tous fait le choix de ne pas utiliser de pointe détachable, il a donc fallu qu’il commande des flèches en spring steel, les bouts d’inox grecs ayant une durée de vie très très limitée sur les poissons tropicaux.
Seb était dans la même marque, mais avec le modèle au-dessus, le Dragognian. Dur de se faire une idée, tellement il a eu de galère. Au grand regret de l’importateur, le fusil fait sur mesure est arrivée avec un ballast fendu. Réparation de fortune, mais au premier tir (bien évidement, il fallait que ce soit un gros poisson), une boucle du fil à accrocher une aspérité du ballast, bloquant la flèche et le fendant sur 40cm.
On a essayé de remédier à cela, mais dès lors Seb n’avait plus confiance dans le fusil. Sur plusieurs tirs, le fil s’est aussi bloqué dans les 4 sandows, et la machine de guerre s’est retrouvée dans sa housse, le RA 140 prenant le relais.
Il aurait fallu voir ce que donnais le même fusil en bon état.
J’attendais beaucoup du fusils de Jean Seb, le Bleutec Ocean born en 145 et 4 sandows. Malheureusement, faute de passeport valable, il ne verra pas les eaux malgaches cette année, et donc pas de réponses quant à son efficacité.
Pour ma part, j’avais pris cette année mon André midhandle 160, avec trois petites modifs : des sandows Riffe en 75 cm (4 au début puis trois qui s’avèreront entièrement suffisants), des flèches mako en 8 mm avec ardillons simples et gros ergots, allant parfaitement dans l’enclosed track, et une poignée sur mesure faite par mon pote Nikosgun.
Dans cette config, le fusil s’est révélé très maniable, parfaitement équilibré, et super précis. Sauf faute du tireur, tous les tirs ont finis où je voulais, donc deux TDC plein tête en tirant de loin. Seul bémol : un petit coup sur le haut du pouce à chaque tir qui me laissera une belle marque, et un petit souvenir à tous ceux qui essayeront mon fusil.
Pas de réponses miracles, surtout avec des fusils un peu spéciaux qui ne servent que quelques semaines dans l’année. Il faudrait les mettre régulièrement à l’eau pour les avoir vraiment en main. Mais bon, chasser toute l’année en med avec 4 sandows et des bazookas….
Avant de partir, nous voulions tous nous équiper en RA carbone grand modèle, 150 ou 160, ou encore dans une variante customisée par un Sudaf. Mais l’ami Rob ayant des soucis avec sa production, nous avons dû revoir nos plans.
Si ces grands carbones ne sont peut-être pas des machines à chasser dans le bleu, ils présentent l’avantage de nous donner une prise en main et une visée qu’on maitrise parfaitement (on chasse avec les même en plus petit tout le temps), assurent une précision parfaite, et l’équipement ne coute pas très cher (doubles sandows, flèches simples à moins de 50 euros). Dernier avantage, ils ne pèsent presque rien dans les bagages, ce qui n’est pas négligeable selon les compagnies aériennes.
Nous n’avons pas abandonné cette idée, et je pense que c’est avec ce genre de flingue qu’on s’équipera tous.
Famille, farniente, CSM tranquille, requin baleine ou Noel sous les tropiques.
Au retour du trip cata, nous avons arrêté le bateau devant une petite plage, et ma femme ainsi que me deux pitchouns ont donc pu effectuer leur transfert jusqu’au lodge avec nous. A peine sortis de l’avion, ils se retrouvent sur l’eau, à naviguer à la voile, mouillés par des embruns à 30°c : pas de meilleure entrée en matière possible pour commencer les vacances.
Nico nous quittant deux jours plus tard pour retourner dans la grisaille parisienne, mais surtout pour retrouver les siens, les deux semaines qui ont suivi ont été consacrées à des activités plus famille, même si l’eau et les poissons sont restés au programme presque tous les jours.
Quelques sorties de pêche à la canne, dont une journée entière qui s’avèrera un peu décevante : pas mal de jolis poissons, mais pas de grosses montées d’adrénaline, comme on avait déjà peu le vivre les années précédentes.
En revanche, nous nous sommes régalés à plusieurs reprises avec des petites cannes légères et des cuillères dans les chasses de bonites. Gros cartons, tout le monde ayant au moins une fois la canne en main, et des combats qui s’éternisent.
Mais les chasses de bonites réservent aussi d’autres surprises. La baie de Nosy Be attire tous les ans les grands requins baleine, qui restent d’habitude jusqu’à début décembre. Sauf que cette année, à notre plus grande joie, ils ont joué les prolongations.
Nous sommes donc tous partis sur la pirogue de Tony, avec palmes masques et tubas. Louise, du haut de ses 5 ans, décide que les requins sont encore mieux vus du bateau, tandis qu’Eliott et ses 7 ans sera le premier à se jeter à l’eau à chaque arrêt.
Le jeu consiste à repérer les chasses de bonites, à les approcher, et à scruter la surface. Au premier essai, une énorme masse blanche surgit sous le bateau. Pas le temps de réfléchir, je me jette à l’eau avec la Gopro qui pour une fois se décide à fonctionner : MAGIQUE !!!!! Le requin, entouré de tous ses rémoras et des carangues, me fonce droit dessus et change de trajectoire au dernier moment. Tout le monde se régale, ma femme et mon fils nage avec lui, le frole (on jouera le jeu à le demande de Tony en ne le touchant jamais).
Il finira par sonder, mais quelques minutes plus tard, c’est un autre requin que nous trouvons, encore plus gros. Dix fois, il se laissera approcher avant de disparaitre. Au retour, nous avons tous un sourire à s’en faire pêter la machoire. Un vrai rêve de gosse.
Anto mettant fin dans quelques jours à une aventure malgache de plus de 10 ans, il veut avant de partir montrer à sa famille les requins du large. La femme de Seb et son fils Timéo de 6 ans nous ayant rejoins, c’est donc à 12 que nous partons sur le bateau en direction du Banc de L’Entrée où nous avons chassé en début de séjour.
Arrêt bonites en cours de route, et nous rejoignons le tombant. Seb et moi nous mettons à l’eau avec les RA chargés et les flashers, et femmes et enfant nous imitent, en restant au début collés au bateau. A peine les flashers déroulés, un groupe de 6 ou 7 requins gris montent du fond nous faire leur show. L’effet est immédiat, tout le monde se cramponne au bateau, les sensations sont au RDV. Entendre nos histoires de chasses et de squales c’est bien, le vivre en live, c’est autre chose.
Nous ferons plusieurs passages, et tout le monde finit par s’habituer à leur présence. Jusqu’au moment ou un petit bout de bonite que j’avais préparé tombe à l’eau. L’ambiance change en 1 seconde, et tout devient électrique. Un requin monte à Mach2 manger le bout de poisson, et le passage en mode prédateurs fait remonter tout le monde dans le bateau.
