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Adrénaline malgache

Publié : lun. janv. 12, 2015 5:44 pm
par seriolekiller
J’amorce mon canard : l’eau est cristal, mais le fond, plus de 100 m en dessous, ne permet pas de voir le relief. Je sais que les thons sont là, reste à les faire monter.
Le flasher me précède d’une dizaine de mètres, et je le laisse briller dans le bleu après m’être stabilisé sur 20m.
Les premiers chirurgiens commencent à me tourner autour, signe que la dérive me rapproche du tombant. Soudain, je vois une forme se détacher dans le bleu. La petite pointe blanche à l’arrière du corps ne laisse aucun doute, c’est un thon dents de chien.
Il vient droit au flasher, et alors que je lâche le flotteur en espérant qu’il suivra la remontée de ma poche de cubi transformée en poulpe, le thon fait demi-tour et commence à repartir vers le fond.
Je coule sur lui, essaye d’attirer sa curiosité, de lui faire amorcer un semblant de virage qui me donnerait une fenêtre de tir. Rien n’y fait, il continue sa descente et de dois remonter.
Put…. de flasher trop long !!!!

Je raccourci le fil entre le flasher et le flotteur. Cette fois, le temps que le poisson comprenne, je serai sur lui et lui balancerai mon bout d’inox.
Je me ventile et glisse à nouveau dans le bleu. On distingue maintenant le fond, 50m plus bas, même si le ciel nuageux assombri l’eau.
Je suis stabilisé, le fusil bien en main, la floatline dégagée, les yeux qui balaient tout autour de moi. Soudain, la mange s’écarte et une forme massive monte vers moi.
Poussée d’adrénaline : les pectorales déployées, la tête large, l’impression de puissance qui se dégage, c’est un énorme bulldog qui monte droit sur le flasher. Je remonte vers la surface, les 20 m me paraissant interminables. Le requin suit mon bout de métal brillant comme un chien une baballe. J’ai le fusil dans le prolongement du corps, droit vers sa tête qui ondule quelques mètres sous mes palmes. Je crève la surface, et c’est là le moment critique : va-t-il s’arrêter, tourner et repartir d’où il vient, ou poursuivre jusqu’à ce gars en néoprène qui s’agite au-dessus de lui. Seb, à côté de moi, n’est pas plus enthousiasmé à l’idée de devoir essayer de lui montrer qui commande.
Heureusement, après avoir mis un coup de nez dans la poche de cubi, il retourne dans les profondeurs, me laissant le palpitant à 200 et une rire jaune qui sonne faux.
Instinctivement, je rallonge le fil en libérant quelques tours autour du flotteur.
Put…. de flasher trop court!!!!

Le 5ème volet de nos pérégrinations malgaches se fait cette année sans famille, juste un bon trip entre mecs qui sent bon le sel, les écailles, la bière et les blagues de cul.
Anto, notre guide devenu néo-bordelais, a replongé pour 2 mois pendant lequel se succèdent les groupes de chasseurs, pour la plupart des anciens clients de son lodge, preuve qu’il faisait plutôt bien les choses. Il a posé ses valises aux Floralies, à quelques encablures de son ancien chez-lui, et a loué pour la période une jolie coque avec un 175 CV.
7 bungalows les pieds dans l’eau, un personnel aux petits soins, du poisson frais tous les soirs, et une carte de cocktails qui n’en finit plus : tous les ingrédients pour vite couper de la vie quotidienne, se vider la tête, et se mettre dans les meilleurs conditions pour la traque des gros poissons.
La Dream Team se compose toujours de Seb et des deux Nico, et à ce trio d’enfer vient se greffer Thomas. Toujours un peu flippant quand on s’apprête à vivre 10 jours en petit comité, dont 4 sur un bateau, de devoir partager ses journées avec un illustre inconnu. De plus, dans ce type de chasse, les binômes que l’on forme ont leur importance, et il faut vraiment pouvoir compter sur le gars qui est au-dessus.
Tom est Breton (ça commence fort !!), et en plus il est venu pour un road trip à Mada avec sa chère et tendre. J’imagine déjà le tableau et les plaintes de la belle dès que l’équipe aura un peu trop trainé en mer. Que nenni !! Stéphanie, en plus de posséder un coup de crayon remarquable et des qualités de dessinatrice hors pair, lui a laissé tout le champ libre pour s’éclater sous l’eau, sans jamais le moindre reproche, même quand elle l’a vu s’embarquer pour 4 jours avec nous sur le cata. Tom, un conseil : celle-là tu la gardes 
Question niveau, notre Breton nous l’a aussi faite à la Bigoudène : des petits mails avant départ annonçant qu’il n’avait jamais chassé à plus de 15m, une approche low profile de la CSM en exotique, un matos soigné mais un peu léger, bref, rien qui puisse le présenter comme un prédateur hors pair.
Mais une fois dans le bain, c’est une autre histoire : souvent le premier et le dernier à l’eau, une apnée qui n’a cessé de progresser et de l’emmener dans les profondeurs, des tirs de snipers, et une réputation faite en quelques jours sur les gros tazards.
Un super surprise donc que ce 4ème lascard venu du pays où il ne pleut que 2 fois par an (mais chaque fois ça dure 6 mois !!).

