Actu tropicale pas bien délirante. Hormis des hordes de requins qui agressent sans vergogne le pauvre manant seulement armé de sa rapière à triple sandows, les pélagiques font la nique au peuple. Mise à l'eau improvisée à la Zélée, je fais le troisième sur le duo bien rodé Passe-Bobet. Eux deux sur un leurre façon carangue, moi sur le mien version poulpe fiction.
Arrivée immédiate, presque un virage au frein à main avec les gravillons qui giclent faisant sonner les nageoires de la troupe en folie, un bac de wahoos. Bing, bong. Deux tirs, au loin ceux des BP, plus le mien. Résultat, un à un?
Nan, queud!
Les gnafrons à dents pointues en ont fait immédiatement bombance. Zéro partout.
Je réarme, speed, stress, énervement, les wahoos tournent sous les palmes, sont entre 10 et 20 kg pièce. Seul souci, au milieu nage un troupeau agité de dagsits, sympathiques marginatus de 150 kilos, et ô comble du bonheur, splendide requin soyeux de plus de 2.5m minimum. Celui fait un rush vorace sur mon leurre et le moleste.
Enfin prêt, juste le temps de shooter un coryphène venue de nulle part.... Ma deuxième en dix ans de Mayotte, seule dans ses pompes. Elle slalome surface fond, j'ai du mal à la ramener vers moi. Bizarre, je ne vois nulle part de requins. C'est en prenant le poisson par la queue que je me rends compte qu'ils reviennnent du fond comme des torpilles, gueule ouverte. Chasser seul a des avantages, on est sur qu'on peut compter sur quelqu'un: sois même.
La troupe éclate sous mes palmes, le poisson que j'ai immobilisé est à présent hors de l'eau.
Mini conseil de guerre à bord, moi j'ai bien envie de continuer avec mon leurre, mais eux préfère m'adjoindre à leur duo.
Ils ont vu l'attaque, et Passe a du se battre avec un marginatus balèze pour lui arracher sa flèche de sa machoire où elle s'était coincée.
Sécurité en jeu, pas de solo, à mon grand regret.
Fatalitas fatalitas, je n'arriverai plus une seule fois à rentrer dans le rythme.
Eux descendent à vu sur le poisson.
Seulement quand c'est comme ça, seuls les deux premiers peuvent se servir. Le troisième regardera passer le train.
Je ne me sens pas à l'aise, incapable de trouver mes marques, car si nous habituellement on chasse en alternance, plongeant chacun notre tour, règle scrupuleusement respectée, eux, y a pas de règles. Ils descendent quand ils veulent, même ensemble. Du coup, je ne sais plus quoi faire.
Le tout allié à deux tirs lamentables, un sur wahoo qui finira avalé encore tout cru et un autre sur la queue d'un inmanquable du dimanche, plus le spectacle de trois tirs parfaits de mes compagnons du jour, et ben tout ça finira par me démotiver totalement.
Mental out à 100%, plus de confiance dans mes tirs, au lieu de laisser parler l'instinct, j'essaye de viser, et c'est pire.
Un beau prodigalson de 5 kilos y passe, encore et toujours ces requins vraiment casse couille.
Sur un passage de wahoos, c'est au milieu d'eux qu'on se fraye un chemin pour tirer. Séchés nets, deux tombent raides sous les coups de nos deux pros. Moi? Je merde en totalité le reste du banc qui déjà est en train de fuir vers St Pierre et Miquelon, et comme un con qui ne veut pas lacher le morceau, je vais me fader une descente profond à la poursuite d'un beau papa qui se fendra la poire en me semant à l'orée des 25 m.
Je lache le tir, de dépit.
Exit le trip extatique attendu, retour à la bête réalité des choses, il faut savoir être mauvais pour comprendre qu'un peu de modestie peut faire du bien.
Retour à 60 km/h vers le paddock, 2 h de nav où j'essaye de dormir, ne pas penser, et surtout assumer le bilan pitoyable de la journée.
Mes partenaires du jours ont été exemplaires, et ça, ça ne fait que rajouter du sel sur la plaie.
Aller Ben, assume, t'en verras d'autre, non?
Pour la partie cinoche, rien à offrir au public. Par contre, le Nimois Cédwic a encore fait une belle cartonnade. En fait, ce gars, il ne bosse jamais, tout le temps en vacances. Alors, pour ne pas s'ennuyer, il tue les poissons! Il m'a fait glisser ses exploits du vikend.
Pics parade as usual sur
http://oceanvoyageur.skyrock.com/93.html
Bizar le poisson et méfiant... Sur un agachon , Jé, va vite comprendre pourquoi!!! Des sérioles sont en chasse (je laisse Jé s'expliquer).
Tedy lève moi un doute 
(juste histoire de vérifier avec les miens 
)
Vite fait connaissance , nous sommes d'abord allés au tombeau du Roi Pomare IV à Arue mais le vent très fort nous a dissuadé...Brève reflection et nous avons filé chez moi pour charger le kayak et direction l'aéroport de FAA'A. (Non, je n'ai pas un kayak volant... 
bon je sors 