Une fois au sec, je balance des bouts de bonites à l’eau, et on voit les requins se jeter dessus, une dizaine de mètres sous la surface. Je prends alors une bonite entière, l’attache à une canne, et la laisse descendre dans le bleu. Au moment où les requins sont autour, je mouline comme un fou, et la meute de gris suit. L’attaque se fait juste au bateau, en surface !!! Grands cris, photos, tout le monde se régale.
Après l’épisode requins, nous mettons sur le cap sur l’île de Tanikely, que nous voyons tous les matins depuis Nosy Komba. Il s’agit d’une réserve naturelle marine, sur laquelle on trouve aussi une espèce endémique de lémuriens. Anto balance tout le monde à l’eau avant d’arriver à l’ile, et l’approche se fait dans l’eau. Je suis avec ma femme et mon fils, et c’est un festival de poissons et de tortues. Eliott est comme un fou, et il descend même caresser une tortue posée sur une patate de corail.
Arrivée sur la plage, déjeuner préparé à la mode locale : une demi papaye hérissée de brochettes de zébu et de calamar, une babone grillée, du riz, des crabes en sauce, des fruits, le tout à déguster allongé sur le sable. Impossible de tout finir tellement il y en a, et tout cela pour 5 Euros par personne !!!
Après le déj, tout le monde repart à l’eau. Je filme Kat qui joue avec une tortue, mais celle-ci se révèle un poil énervée. Alors que ma femme rejoins la surface, elle la suit très décidée, et ne se montre nullement intimidée. Alors qu’elle lui fait face, Eliott, fort de son expérience du matin, décide de descendre la caresser. La tortue n’a aucune envie qu’on lui touche la carapace, et elle se retourne violemment pour le mordre. Super reflexe du fiston qui enlève son bras au dernier moment, et petite leçon de vie sur le fait de ne pas faire chier les animaux sauvages, même si ils sont « tout mignon ».
Les carangues du Jour de l’An
Le 31 décembre commence par une sortie pêche à la bonite entre pères et fils, avec Seb, Timéo et Eliott. Retour pour le déj, et grosse sieste en attendant les festivités du soir.
Vers 15h, Anto vient nous réveiller : le lendemain est un jour férié, et la plupart des villageois sont en repos et feront la fête. Et bien sur, une petite livraison expresse de beau poisson pour avoir de quoi ripailler serait le top. Guidés par ce sens exacerbé du sacrifice qui nous honore, nous acceptons d’accompagner Anto pour une sortie express sur des patates à proximité du lodge.
Nous sommes le 31 décembre, il est 15h, et nous voilà juste en maillot de bain et lycra, dans une eau à 30°. Les premières descentes sont peu fructueuses, et on décide vite de changer de spot. Bien nous en prend car à peine à l’eau et avec juste une heure à chasser, comme alors un festival de carangues. On enchaine les apnées, et presque à chaque fois, on fait mouche. Le jour commence à tomber, et nous faisons route vers le lodge avec 17 poissons dans le bateau. Seb est hilare, tout le monde à la banane. Pas la pire façon de finir l’année, d’autant que buffet du soir sera une vraie tuerie.
Toutes les bonnes choses ont une fin
Le séjour tire à sa fin, l’arrivée du cyclone vers Mada et surtout la Réunion où nous devons faire escale rajoute un peu de tension, et l’idée de partir ne nous enchante guère. Toujours plus facile d’arriver que de partir…
Il y aurait encore beaucoup de choses à raconter, des rencontres avec les lémuriens, les caméléons, les tortues des seychelles, les serpents, mais aussi les sorties en quad, les balades au bord de la plage, les siestes dans le hamac au dessus de la mer, les apéros qui n’en finissent plus, les excursions dans la forêt, et tous ces moments de bonheur inoubliables.
Quelques jours après notre départ arrivaient les nouveaux propriétaires du lodge. Une page se tourne donc, mais les souvenirs restent. Merci à Anto et Delph pour ces moments exceptionnels, pour ces petites parenthèses malgaches qui ont marqué nos fins d’années depuis 4 ans.
J’espère qu’il y aura encore beaucoup de trips comme celui ci, avec une bande de potes à l’amitié en spring steel, et qui ne demande qu’à s’agrandir. Surement dans d’autres eaux, tant qu’elles sont chaudes et pleines de gros poissons, et qu’une bière fraiche attend dans la glacière.
Mais j’espère vraiment que nous aurons aussi la chance de revenir à Mada, surtout quand on sait que sur les grands bancs du large nagent des TDC de plus de 100kg, et qu’il y aura forcement un jour où l’un d’eux montera droit sur nous, la gueule pleine de cicatrices, avant des dents saillantes, le bide épais comme un tonneau, et qu’il viendra défier la pointe de la flèche. Et là….
Le thon a sondé mais je le sens bien. Je crève la surface à la hauteur de Seb pour lui filer un coup de main, mais plus rien…. La tension disparait et je remonte ma flèche qui pend dans le bleu. Put….. de gros thon !!!!!!
Malgachie for ever
C’est la quatrième année que je fuis les frimas d’un hiver pourtant doux sur la Côte d’Azur pour venir profiter de la douceur de vivre et de la richesse des eaux malgaches.
Comme à chaque fois, la question de pose de choisir la future destination, avec à chaque fois la tentation de revenir dans les endroits qu’on aime, ou d’aller à la découverte de nouveaux horizons.
Mais une fois tous les critères mis bout à bout, entre le portefeuille, le climat, la bonne saison pour les poissons, l’assurance d’un bon guide, le choix s’amenuise et Mada ressort du lot.
En plus, quelques semaines au paravant, Anto m’a fait part de la vente du lodge Nosy Komba, et donc ce voyage s’annonce comme une dernière, comme un signe de « maintenant ou jamais ».
Si la destination reste inchangée, chaque année aura été différente. Cette fois, on repart à 4 pour une première partie de séjour « chasse intensive », puis femmes & enfants nous rejoindrons pour finir l’année en beauté sous les tropiques. Une bonne façon de ne pas avoir à choisir entre la chasse, les potes et la famille.
Entre deux semaines et presque 1 mois selon les participants, pour couper avec tout le reste, se vider la tête, et faire le plein de souvenirs avant de se replonger dans 2014.
Quelques morceaux choisis de ces petits bonheurs malgaches…
Passeport et désillusions, ou comment le quartet devient trio
Cette année, l’équipe des pourfendeurs d’écailles se compose de votre serviteur, de l’inoxydable et toujours à fond Seb, d’un autre Nico (Le Chinois on the forums), habitué de la destination et plus qu’heureux de quitter pour quelques jours son bureau parisien, et de Jean Seb, notre triathlète exilé à Londres, qui débarque à Roissy après failli manquer son vol depuis la perfide Albion.
