Oui, le dugong, quelle surprise !
On avait été loin de Manado dans l’espoir d’en voir un.
J’étais en train de pêchouiller, quand il est venu : j’ai filé à la pirogue, qui était à moins de 100m, j’ai posé l’arbalète et pris l’appareil phot. Et je l’ai retrouvé : je suis resté 2 minutes à proximité ; avec me « Dessault », j’ai nagé en ondulation parallèlement à son trajet, il a tourné la tête, comme pour me jauger ; il est resté un peu à mon niveau, et puis s’est lassé et m’a distancé, sans forcer.
Un des volcans actifs de Manado : le Klabat, à la silhouette menaçante
Le Manado tua, un volcan éteint
Bali : comme j’étais intéressé par les danseuses, le maître de ballet me propose de faire mon choix !
Mais je crois qu’il plaisantait …Les Indonésiens ont de l’humour et sont souvent pince-sans –rire.
Retour au Cambodge : la virée du SUN 2009 :
Au sortir de l’eau, à table ! Nourriture savoureuse et copieuse, qui incite à traîner à table !
L’ennui, avec cette nourriture saine, copieuse, et nourrissante, c’est qu’il faut se faire violence pour quitter la table !
Et c’est au prix d’un effort de volonté inoui que je me prépare pour retourner à l’eau :
on est posé sur la mer, les îles ont loin, à 5 miles. Mer calme, on est ancrés sur un plateau à 15m de fond.
Je reprends ce que j’avais noté pour cette journée du 17 mars :
On retourne à l’eau à 15h30 : on a balancé à l’eau la tripaille, histoire de flinguer ce qui vient … Mais rien ne vient.
Visi splendide. Les grandes roches, où tournent les petits poissons, nimbées de lumière cristalline.
Je m’éloigne un peu du massif central : roches plates sur 18m, puis lisière sable-roche sur 20-22m. Un tazard passe.
Coulée, j’essaie une interception, tir : raté, trop loin. Pendant que je remonte, un groupe de barras à queue noire
vient inspecter, 10-12 loubards, loin au-dessus du fond. Je ramène la flèche, et recharge rapidement les deux sandows ;
ils sont toujours dessous. Canard, ils s’écartent un peu, je m’approche d’un des plus gros.
Tir trois-quarts arrière, derrière la tête, la flèche ressort par la mâchoire. Je me laisse traîner, en surface,
je hèle l’annexe, qui vient décrocher la flèche et embarque le barra. Quand ma flèche est libérée, j’ai perdu le coin …
Je repars à sa recherche. Une patate de corail orange est posée à 18m : 2 cobias tournent autour,
viennent et retournent. Coulée, l’un d’eux arrive sous moi, me dépasse quand j’arrive à portée.
Tir de trois quarts arrière dans la tête, séché ! Un flot de sang sort de ses ouies tandis que je remonte ; 13 kg.
La barque arrive pour débarrasser ma flèche. On a dérivé de nouveau. Le courant a forci, je le remonte laborieusement …
Je retrouve le champignon de corail orange ; le deuxième cobia tourne toujours, je le laisse !
Je nage contre le courant, à la recherche du coin aux tazards; une bande de « rainbow runner » me dépasse.
Tir sur un des plus gros (5 kg estimé), il se décroche pendant que j’essaie de le passer à l’accroche-poisson.
Je finis par retrouver le « coin aux tazards », mais ne tire rien.
Bilan : Arnaud : 1 barra de 7,5 kg ; moi, barra de 7,5 kg et cobia de 13 kg.
Le bateau est ancré pour la nuit dans le chenal de Poulo Waï. Nuit étoilée. Le sundeck devient le Stardeck.
Pas de lune. Le grand spectacle de la Voie Lactée …
Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois.
Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie
Philippe GELUCK