Comme chaque année, on ouvre le bal le lendemain de notre arrivée avec une sortie sur les patates de corail, des secs culminants entre 20 et 35 m, et autour desquels la vie abonde.
Arbalète et moulinet, combi fine et une furieuse envie de croiser les premières carangues du séjour, on attaque les premières dérives avec le couteau entre les dents.
L’eau est toujours aussi chaude, la visi correcte, et l’ambiance est au beau fixe. La vie est un peu moins présente que ce que nous avons déjà connu, mais les prise s’enchainent. Comme toujours, la diversité des poissons est juste un régal, et pouvoir passer du tir d’un barra à celui d’un tazard, d’un aprion à une babonne, d’une carpe rouge à une carangue, avec à chaque fois la possibilité de tomber sur un mastard.
Impossible de se lasser de ce type de pêche, même si au fil des ans on apprend à être plus sélectifs, à se faire plaisir sur un poisson précis. Les moulinets sifflent, les jurons volent, et les prise s’enchainent.
Les carangues seront nettement moins présentes que d’habitude, et nous ne verrons quasi pas d’igno. En revanche, cette année aura été celle du tazard, ce qui sera confirmé par les groupes avant et après nous. Jamais vu autant de gros spécimens pris. Alors qu’un poisson de 15kg donnait lieu à un vrai shooting photo les années précédentes, il passe inaperçu ou presque cette année. Maitre Anto a su nous placer sur les bons spots, notamment un dont il me parlait depuis des années et sur lequel nous n’avions jamais trempé les palmes.
Il s’agit d’une belle dérive avec une remontée sur 10 au milieu, mais qui à première vue ne présente rien d’exceptionnel. Sauf qu’à l’entendre, on y fait de belles rencontres.
Nico (le Chinois) se met avec Tom, et Seb sera mon binôme. La visi est mauvaise sur les premiers mètres, et devient un poil meilleure une fois arrivée sur le fond.
A le première dérive, je ne vois rien de miraculeux : pas mal de vie à l’approche du sec, beaucoup de petites carangues, et des barras en patrouille, mais rien qui fasse se dresser les poils dans la combi. Sauf que je lève la tête et je vois que cela s’anime sur le bateau. Le marin vient nous récupérer, et je vois un Tom avec un sourire à lui pèter la mâchoire, un magnifique tazard de 23 kg dans les bras.
Passé une quinzaine de kilos, ce poisson change de physionomie : il devient anguleux, large, bestial. Ses dents sont tranchantes comme un massicot, et quand plusieurs poissons sont dans le bateau, on a intérêt de faire gaffe à ses pieds.
La vue de cette poutrasse nous met l’écume aux lèvres, et tout le monde se jette à l’eau pour une nouvelle dérive.
Nico et moi arriveront à occire quelques jolis spécimens, mais c’est Seb qui aura la chance de croiser la route de l’autre grosse prise du jour. Je le vois descendre dans l’eau sale, son flasher à la main, et soudain il infléchit sa course, et commence à partir au cul du poisson. Je le vois disparaitre entend juste le claquement des sandows. Lui part à contre courant, et je continue ma dérive. Il se retrouve avec un moulinet quasi vidé, et lorsqu’il arrive au contact du poisson, 4 petits requins pointes noires entendent bien finir le boulot qu’il a commencé. Seb pique un gros coup de sang, et arrive à se saisir du poisson. Les requins disparaissent, et il se hisse à bord du bateau, au milieu d’un sac de nœud, de sang et d’écailles.
Même sourire béat que quelques minutes avant, et petite séance photo pour immortaliser l’instant.