Retrouvailles et présentations pour ceux qui ne s’étaient jamais vu, et chacun y va de sa petite histoire ou comment nous allons étancher une grosse soif de gros poissons.
Une charmante hôtesse d’Air Austral se penche se nos passeports, pendant que Seb lui lance de grands sourires. Contrôle de routine, jusqu’à la phrase assassine lancée à Jean Seb : « Désolée Monsieur, mais votre passeport n’est pas en règle, il lui manque 5 jours pour avoir les 6 mois de validité requis ».
L’ambiance change d’un coup, il doit s’agir d’un malentendu. On recalcule, on s’interroge, notre frenchy londonnien étant persuadé d’avoir vérifié. Oui mais voilà, il a lu les dates à l’américaine, et 07 06 2014 font bien le 7 juin et non le 6 juillet comme chez l’oncle Sam.
On tente la négociation, on explique qu’avec un petit billet de 10 euros le problème sera réglé à l’arrivée. Rien n’y fait, et impossible de le faire embarquer.
Ok, on passe au plan B : on le laisse sur place, il fonce le lendemain soit pour se faire faire un passeport en express, soit pour avoir un visa spécial à l’Ambassade de Madagascar.
Nous voilà donc réduit à trois. On laisse Jean Seb sur place, quelques vannes pour remonter l’ambiance et lui dire qu’on aura le temps de se remettre à niveau avant son arrivée, le plus important étant qu’il puisse se joindre au trip en cata que nous avons prévu.
Pour la petite histoire, ni le plan B ni le C ni aucun autre ne fonctionnera, et pour ces 5 malheureux jours, il ratera un trip unique. Coup dur pour toute l’équipe, et le moral est au plus bas. Retour à Londres où il passera les fêtes à bosser, le Bleutec Ocean Born restant dans sa housse (a priori il part se remonter prochainement le moral au Panama ☺)
Nosy Komba la douce, ou le bonheur d’un PPP (Petit Paradis Perdu)
C’est donc avec une troupe allégée que nous faisons le voyage. Rien de particulier à signaler, et au fil des années, cela devient presque une routine. Une routine certes, mais oh combien agréable : vol de nuit, rapide escale à la Réunion pour enfiler un short et une paire de tongs, l’arrivée at the international Airport of Nosy Be où quelques petits biftons dans les passeports et dans les poches accélèrent toutes les procédures, le transfert en taxi avec la bonne humeur de Roméo, et le transfert sur le bateau d’Anto jusqu’au lodge, où nous hôtes nous attendent avec le sourire et la bière fraiche.
Le nouveau bungalow est une réussite, la vue est toujours aussi belle, les manguiers sont chargés à bloc, et l’eau est à 30°c. Bref, difficile de faire plus plaisant et plus dépaysant que ça.
Première trempette dans l’eau, premier apéro, premier rhum arrangé pour clôturer la journée, et les vacances commencent.
Tout le séjour se déroulera dans ce cadre enchanteur, et il faudra un peu de temps aux organismes pour prendre le rythme. Mais en trois semaines, on prend vite l’habitude de vivre en short et T-shirt, de marcher pied nu la plupart de temps, et de s’écrouler de fatigue à 21h30, la peau qui sent bon la biafine, les yeux rougis par le soleil et les apéros prolongés, le ventilateur apportant une petite fraicheur bienvenue, jusqu’au chant du coq le matin, signal du début des hostilités.
Chasse de récifs, claquements de sandows et chant du moulinet
Même si elles ont fait notre bonheur, les sorties dans la baie ont été un peu abandonnées ces deux dernières années, au profit de sortie plus au large, soit dans le bleu, soit sur des patates de corail et récifs coralliens.
La sortie sur les « patates magiques » est devenue un passage obligé en début de séjour, le meilleur remède contre beaucoup de choses, et la meilleure façon de se jeter dans le bain de la chasse tropicale. Arrivé sur site, le simple fait d’enfiler une combi de 2mm, de mettre 2.5 kg de plomb, et de se balancer dans une eau claire à 30°c suffirait déjà à notre bonheur. Et quand en plus il y a du poisson à gogo….
Première apnée et les barras apparaissent en rangs serrés, les carangues nagent juste en dessous, et un gros requin léopard presque blanc vient déranger le banc de carpes rouges qui papillonnent au-dessus du fond.
J’arrête la contemplation quand une première igno arrive du fond et me vient droit dessus : malgré un bon tir dans la tête, elle m’arrache un peu de fil sur le moulinet avant de finir dans le bateau : Dieu que c’est bon de chasser dans ces conditions !!!!
Au fur et à mesure de ces sorties, on devient plus sélectifs : les mailles grandissent, on cherche à diversifier la pêche, on sélectionne le poisson, on vise le tir qui met KO. Et puis de temps en temps, on ne lâche même plus le tir, on se contente de prendre son pied à voir les kilos de poissons qui nous passent sous les palmes, en attendant l’arrivée d’un tout gros.
Le nombre d’espèces à tirer est impressionnant, avec plus d’une dizaine de sortes de carangues, des carpes rouges, des dames tombées, des barras en tout genre, des mérous de toutes les couleurs, les thazards, les perroquets énormes, j’en passe et des meilleurs.
Pas de prises record, mais quelques jolis poissons et surtout des tableaux qui dépassent vite le quintal, malgré le fait de vraiment choisir les poissons. Rien de perdu, puisqu’en plus de finir dans nos assiettes tous les jours, le poisson restant est partagé par le village, spectacle qui vaut le détour : la marin d’Anto sélectionne quelques prises qui sont données à des personnes précises, chef du village, gars qui file un coup de main pour le déchargement du bateau, personnel du lodge. Une fois ces quelques heureux élus servis, un top départ est donné et chacun se jette sur un poisson. Les enfants sont souvent les plus rapides, et on les voit partir en courant du haut de leur 6 ou 7 ans avec un barra ou une carangue sur l’épaule qu’ils arrivent à peine à porter.
Hurlement d’un ancien, et tout le monde vient reposer le poisson, avec quelques distributions de tartes en passant. Une fois le poisson sur le sable, le même manège recommence plusieurs fois de suite jusqu’à ce que l’ancien décide que chacun a eu ce qu’il méritait.
Le poisson roi, mis à part la carpe rouge, reste pour les malgaches le thazard. Ils arrivent à le découper tout en le laissant entier pour ensuite le faire sécher et le consommer sur plusieurs semaines. Le sourire d’Etienne, le marin du bateau, chaque fois qu’on arrive à en tirer un, faisait plaisir à voir. D’ailleurs, c’est un des rares poissons qu’on laisse rarement repartir sans une flèche.
