Phuket, pêche à la Mousson
Publié : jeu. oct. 18, 2007 6:34 pm
Aout 2007
J’ai pas mal chassé en Thaïlande, mais Phuket, je ne connaissais pas.
Et en fait, c’est une île magnifique, et c’est le meilleur coin pour la pêche : facile d’y aller, avec de beaux sites de pêche et de beaux poissons !
C’est la première destination touristique de Thaïlande : c’est cette simple raison qui me faisait faire un détour pour l’éviter. Mais en réalité, le tourisme est concentré sur certaines zones, et ailleurs, c’est la forêt et les rochers. A la Mousson d’été, la Mousson Indienne, c’est la saison des pluies. Pas bon pour la pêche, mais avec ces saisons détraquées, sait-on jamais !!??
14 Aout 2007. L’avion descend se poser à Phuket. Sous la couche de nuages, des cours d’eau chocolat serpentent entre les frondaisons vert sombre, et une eau ocre baigne les mangroves. La Mousson Indienne est bien là ! Des vacances contemplatives s’annoncent. Je récupère rapidement mes bagages, et surtout, le grand étui des arbalètes !
Un jeune gars m’attend pour m’emmener au resort. Il y a 70 km de route pour rejoindre mon bungalow à Ao Sane, tout au Sud, à droite de la plage Nai Harn, près du Royal Meridien Yacht Club. Lui, c'est un employé du bungalow ; un as celui là ! Il a dû faire du rallye, et mériterait d'avoir son permis du premier coup ! Virages pris à la corde, contre-braquage de l’autre côté de la route (et de la ligne jaune continue : il pousse même les mobylettes dans le fossé), freinages négociés au plus court ... Tout ça sur la route sinueuse, avec virages sans visibilité, et sous la pluie !
J’arrive décomposé !
Le site d'Ao Sane
Mon bungalow est au bord de l’eau (le toit bleu, sous les arbres, à droite de la photo).
La mer est à 15m à marée basse, 6m à marée haute. On entend le bruit des vagues tout le temps. Des bernard-l'hermite se carapatent quand on approche. Tout est vide ! Les draps sentent vite le moisi, le ventilateur ne parvient pas à rafraîchir l’air moite, le ricanement cynique des margouillats : les nuits sont longues et glauques, à attendre que le jour finisse par se lever …
Pendant une bonne semaine, je reste le seul client. Du vent et des vagues, et quelques grains de pluie ...
Aller voir ailleurs ? C’était bouché partout. Moi qui voulais des vacances peinardos, je suis servi au-delà de mes espérances !
Je fais quelques connaissances : l’impression de partager les mêmes valeurs ... mais quand les conditions de pêche se sont améliorées, on n’est pas restés en contact.
En attendant les bonnes conditions de pêche, plage, body surf, freesbee. C’était souvent du vent onshore, les vagues ne poussent pas. Mais parfois, de bons paquets
koh Man vue de la plage Nai Harn, un jour de vagues
Et puis enfin, après 10 jours d’attente, ça s’est amélioré ! Les vagues ont baissé. 80 cm à la plage Nai Harn. Je tente une sortie pêche devant le Ao Sane resort. Visi 2,5m, dans les zones calmes. Vers la pointe, la visi tombe à 1,5m/2m. Ramené un petit barra cigare de 500 gr, et vu un groupe de petites carangues (1 kg) à la mise à l’eau. Sortie de 10h30 à 12h00.
Et l’après-midi, deuxième sortie devant mon bungalow : je vois un petit requin black tips (1,30m). Et Chaï (le boss, qui est pêcheur SM) sort le petit bateau jaune ! Lieuw, Chaï et moi + le barquero (qui n’est autre que le chauffeur qui m’a ramené de l’aéroport) à 4, la barcasse embarque pas mal. Direction koh Man, à 1 mile en face : visi i 4m, ça brasse pas mal. Je décroche un lutjan à queue jaune de 1 kg. Chaï prend une carangue gros yeux « travelly ». On rembarque : direction le cap Phrom Thep ; ça brasse, visi pas meilleure. Je descends sur 8-10m sans rien voir. Chaï prend une autre « travelly » et un petit mérou (2 kg).
Mais le lendemain, on part pour koh Racha NoÏ (20 miles au Sud), et je ne suis pas prêt !
Il me faudrait 2 autres sorties pour être « aware » ; mais pas question de laisser passer la fenêtre météo.