Le courant molli, et le spot ne donnera rien de plus. Mais il aura fait 3 heureux, puisqu’en plus de Tom et Seb, Kiki, notre marin aux faux airs du fils spirituel de Bob Marley, se réjouit de la pêche du jour. C’est en effet lui qui récupère le poisson, et à Mada, le tazard, c’est le top du poisson. Consommé séché ou frais, c’est ce qui est le plus recherché.
Accroupi au fond du bateau, et avec un simple Opinel, Kiki, fend le poisson en deux, de la tête à la queue, le vide, l’entaille même si il reste entier, et le sale. Ainsi préparé, et aidé par le soleil, il pourra être gardé plusieurs mois.
Pendant notre trip en cata, tous les poissons salés ont été suspendu à l’avant du bateau, revisitant le concept de la guirlande géante de Noel, l’odeur en plus !! Ah, la douce caresse olfactive du poisson séché au réveil : un grand moment de bonheur…
Même si les gros tazards nous ont donné beaucoup de plaisir, l’objectif avoué du trip était avant tout les grands TDC.
SI ce poisson fascine tellement de CSM dans toutes les eaux du globe où il est présent, ce n’est pas sans raison. Sa puissance et sa bestialité sont bien connues, mais c’est surtout son comportement qui la rend la chasse si excitante.
Sur beaucoup d’aspects, il me rappelle le denti : on a beau savoir où il est, le voir à chaque descente, le mettre dans le bateau reste une énorme satisfaction. Parfois inquisiteur, avec une approche directe et faciale, il sait aussi jouer les princesses et se tenir à l’écart, même quand il est proche du quintal. Encore une de ces poissons pour lesquels on a toujours le sentiment qu’il manque 1 ou 2 m avant de pouvoir le shooter.
Mais la grosse différence avec les poissons de chez nous, c’est que d’arriver à placer son tir n’est qu’une petite partie du boulot. Reste à le sortir…
Cette année, après les essais des années précédentes, nous avions pris l’option de chasser avec des grands fusils carbone, RA en 160 et Mamba 150, montés avec doubles sandows et flèches de 7.5. Nous avons donc troqué la puissance et les pointes détachables contre des armes parfaitement maitrisées dès la mise à l’eau, mais qui nous obligeaient à placer nos tirs et chercher le KO.
Contrairement à certaines destinations où le TDC peut se travailler avec des bungee de 50 m, ici il faut un montage stoppant sur ce poisson qui va systématiquement chercher le fond. Avec un peu de recul, et ayant plutôt vu les thons sur des zones plus profondes que d’habitude, nous aurions dû adapter un peu notre set up, avec une petit bouée en tête, et deux autres plus grosses montées sur des bungees de quelques mètres.
Le montage stoppant est celui qui met le plus à mal le matériel, notamment les flèches. Nous avons perdu deux jolis thons avec des ardillons arrachés. Même en connaissance de cause, la puissance développée par ce poisson sur le premier rush est juste hallucinante.
Sur un tir pourtant pas mal placé, un poisson de 25 kg m’a coulé un bullet, puis une Riffe 2 ATM et une spora gros volume, le tout sur plus de 25 m avant que l’ardillon ne cède.
Quelques poissons décrochés aussi parce mal tirés ou d’un peu loin. Le fait de ne pas pratiquer ce type de chasse aussi souvent qu’on l’aimerait laisse toujours un gros temps d’adaptation aux distances. Le simple fait de se stabiliser dans le bleu à la bonne profondeur a vraiment été un challenge les premiers jours. On pense être sur 15 et on glisse doucement vers 25, ou au contraire, à quelques mètres près, on remonte doucement vers la surface en se sortant de la zone sur laquelle les thons montent.