Petit souvenir marrant sur une descente où j’en vois un passer sous mes palmes. Je pars à sa poursuite, technique qui marche la plupart du temps, lorsque j’en vois un plus gros qui nage dessous. Je change de trajectoire et continue ma descente, mais au moment de tirer, un modèle XL sort de la couche d’eau sale quelques mètres plus bas. Encore quelques coups de palmes, et je lâche le tir dans ce magnifique poisson qui accusera 16kg sur la balance.
La chasse sur le récif se fait avec du matos « léger », à savoir fusil en carbone et moulinet. Pas de grosses contraintes, peu de requins, et du poisson présent dans toute la couche d’eau. Seb, Anto et moi étions tous équipés de Rob Allen carbone en 140. Aucun soucis avec les tubes, et un vrai régal sous l’eau : les flèches sont costauds (une seule flèche pour tout le séjour, comme à chaque fois), le moulinet n’a jamais fait défaut, et le dyneema a résisté à tous les coraux.
Nico avait lui un Bleutec Lycan en 120 avec lequel il a parfaitement chassé, manquant peut être d’un poil de portée dans l’eau claire. L’idéal pour ce type de pêche un à mon avis un 130 type RA. Mais ne pouvant emmener tout un arsenal, l’avantage du 140 est de pouvoir servir de back up pour la chasse dans le bleu.
Nous avons adopté plusieurs types de formation, soit en chassant à trois, soit en binome lorsqu’Anto se mettait à l’eau. Super ambiance, sécurité max, et pas de tirage de bourre malsain. A tel point que le premier jour, un magnifique thazard nous ait passé dans les palmes, et tout le monde l’a regardé en pensant que le copain allait descendre. Finalement, c’est Nico qui s’est lancé à sa poursuite pour le foirer royalement. Gros chambrage, bien rééquilibré plus tard par les tirs foireux que nous ferons tous au moins une fois.
BWH, leçon d’humilité et montée d’adrénaline
Un des points d’orgue de notre séjour était bien sur les sorties axées BWH, avec en ligne de mire les gros thons dents de chien, et bien sur le rêve d’un poisson à rostre.
Si la zone est très riche en sailfish pendant les mois de juin et juillet, ils disparaissent petit à petit et étaient totalement absent pendant notre séjour. Restait la chance de pouvoir croiser un marlin, ce qui ne se produira malheureusement pas.
La première sortie s’est faire sur le Banc de l’Entrée, spot devenu un classique pour nous, et sur lequel on voit toujours du poisson. Oui mais voilà, poisson vu ne veut pas dire poisson pris… Juste avant d’arriver sur le tombant, un banc de dauphins vient jouer autour du bateau, scène qu’il sera bien sur impossible d’immortaliser avec cette GOpro de m….. qui bugg comme d’habitude.
Le courant n’est pas très fort, et les dérives se font assez lentement. Dès la mise à l’eau dans le bleu, un banc de requins gris monte systématiquement sur les flashers, histoire de détendre un peu l’atmosphère. Le temps de s’y habituer, et les apnées se rallongent un poil, on retrouve nos marques, et les premiers thons remontent du fond.
Pas de monstres, et beaucoup de petits poissons calibrés entre 5 et 10 kg. On retient la plupart des tirs en attendant la taille au dessus, mais sans succès. Quelques beaux poissons font un passage furtif, mais restent loin, en limite de visi.
Alors que j’attaque une nouvelle descente et que je me stabilise vers 20m, un requin gris me passe devant comme une balle : je tourne la tête et assiste à une scène d’anthologie…. Nico a finalement lâché son tir sur un poisson de 10 kg, qui est bien pris mais pas séché. Il commence à le travailler à la float line, lorsque que nos potes à grandes dents qui avaient commencé à se faire oublier surgissent tous comme par enchantement. Et ils sont comme des fous, en pleine frénésie.
Je suis toujours au fond et je vois le thon foncer vers la surface avec la meute au cul. Nico le ramène à grandes brassées, mais se retrouve bientôt avec tout ce petit monde qui lui nage dans les palmes. Le bateau se rapproche, mais cela devient chaud.
Seb fonce vers lui et distribue des grands coups avec la pointe de son flingue à tous ceux qui s’approchent trop près. Le thon est juste sous la surface quand le plus gros des requins essaye de le gober. Alors que beaucoup auraient tout lâcher, Nico tire un grand coup sur sa ligne et lui sort littéralement le thon de la gueule. Dans le même mouvement, il saute dans le bateau et arrive à sauver son poisson.
Les requins sont encore bien énervés, et on remonte tous à bord le temps que la situation se calme. Quand on dit que dans cette pêche, le plus dur n’est pas de tirer le poisson !!!! Sacré sang froid du Nico qui a bien mérité sa photo ☺
Les sorties suivantes dans le bleu ont été grandioses. Afin de mettre un maximum de chances de notre côté, nous avions pris un cata pendant 3 jours afin de monter sur le mythique Banc du Castor et sur l’Intermédiaire.
La journée de la veille a été consacrée à la préparation du matos et à un repos shopping & bonne bouffe. Le soir, nous sautons dans un taxi pour rallier une marina. Anto nous a décrit le bateau, mais on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Alors que la voiture longe la route, on scrute les bateaux au mouillage, un coup en priant pour ne pas se retrouver sur le radeau de la Méduse, avec un capitaine alcoolo, pervers et schizophrène.
L’annexe vient nous chercher, et c’est la bonne surprise : un cata de presque 15m, en parfait état, rendu entièrement autonome avec panneaux solaires et dessalinisateur, chaque cabine à sa douche et ses WC, toute l’électronique nécessaire à bord.
Le capitaine et propriétaire s’appelle Jean-Pierre, breton et ancien « voileux », qui skippe aujourd’hui son bateau uniquement dans les eaux malgaches, en compagnie de son fils Julien. Ce dernier, ancien designer & graphiste, a tout plaque pour une vie de bonheur sur l’eau, et s’est marié avec un malgache avec qui il vient d’avoir une petite fille.
Père et fils, en plus d’être aux petits soins pour nous, rivaliseront d’habilité derrière les fourneaux et feront tout pour que nous ne perdions pas un gramme, malgré notre programme chasse intensif.
C’est la première fois que nous adoptons cette formule, et c’est juste le pied total !!
A peine embarqué, le bateau fait route vers le large pendant que chacun s’installe dans sa cabine. Une fois la logistique assurée, on attaque l’apéro dans le grand carré, une binouze fraiche ou un pastis à la main, la tête dans les étoiles, et juste le glissement de l’eau sur la coque. On refait le monde, chacun y va de sa petite histoire, et on finit la soirée dans le filet à l’avant, entre les deux coques, avec juste l’envie que cela ne s’arrête jamais.
Le lendemain, personne n’a besoin de réveil pour se lever aux aurores, mise à part nos deux skippers qui se sont relayés toute la nuit.
Anto a pris soin d’attacher son bateau derrière le cata, ce qui offre un confort absolu pour aller chasser.
On s’équipe, nerveux, fébrile, tendus, excités, bref on est au taquet !!! Nous avions déjà chassé sur ce spot l’année précédente, et les montées d’adrénaline avaient été nombreuses, et pas forcement grâce aux thons ☹ Les gros albimarginatus avaient été particulièrement chaleureux et attachant avec nous, et il avait fallu se fâcher un peu.
Seb avait notamment finit par tirer une belle igno que le marin de l’époque, surnommé « la mouche » en raison de se gabarit d’enfant de 10 ans, avait eu un peu de mal à monter à bord. Et une belle carangue qui frappe l’eau à la surface pendant de longues minutes a le même effet sur le requin qu’un magasin qui fait 70% de soldes sur une horde de femmes venant de toucher leur salaire. Et je m’étais retrouvé à filer des grands coups de pointe Riffe sur un requin qui me chargeait en surface pendant que le skipper hurlait « put…. qu’il est gros, put…. qu’il est gros ».
C’est donc fort de ces souvenirs qu’on se balance à l’eau…. La visi est top, et les premières descentes dans le bleu ne donnent rien. C’est en fin de dérive, alors qu’on arrive sur le haut du tombant, que sortent les premiers thons. Pas de monstres, mais beaucoup de petits et une vie incroyable sur le récif. On lâche les premiers tirs, histoire d’avoir mieux les fusils en main, et de rôder un peu le travail d’équipe entre la gestion de la float line, du poisson, des requins, etc…
L’après midi, Anto nous largue sur un spot qui restera une des plus belles choses que j’ai vu sous l’eau. Le tombant remonte doucement, mais au lieu de se finir progressivement, il nous amène sur des grandes falaises sous-marine qui regorgent de vie : lutjans, carangues, dames tombées, barras, il y a de tout. Certaines falaises sont creuses et laissent deviner d’énormes grottes sous-marine. Le courant est presque parallèle, et permet de dériver le long de ces tombants.
Malgré le spectacle grandiose, les TDC sont aux abonnés absents, sauf un beau 40 kg qui passera au loin sur le plateau, alors que nous les cherchons plus bas.
Fin de journée et retour au bateau pour une soirée très zen. Seul point noir, Nico commence à avoir vraiment mal aux oreilles, et la double otite pointe le bout de son nez. J’ai moi aussi les sinus qui déconnent un peu, et je prie pour que la nuit répare tout cela.
Le lendemain, je suis debout dès 5h. Je rejoins sur le point Jean Pierre et Anto, quand le ciel devient noir et un grain d’un autre monde nous tombe dessus. Au lieu de se réfugier au chaud, on se met à poil, on sort le tahiti douche, et comme dans la pub on se lave à l’eau du ciel : là encore, c’est le pied, et ça réveille !! Juste dommage que ce soient deux hommes poilus à côté de moi et non les filles de la pub...
Seb et Nico pointent le bout de leur nez, et le verdict tombe : double otite pour notre amateur de matos grec (entre sa combi étoilée, son flingue, ses palmes, sa ceinture blanche design et le reste de son matos, notre Nico national doit représenter la moitié du PIB du pays des spartiates). Son programme est donc tout trouvé : polydexa en dose maxi, et repos.
Je pars donc avec Seb et Anto sur le spot de la veille. Les thons sont bien là, et quelques uns ont la taille au dessus de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant.
Je dérive avec Seb et amorce ma descente. Deux petits TDC tournent autour du flasher. Je continue à descendre quand un beau poisson me monte du fond. Je coule vers lui, le suis avec le fusil, m’assure que la float line n’est pas en train de faire un paquet cadeau avec mes jambes, et je balance le tir en pleine tête. Le thon est bien touché, j’agrippe la ligne à pleines mains, et arrive à remonter à la surface sans que le poisson de reparte vers le fond.
Yes !!!! Le thon est à bord, et accuse un joli 22 kg au peson. Quelques photos plus tard, je dois jeter l’éponge, ou plutôt le fusil, mes sinus criant grâce. Sachant qu’il nous reste un spot de fou pour demain, je préfère assurer, ma pêche étant faite.
Après le déjeuner, on remonte sur le bateau et j’embarque Nico avec moi : pendant qu’Anto et Seb chasseront, nous pourrons jigger. J’attaque avec un joli bec de canne à la première descente du jig, et Nico marque des points avec son premier poisson à la canne, suivi d’un autre gros combat qui finira en casse. Toujours plus sympa que de rester seul à bord en méditation.
De son côté, Seb se retrouve seul à l’eau avec Anto en guide, un marin, un fan club (Nico et moi), et des thons qui n’arrêtent pas de lui passer sous les palmes.
Et alors qu’il aurait dû faire la journée de sa vie, il nous fait le syndrome du buteur en manque de réussite, de l’écrivain devant la page blanche, du hardeur qui reste mou : il foire quasiment tous ses tirs, essaye trois fusils différents, et décrochent les deux thons qu’il arrive à toucher : juste incroyable !! Depuis le bateau, chaque fois qu’il est sous l’eau, on entend Anto hurler dans son tuba. Mais rien n’y fait, c’est un jour sans.
Pourtant il persiste, jusqu’à ce qu’à la fin de la journée, le soleil commençant à descendre, lui et Anto soient contraints à une petite chorégraphie sous-marine par un gros silver tip qui leur rappelle que l’heure des vrais prédateurs va commencer et qu’il faut sortir de l’eau.
A peine à bord du cata, on met la voile et cap sur le banc Intermédiaire. Les oreilles de Nico vont beaucoup mieux, et il devrait être d’attaque pour le lendemain.
Nuit réparatrice, et arrivée sur ce spot de folie. L’année dernière, j’y avais décroché un beau TDC de 50 kg et vu des tonnes de poissons. Pour remettre l’ambiance, Seb me rappelle que c’est aussi là qu’un énorme bouledogue était venu bouffer notre flasher, et avait fait le vide pendant toute une dérive.
Pendant toute la journée, les dérives se feront sur le même spot, et nous verrons du poisson à chaque fois. Tout le monde se concentre sur les TDC et les pélagiques, et le igno et autres gros poissons de récif sont nagent tranquillement autour de nous. Pourtant, ils sont pour la plupart beaucoup plus gros que ce que nous avons vu sur tous les autres spots.
Seb n’est toujours pas dedans et foire plusieurs tirs. Il galère avec son fusil dont je parlerai plus tard. Nico commence à marquer des points avec un joli petit thon, et surtout un beau wahoo.
Le poisson est de plus en plus présent, et on commence à prendre le rythme. Je décroche un thon d’environ 35kg malgré un tir qui me semblait parfaitement placé, juste derrière l’ouie.