La plus belle journée que nous ayons eu sur les thons a heureusement / malheureusement été la première, lors d’une sortie sur le Serpent.
Heureusement car c’est toujours top de commencer un séjour avec du poisson partout et de se mettre tout de suite dans le bain. Malheureusement, car c’est aussi le moment où on est le moins rodé, encore en recherche de repères.
Arrivés sur le spot, et après avoir fait le check des fusils et des floatlines, Anto me balance à l’eau avec Seb pour la première dérive.
Le cœur bat fort, on est dans le bleu total, la visi est top, et on est autant excité par l’image des thons dont on a rêvé toute l’année, que stressé par celle des requins croisés les années précédentes.
Après un semblant de ventilation, j’attaque la première descente. Je ne vois pas le fond et devine à peine quelques taches plus sombres. Le flasher est en dessous de moi, mais même la mange n’est pas encore présente. Juste 3 chirurgiens qui se baladent. J’attaque ma remontée, et je vois alors deux magnifiques thons suivre le flasher, le premier avec la gueule grande ouverte.
Seb est encore en train de se préparer et n’est pas en position de descendre dessus. Pas de soucis, la dérive est encore longue et nous avons le temps. Même si l’adrénaline rend le souffle court, je redescends à mon tour. Les poissons sont là mais restent bas. Au tour de Seb. Pas de tir, mais alors qu’il rejoint la surface, il arrive à me lâcher « il y a un bœuf sous nos palmes ».
Cette fois j’essaye de mieux me préparer mais sans tarder car le fond commence à apparaitre. Je descends et me bloque sur 18 m . Je vois alors monter du fond le thon dont me parlait Seb. Impossible d’estimer sa taille, mais je vois qu’il est gros.
Je lâche le flotteur du flasher qui commence à remonter pendant que je coule vers le poisson. Il suit un peu le poulpe brillant, puis change de trajectoire. J’avance dessus, marque un stop, ce qui pousse le poisson à se tourner un peu et m’ouvrir un angle de tir. Il est encore loin, et même si j’ai bien le fusil en main, je n’ai encore jamais tiré de poisson avec.
Je donne encore quelques coups de palmes et je lâche le coup. Je vois tout de suite que la flèche n’a pas traversé. Mais le bruit sourd indique qu’elle a touché du dur. Le poisson marque le coup, et commence à couler vers le fond. Aucune violence ou rush infernal, mais une descente lente et puissante. Alors que je remonte, Seb a déjà la floatline en main. Je prends le relais et m’aperçois que j’arrive à remonter le poisson sans qu’il ne reparte.
Il apparait petit à petit, et aucun requin n’est autour. Je comprends qu’il est KO, mais je redoute le dernier coup de queue, sachant que la flèche n’est par ressortie. Seb lit mon regard inquiet, et dès qu’il le peut, il coule sur le thon et le double ne pleine tête.
Put… que les derniers mètres sont bons : je sais que le poisson est mort, il est tenu par deux floatlines, et à moins de voir surgir du fond un énorme requin ou un sous marin égaré, je ne peux plus le perdre.
Je me jette dans le bateau et le hisse à bord avec l’aide d’Anto et de Kiki. Trois apnées et 45 kg de bonheur pur : mon plus gros poissons, et surtout un rêve après lequel je cours depuis quelques années. Pour moi le séjour est déjà réussi, et je suis heureux comme un gamin.
Le reste de la journée sera hallucinant, avec plus de thons que nous n’en avons jamais vus. Mais aucun gros ne rejoindra le bateau. Nico en particulier joue vraiment de malchance avec son matos. Le premier gros thon qu’il tire est bien pris, mais à la première tension, sa floatline Riffe Armoured de la muerte qui tue sa race s’ouvre comme une vulgaire agrafe pour pêcher la girelle : adieu flèche et adieu poisson. Sur un autre tir pleine tête, le poisson n’est malheureusement pas séché et lui arrache l’ardillon RA au démarrage. Bien sûr, si il avait eu un ice pick. Mais avec des si….
Tom sors son épingle du jeu et sors son premier TDC, qui même sans être un monstre, lui donne un sourire radieux. C’est toujours un moment particulier de sortir un type de poisson pour la première fois.
Nous reviendrons sur le même spot en fin de séjour, mais les thons seront bizarrement aux abonnés absents. Seul un poisson d’une quinzaine de kilos mangera une flèche de Mamba pour finir dans le bateau.