Je me rattrape quelques minutes plus tard sur un thon d’une vingtaine de kg que je prends pleine tête, mais sans le sécher. Julien, qui nous suit avec la Gopro, film le travail le poisson et sa sortie. A peine tiré, Nico s’est jeté sur la float line et l’a parfaitement bridé. Je prends le relai et le poisson finit dans le bateau.
Je suis en confiance, et lorsqu’un peu plus tard un beau thon monte presque en surface, c’est avec une certaine assurance et beaucoup de classe que je foire totalement mon tir sur un poisson qui paraissait immanquable.
Nico m’imite sur un beau wahoo qui le narguera pendant de longues secondes, pendant que Seb continue son festival de cagades. Il finira notamment un magnifique coulée sur un TDC gros comme une barrique par un nœud dans les sandows du mythicon et une flèche qui s’arrête net juste devant le poisson.
Anto tire à son tour un beau thon lui aussi autour de 20 kg, mais tous les plus gros passent trop bas ou dans un mauvais timing.
Un magnifique thon d’une cinquantaine de kg nous narguera tous les uns après les autres, et fera plusieurs passages en nageant sur le flanc, comme pour se foutre de nous !!!!
Presque à chaque fois, un petit requin d’environ 1 m nous accompagne, passant d’un binôme à l’autre : il nous colle, nous frôle, vient mordiller tout ce qui bouge, et malgré deux ou trois coups avec la pointe, il ne nous lâchera pas.
Les heures passent, les images se suivent, on en prend pleins les yeux, mais aucun des monstres dont nous rêvions de sera mis à bord. Peu importe, on est entre potes, le spectacle est grandiose, on s’éclate, et on emmagasine des souvenirs qui resteront gravés à jamais.
Le dernier diner à bord est ponctué des grands éclats de rire, de « si j’avais pu », « si j’avais su » et « si seulement ».
Essai transformé pour la formule cata : tout le monde est devenu addicted, et on parle déjà de la prochaine fois.
Le Matos, certitudes d’un jour ou la quête du fusil parfait
Pour tout le monde, ce séjour n’était pas une première. Sur tout le petit matériel, nous étions donc tous au point : couteaux, palmes et autres qui nous servent toute l’année, mais aussi combi tropicale ni trop chaude ni trop froide. La seule différence se faisant sans la recherche, que dis-je, la quasi quête de la perfection esthétique. Et à ce petit jeu, Nico sors vainqueur, sa combi camouflée rappelant la voie lactée, en raccord parfait avec le bleu de son fusil, sa ceinture blanche (top pour la sécu) assortie à ses palmes Alchemy. Bref, j’en avais une demi molle à le regarder descendre tout en fluidité et classe dans les eaux bleues du large.
Pour les bouées, que du classique : Seb avait une Absolute blue avec une vessie renforcée, mais ne s’en ai jamais servi. En fait, nous chassions en binome et pour ne pas se retrouver avec un plat de spaghettis sous l’eau, nous utilisions un train de bouée pour deux chasseurs. La plupart étaient des RA remora, et j’avais moi une Riffe 2 ATM reliée par un bungee d’1m à une spora verte, copie sortie des mêmes usines que les riffe classiques. Rien à reprocher, et elles ont très bien fonctionné.
FLoat line netponic systems : la encore, que du top : pas de nœud en surface, super prise en main, et ne s’emmêle pas dans les jambes.
Pour les fusils, tout le monde attendait beaucoup de ce voyage pour revenir avec de grandes certitudes. Nico chassait avec son Erevos qu’il maitrise bien. Rien à redire, il le manie facilement, tir droit et est bien équilibré. Le seul bémol est qu’il manque un poil de puissance sur certains gros poissons ou pour des tirs sur longues distances. Mais il le connait bien, et donc arrive à être performant. Nous avions presque tous fait le choix de ne pas utiliser de pointe détachable, il a donc fallu qu’il commande des flèches en spring steel, les bouts d’inox grecs ayant une durée de vie très très limitée sur les poissons tropicaux.
Seb était dans la même marque, mais avec le modèle au-dessus, le Dragognian. Dur de se faire une idée, tellement il a eu de galère. Au grand regret de l’importateur, le fusil fait sur mesure est arrivée avec un ballast fendu. Réparation de fortune, mais au premier tir (bien évidement, il fallait que ce soit un gros poisson), une boucle du fil à accrocher une aspérité du ballast, bloquant la flèche et le fendant sur 40cm.
On a essayé de remédier à cela, mais dès lors Seb n’avait plus confiance dans le fusil. Sur plusieurs tirs, le fil s’est aussi bloqué dans les 4 sandows, et la machine de guerre s’est retrouvée dans sa housse, le RA 140 prenant le relais.
Il aurait fallu voir ce que donnais le même fusil en bon état.
J’attendais beaucoup du fusils de Jean Seb, le Bleutec Ocean born en 145 et 4 sandows. Malheureusement, faute de passeport valable, il ne verra pas les eaux malgaches cette année, et donc pas de réponses quant à son efficacité.
Pour ma part, j’avais pris cette année mon André midhandle 160, avec trois petites modifs : des sandows Riffe en 75 cm (4 au début puis trois qui s’avèreront entièrement suffisants), des flèches mako en 8 mm avec ardillons simples et gros ergots, allant parfaitement dans l’enclosed track, et une poignée sur mesure faite par mon pote Nikosgun.
Dans cette config, le fusil s’est révélé très maniable, parfaitement équilibré, et super précis. Sauf faute du tireur, tous les tirs ont finis où je voulais, donc deux TDC plein tête en tirant de loin. Seul bémol : un petit coup sur le haut du pouce à chaque tir qui me laissera une belle marque, et un petit souvenir à tous ceux qui essayeront mon fusil.
Pas de réponses miracles, surtout avec des fusils un peu spéciaux qui ne servent que quelques semaines dans l’année. Il faudrait les mettre régulièrement à l’eau pour les avoir vraiment en main. Mais bon, chasser toute l’année en med avec 4 sandows et des bazookas….
Avant de partir, nous voulions tous nous équiper en RA carbone grand modèle, 150 ou 160, ou encore dans une variante customisée par un Sudaf. Mais l’ami Rob ayant des soucis avec sa production, nous avons dû revoir nos plans.
Si ces grands carbones ne sont peut-être pas des machines à chasser dans le bleu, ils présentent l’avantage de nous donner une prise en main et une visée qu’on maitrise parfaitement (on chasse avec les même en plus petit tout le temps), assurent une précision parfaite, et l’équipement ne coute pas très cher (doubles sandows, flèches simples à moins de 50 euros). Dernier avantage, ils ne pèsent presque rien dans les bagages, ce qui n’est pas négligeable selon les compagnies aériennes.
Nous n’avons pas abandonné cette idée, et je pense que c’est avec ce genre de flingue qu’on s’équipera tous.