Nous attendions beaucoup du trip en cata, et des spots du grand large. Déjà, l’année dernière, les plus belles images et surtout les sensations fortes venaient du Castor et des bancs alentour.
Cette année, petite déception avec le cata. Alors que Julien et les Pleiades ont accueilli tous les chasseurs, il est malheureusement booké sur la semaine où nous sommes là. Pas de soucis, Anto nous a déniché un bateau de remplacement, qui est même plus grand et très bien équipé. Son capitaine est un retraité qui vit la majorité de l’année sur son bateau et prend de temps à temps des clients à son bord.
Pensant bien faire, notre joyeux skipper a prévu une sérieuse quantité de vin rouge et rosé par personne, avec ce qu’il faut de bière et de rhum pour l’accompagner, mais a fait l’impasse sur l’eau douce, comptant autant sur notre gout pour les paradis artificiels que sur son plan de désalinisation.
Oui mais voilà, un chasseur sous-marin ça se déshydrate, et ça boit beaucoup d’eau pendant la journée (le soir, c’est une autre histoire). Et entre un filtre sale et des petits estomacs habitués à l’eau de nos sources métropolitaines, notre horde de furieux guerriersubs c’est vite retrouvée avec l’énergie d’un plat de pâtes trop cuites : Tom est apparu le matin avec une le visage aussi blanc qu’une feuille de papier, tirant légèrement sur le vert, Seb, après avoir contracté un violent « rhume des fesses » à passer la même journée sur le bateau à nous regarder chasser, et je suis allé directement me coucher en sortant de l’eau, faisant l’impasse sur le diner ce qui est plutôt rare dans mon cas.
Même nos locaux et semi locaux ont dû avouer quelques crampes d’estomac et autres désagréments. Situation un peu tendue, la blague préférée du capitaine étant devenue celle relative à son eau (mal) filtrée et nos petites natures. Cela se finira par une expédition nocturne à la frontale, dans l’annexe, pour rallier le seul point lumineux à terre et ramener un stock d’eau douce et de coca aux effets salvateurs.
C’est donc dans une forme toute relative que nous avons essayé de martyriser les TDC, eux étant en revanche en pleine bourre pour nous exploser tout le matos au moindre tir approximatif.
Sur le Castor, nous sommes allés principalement sur deux spots que nous avions déjà chassés l’année dernière. Le plus beau nous fait arriver en fin de dérive sur de grands tombants formant des promontoires, et au pied desquels se dessinent des grottes immenses et pleines de vie.
Nous y croiserons quelques jolis thons, mais aucun gros pépère ne finira dans le bateau. Le poisson n’est pas facile, souvent fuyant, et les requins nous feront souvent comprendre qu’il s’agit de leur garde manger et qu’il faut savoir partager.
En plus de TDC, nous quelques wahoos dont un très gros viendront nous rendre visite, ainsi que des bancs de petites coryphènes. J’adore ce poisson, et même si elles n’étaient pas très grosses, les ajuster en surface lorsqu’elles sont un peu énervées est loin de s’apparenter à du tir de fête foraine. Ca nage dans tous les sens, et comme on essayait souvent de chercher les mâles un peu plus gros, elles ont plusieurs fois fini par disparaitre sans que nous ayons eu le temps de tirer.