Famille, farniente, CSM tranquille, requin baleine ou Noel sous les tropiques.
Au retour du trip cata, nous avons arrêté le bateau devant une petite plage, et ma femme ainsi que me deux pitchouns ont donc pu effectuer leur transfert jusqu’au lodge avec nous. A peine sortis de l’avion, ils se retrouvent sur l’eau, à naviguer à la voile, mouillés par des embruns à 30°c : pas de meilleure entrée en matière possible pour commencer les vacances.
Nico nous quittant deux jours plus tard pour retourner dans la grisaille parisienne, mais surtout pour retrouver les siens, les deux semaines qui ont suivi ont été consacrées à des activités plus famille, même si l’eau et les poissons sont restés au programme presque tous les jours.
Quelques sorties de pêche à la canne, dont une journée entière qui s’avèrera un peu décevante : pas mal de jolis poissons, mais pas de grosses montées d’adrénaline, comme on avait déjà peu le vivre les années précédentes.
En revanche, nous nous sommes régalés à plusieurs reprises avec des petites cannes légères et des cuillères dans les chasses de bonites. Gros cartons, tout le monde ayant au moins une fois la canne en main, et des combats qui s’éternisent.
Mais les chasses de bonites réservent aussi d’autres surprises. La baie de Nosy Be attire tous les ans les grands requins baleine, qui restent d’habitude jusqu’à début décembre. Sauf que cette année, à notre plus grande joie, ils ont joué les prolongations.
Nous sommes donc tous partis sur la pirogue de Tony, avec palmes masques et tubas. Louise, du haut de ses 5 ans, décide que les requins sont encore mieux vus du bateau, tandis qu’Eliott et ses 7 ans sera le premier à se jeter à l’eau à chaque arrêt.
Le jeu consiste à repérer les chasses de bonites, à les approcher, et à scruter la surface. Au premier essai, une énorme masse blanche surgit sous le bateau. Pas le temps de réfléchir, je me jette à l’eau avec la Gopro qui pour une fois se décide à fonctionner : MAGIQUE !!!!! Le requin, entouré de tous ses rémoras et des carangues, me fonce droit dessus et change de trajectoire au dernier moment. Tout le monde se régale, ma femme et mon fils nage avec lui, le frole (on jouera le jeu à le demande de Tony en ne le touchant jamais).
Il finira par sonder, mais quelques minutes plus tard, c’est un autre requin que nous trouvons, encore plus gros. Dix fois, il se laissera approcher avant de disparaitre. Au retour, nous avons tous un sourire à s’en faire pêter la machoire. Un vrai rêve de gosse.
Anto mettant fin dans quelques jours à une aventure malgache de plus de 10 ans, il veut avant de partir montrer à sa famille les requins du large. La femme de Seb et son fils Timéo de 6 ans nous ayant rejoins, c’est donc à 12 que nous partons sur le bateau en direction du Banc de L’Entrée où nous avons chassé en début de séjour.
Arrêt bonites en cours de route, et nous rejoignons le tombant. Seb et moi nous mettons à l’eau avec les RA chargés et les flashers, et femmes et enfant nous imitent, en restant au début collés au bateau. A peine les flashers déroulés, un groupe de 6 ou 7 requins gris montent du fond nous faire leur show. L’effet est immédiat, tout le monde se cramponne au bateau, les sensations sont au RDV. Entendre nos histoires de chasses et de squales c’est bien, le vivre en live, c’est autre chose.
Nous ferons plusieurs passages, et tout le monde finit par s’habituer à leur présence. Jusqu’au moment ou un petit bout de bonite que j’avais préparé tombe à l’eau. L’ambiance change en 1 seconde, et tout devient électrique. Un requin monte à Mach2 manger le bout de poisson, et le passage en mode prédateurs fait remonter tout le monde dans le bateau.
Une fois au sec, je balance des bouts de bonites à l’eau, et on voit les requins se jeter dessus, une dizaine de mètres sous la surface. Je prends alors une bonite entière, l’attache à une canne, et la laisse descendre dans le bleu. Au moment où les requins sont autour, je mouline comme un fou, et la meute de gris suit. L’attaque se fait juste au bateau, en surface !!! Grands cris, photos, tout le monde se régale.
Après l’épisode requins, nous mettons sur le cap sur l’île de Tanikely, que nous voyons tous les matins depuis Nosy Komba. Il s’agit d’une réserve naturelle marine, sur laquelle on trouve aussi une espèce endémique de lémuriens. Anto balance tout le monde à l’eau avant d’arriver à l’ile, et l’approche se fait dans l’eau. Je suis avec ma femme et mon fils, et c’est un festival de poissons et de tortues. Eliott est comme un fou, et il descend même caresser une tortue posée sur une patate de corail.
Arrivée sur la plage, déjeuner préparé à la mode locale : une demi papaye hérissée de brochettes de zébu et de calamar, une babone grillée, du riz, des crabes en sauce, des fruits, le tout à déguster allongé sur le sable. Impossible de tout finir tellement il y en a, et tout cela pour 5 Euros par personne !!!
Après le déj, tout le monde repart à l’eau. Je filme Kat qui joue avec une tortue, mais celle-ci se révèle un poil énervée. Alors que ma femme rejoins la surface, elle la suit très décidée, et ne se montre nullement intimidée. Alors qu’elle lui fait face, Eliott, fort de son expérience du matin, décide de descendre la caresser. La tortue n’a aucune envie qu’on lui touche la carapace, et elle se retourne violemment pour le mordre. Super reflexe du fiston qui enlève son bras au dernier moment, et petite leçon de vie sur le fait de ne pas faire chier les animaux sauvages, même si ils sont « tout mignon ».
Les carangues du Jour de l’An
Le 31 décembre commence par une sortie pêche à la bonite entre pères et fils, avec Seb, Timéo et Eliott. Retour pour le déj, et grosse sieste en attendant les festivités du soir.
Vers 15h, Anto vient nous réveiller : le lendemain est un jour férié, et la plupart des villageois sont en repos et feront la fête. Et bien sur, une petite livraison expresse de beau poisson pour avoir de quoi ripailler serait le top. Guidés par ce sens exacerbé du sacrifice qui nous honore, nous acceptons d’accompagner Anto pour une sortie express sur des patates à proximité du lodge.
Nous sommes le 31 décembre, il est 15h, et nous voilà juste en maillot de bain et lycra, dans une eau à 30°. Les premières descentes sont peu fructueuses, et on décide vite de changer de spot. Bien nous en prend car à peine à l’eau et avec juste une heure à chasser, comme alors un festival de carangues. On enchaine les apnées, et presque à chaque fois, on fait mouche. Le jour commence à tomber, et nous faisons route vers le lodge avec 17 poissons dans le bateau. Seb est hilare, tout le monde à la banane. Pas la pire façon de finir l’année, d’autant que buffet du soir sera une vraie tuerie.