En fin de journée, les TDC étant plutôt discret, nous avons à chaque fois opté pour des dérives en chassant au moulinet sur des grands plateaux. La première fois, ce sera un festival de belles babonnes, au milieu desquelles un banc de perroquets à bosses énormes venait jouer.
Les caprices de Dame Nature nous ont malheureusement empêché de monter sur le deuxième spot, un joyeux vent soufflant jusqu’à 45 nœuds ayant un peu modifié le programme. Dommage, car l’Intermédiaire reste pour moi un des endroits les plus magiques, avec des images très fortes gravées à jamais de nos sorties précédentes. Next time….

La suite du programme cata nous a donc emmenés sur les Mitsio et ses gros tazards dont je parlais un peu plus haut. Mouillage super sympa, parfaitement à l’abri, et proche de tous les bons spots.

Le récit de notre trip ne serait pas complet et surtout pas objectif si je ne parlais pas d’une cagade monumentale sur un espadon voilier, poisson avec lequel je commence à avoir un sérieux contentieux. Alors que nous avions troqué les fusils bluewater pour les RA à moulinet, une magnifique dorsale apparait en surface. Je suis presque prêt et en quelques secondes, arme le fusil et saute à l’eau, à quelques coups de palmes du poisson. Je suis totalement fixé sur mon objectif, balance le flasher, et voit le poisson venir droit vers moi.
Dans ma fixette d’enfin pouvoir tirer un poisson à rostre, je ne vois pas que Seb se tient juste à ma gauche, en meilleure position que moi.
Je n’ai qu’une trouille, c’est que le poisson démarre et disparaisse pour de bon. Alors que j’ai tout le temps, je balance un tir de merde. J’ai mis des sandows RA tous neufs sur mon 140, et je sais que j’ai tendance à tirer un peu haut. Malgré cela, je suis vraiment sur de moi et …. râte un éléphant dans un couloir. Je hurle de rage.
Non seulement je viens de gacher une occasion en or, mais en plus je grille la priorité à Seb qui était mieux placé et qui aurait mérité ce poisson. Mea culpa, Mea culpa, mea maxima culpa !!

Comparé à l’année précédente, le séjour fut rapide et intense. Peu de plages de récupération, et comme nous étions affutés comme des couteaux à beurre japonais, j’ai eu l’impression de finir HS. Mais comme à chaque fois, quel put…. de bonheur de poser les sacs étanches là-bas.
Au final, même si nous avons eu le sentiment que le poisson était un peu plus dur que les années précédentes, nous c’est aussi le voyage pendant lequel nous aurons fait nos plus belles pêches et les plus gros poissons.
Et avec en plus quelques moments inoubliables, comme la soirée dans la boite de nuit locale, les sorties de pêches à la bonite où chacun aura le droit à son petit combat pendant que les requins baleine venaient se coller au bateau, Nico ayant en prime le droit de s’enlever de la main la cuillère que Seb est allé lui planter sur un de ses lancers « especials ». Et toujours la même constante dans le nombre de binouzes et de Caïpi que nous avons avalés, parce qu’après l’effort, il y a le réconfort, et aussi parce que nous le valons bien 
Merci à Anto pour son organisation, merci à Nico, Seb, Tom & Steph pour avoir partagé ces moments, à Kiki pour sa bonne humeur et son indéfectible sourire, et heureusement qu’il reste les photos pour se remettre un petit shoot de bonheur en attendant la prochaine fois.

Re: Adrénaline malgache

Publié : lun. janv. 12, 2015 6:18 pm
par -morgan-
:itsgood: superbe recit, ça donne envie d y retourner !

Re: Adrénaline malgache

Publié : lun. janv. 12, 2015 6:25 pm
par rouget
superbe :itsgood:
quelques toff pour agrémenter tout ça :?:

Re: Adrénaline malgache

Publié : lun. janv. 12, 2015 8:06 pm
par le barboteur
:itsgood:
merci pour le partager

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 9:38 am
par seriolekiller
Les photos vont suivre, il faut juste que je les récupère sur l'ordi de ma femme :D

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 10:06 am
par lucho74
:itsgood: :cupid: :cupid: :cupid:

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 11:02 am
par savoyard
:itsgood: Ben perso j'aime bien quand y a pas de photos! ça laisse totalement place à l'imaginaire, excellent récit, j'ai passé un bon moment, merci! :D

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 1:51 pm
par Le Gobi
Très sympa, merci pour de partager ces grands moments :itsgood:

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 4:53 pm
par roucaou83
Je me suis régalé,merci pour le partage :itsgood: les photos seront la cerise sur le gâteau :wink:

Re: Adrénaline malgache

Publié : mar. janv. 13, 2015 7:59 pm
par nono83
Top :itsgood:
Merci pour la ballade subhappy

Re: Adrénaline malgache

Publié : lun. mars 02, 2015 10:14 am
par bélouga
Bravo pour ce récit. Beau TDC. Pas facile de trouver la bonne artillerie.