Toutes les bonnes choses ont une fin
Le séjour tire à sa fin, l’arrivée du cyclone vers Mada et surtout la Réunion où nous devons faire escale rajoute un peu de tension, et l’idée de partir ne nous enchante guère. Toujours plus facile d’arriver que de partir…
Il y aurait encore beaucoup de choses à raconter, des rencontres avec les lémuriens, les caméléons, les tortues des seychelles, les serpents, mais aussi les sorties en quad, les balades au bord de la plage, les siestes dans le hamac au dessus de la mer, les apéros qui n’en finissent plus, les excursions dans la forêt, et tous ces moments de bonheur inoubliables.
Quelques jours après notre départ arrivaient les nouveaux propriétaires du lodge. Une page se tourne donc, mais les souvenirs restent. Merci à Anto et Delph pour ces moments exceptionnels, pour ces petites parenthèses malgaches qui ont marqué nos fins d’années depuis 4 ans.
J’espère qu’il y aura encore beaucoup de trips comme celui ci, avec une bande de potes à l’amitié en spring steel, et qui ne demande qu’à s’agrandir. Surement dans d’autres eaux, tant qu’elles sont chaudes et pleines de gros poissons, et qu’une bière fraiche attend dans la glacière.
Mais j’espère vraiment que nous aurons aussi la chance de revenir à Mada, surtout quand on sait que sur les grands bancs du large nagent des TDC de plus de 100kg, et qu’il y aura forcement un jour où l’un d’eux montera droit sur nous, la gueule pleine de cicatrices, avant des dents saillantes, le bide épais comme un tonneau, et qu’il viendra défier la pointe de la flèche. Et là….
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Re: Petits bonheurs malagaches
Les photos et quelques vidéos à suivre bientôt
- arnaud83300
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Re: Petits bonheurs malagaches
Beau récit !!
tu parviens à nous transmettre une partie des émotions (immenses) que tu as eu là bas.
Un bon moment passé à te lire, en complément de t'avoir entendu avec plaisir le raconter en partie la semaine dernière lors de notre rencontre chez Christian.
J'aime l'appellation "petits poissons entre 5 et 10 kg"
Veni , Vedi, Brocouilli
Re: Petits bonheurs malagaches
même si je me régale plus à lire les récits de peche de nos petits poissons d'ici,
on est avec toi du début à la fin un plaisir à lire
si seulement Lucho pouvait prendre exemple sur toi
on est avec toi du début à la fin un plaisir à lire
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"le déménagement c'est maintenant"
- JM
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Re: Petits bonheurs malagaches
Le beau récit de de ce superbe séjour fait ressurgir les images et les souvenirs d'un même trip pratiquement aux mêmes endroits, dans un esprit et des conditions de chasse quasi identiques (aux requins près qui se sont montrés plutôt discrets).
J'ai hâte d'y retourner et à l'instar de ce que vous aviez programmé, partager un séjour plus long entre chasse et famille.
Inutile de dire que tes photos et films seront visionnés avec un plaisir non dissimulé
peut-être pourras-tu aussi nous donner les coordonnées du lodge en MP.
@plouf
J'ai hâte d'y retourner et à l'instar de ce que vous aviez programmé, partager un séjour plus long entre chasse et famille.
Inutile de dire que tes photos et films seront visionnés avec un plaisir non dissimulé
peut-être pourras-tu aussi nous donner les coordonnées du lodge en MP.
@plouf
Ce n'est pas tant le but qui est important, mais aussi le chemin pris pour y parvenir. Adhérent FCSMP
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Re: Petits bonheurs malagaches
Un petit lien vers les photos, avec en vrac des poissons, des images, des gens, des ambiances, et tout ce qui a fait ce voyage
https://www.facebook.com/media/set/?set ... e8e0fbd0c9
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Dernière modification par seriolekiller le lun. janv. 20, 2014 9:57 pm, modifié 1 fois.
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Re: Petits bonheurs malagaches
Et me…, le lien ne fonctionne pas. Je ne sais pas si quelqu'un sait comment y remédier …
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Re: Petits bonheurs malagaches
Superbe récit, ça donne envie de partager un voyage pareil avec sa famille
Excuse brocouille 54 : On dit je pêche éco-responsable
- lucho74
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Re: Petits bonheurs malagaches
Superbe, ça m'a donné une énorme envie d'y aller ! Bravo pour ce beau récit D'autant que je garde certaines frustrations de mon séjour à Bora ...
... et puis après ça, le mien va sembler bien pauvre en poissons
Lucho il a une maison à refairerouget a écrit : ...
si seulement Lucho pouvait prendre exemple sur toi
... et puis après ça, le mien va sembler bien pauvre en poissons
Néo-Varois !
I'll be back ... soon !!!
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Re: Petits bonheurs malagaches
Je ne sais pas si le lien marchait, car certains me disaient qu'ils n'avaient pas accès aux photos. Cela devrait aller maintenant…
- PoulP'
- Hugh Grant Varois
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Re: Petits bonheurs malagaches
ça y est , j'ai tout lu
merci pour ce récit plein de passion
les photos sont très belles, parfaites pour convaincre madame
merci pour ce récit plein de passion
les photos sont très belles, parfaites pour convaincre madame
FCSMPas con !
- gangréjo83
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Re: Petits bonheurs malagaches
super narration d'une belle aventure.et les photos sont superbes
et c'est cool aussi d'avoir partagé le poisson avec les villageois, car souvent j'ai du mal a comprendre les gens qui font des trips pour tirer des gros poissons dont ils n'ont pas l'utilité ,(voir meme essayer de battre des records).
un beau récit qui m' a fait m'évader un moment car ici il pleut et c'est pas demain la veille qu'on
vas pouvoir se mettre a l'eau
et c'est cool aussi d'avoir partagé le poisson avec les villageois, car souvent j'ai du mal a comprendre les gens qui font des trips pour tirer des gros poissons dont ils n'ont pas l'utilité ,(voir meme essayer de battre des records).
un beau récit qui m' a fait m'évader un moment car ici il pleut et c'est pas demain la veille qu'on
vas pouvoir se mettre a l'eau
“L'histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d'accord.”
N.Bonaparte
N.Bonaparte
Re: Petits bonheurs malagaches
super cr
j'y ai eu droite moi aussi , ca m'a un peux coupé la chique quand j'ai vu christian se foutre a poils tout a l'heure devant moi pour enfiler sa combi , mais bon il a payer sa bière pour m'aider a oublier la scène :pAu lieu de se réfugier au chaud, on se met à poil, on sort le tahiti douche, et comme dans la pub on se lave à l’eau du ciel : là encore, c’est le pied, et ça réveille !! Juste dommage que ce soient deux hommes poilus à côté de moi et non les filles de la pub...