Pas de vent, grand beau temps, mer lisse. Nous passons la limite des courants du large, l’eau devient gris anthracite, quelques petits poissons volants planent le long de la petite houle. Nous nous arrêtons à la pointe Nord de Racha Noï, derrière un éperon rocheux : mise à l’eau, visi 30m ! Un léger courant nous pousse vers le large, au-dessus des roches qui prolongent l’éperon. Un groupe de barras croise dans le contre-courant. Un groupe de « milk fish » croise aussi dans l’anse, mais très distants. Les barras à queue noire sont dans un banc d’une cinquantaine ; je descends sur un groupe, me stabilise à leur hauteur, vers 15m : ils s’éloignent, mais une autre partie du banc revient dans un mouvement d’encerclement – choisir le plus gros ... J’en prends deux assez facilement, au MV 120 : séchés tous les deux, derrière l’ouie, sur la colonne … On change de coin – un peu vite à mon goût, c’était calme et protégé. Mise à l’eau un peu plus loin, sur une face exposée à la houle. Gros blocs, visi de 20m, avec particules. Sur 20m, passage de barracudas ; j’en vois 8 ou 9, mais ne parviens pas à me positionner pour les approcher.
Chaï suit les rochers, plus près du bord. Il prend une belle « plaa kapong deng » de 4 kg.
« Il y en d’autres » ! Je descends face aux rochers ; une belle carpe rouge navigue dans les failles, et s’approche de moi, entre deux eaux, à 10m, elle hésite, s’approche, fait volte face, part à droite, renverse sa nage, croise le tir, oblique, monte et s’éloigne dans un couloir. Tir de trois quarts arrière, au ras de la roche. En bout de portée, la flèche cueille sur le haut du dos, elle se débat, accroche des coraux et se libère ! Dommage, elle était plus grosse que celle de Chaï !
On change pour le sec au Sud de Racha Noï. Cette remontée est un grand dôme de granite ridé, qui culmine à -15m, une sorte de ruine de château-fort posé sur des fonds de 60m. Quelques reliefs : une vallée entre des restes de tours … du courant, visi 25-30m. Un banc de barras que je n’arrive pas à approcher, un Napoléon qui vient me voir : il remonte à 15m, mais quand je descends, il garde toujours 15m d’écart et redescend vers 25m, et disparaît dans une faille. Passage de scombridés que je n’arrive pas à identifier : des espèces de Wahoo, dont ils ont la queue presque verticale, le bec qui remonte et la section ovoïde. Ils ont aussi un carénage horizontal vers la caudale. Ils nagent vers 5-7m de profondeur, et croisent en groupes d’une quinzaine, parallèles pour bien ratisser l’espace, dans une grande ronde autour du sec. Je fais une coulée rapide vers un spécimen qui arrive vers moi, il m’évite, et reste hors de portée … Chaï est devant moi, suit le groupe, le rabat sur la gauche … Je reprends mon souffle tout en obliquant vers eux … Difficiles à approcher : je tente un tir « limite », et l’atteints au trois- quarts arrière : il file à l’horizontale, je laisse partir le fusil attaché à la bouée, il se fatigue, je me rapproche, attrape la flèche, et tente de le saisir par la queue : mauvaise prise, il se dégage et se débarrasse de la flèche ! Complètement tordue, et pourtant, le « plaa insaa » ne faisait que 4kg-4,5kg !
Nous changeons de coin. Un vent du Nord s’est levé, amenant des vagues. Chaï amène le long-tail vers des coins exposés, inspecte quelques pierres, et ramène une carpe rouge ou une carangue. Pour finir, on retourne au coin du début – Pas de vagues, et visi de 30m toujours – Je vois les « milk fish », et près d’une grosse pierre sur le sable, un « Aprion Virescens ». Descente vers 15m, derrière la roche. L’Aprion arrive droit sur moi, de face, toutes dents dehors, et se met de travers, à 4m : la Devotto le cueille derrière les ouies. Dix minutes après, même scénario au même endroit : J’attrape ensuite une belle carangue bleue à 6 bandes grises, un peu plus loin vers l’éperon. Chaï termine sur un beau barra dans un banc. Retour mouillé, face aux vagues, avec les embruns (à 29°).
Moi 16 kg de poissons (pesés). Bilan de la journée : 58 kg ! Pluie dans la nuit.
On est retournés 2 fois à koh Racha Noï ; les deux coins que j’aimais le plus, c’est cette pointe Nord et le grand sec à 500m de la pointe Sud. Visi de 25 à 30 m) du poisson, mais il y a souvent un fort courant ! Il faut avoir l’étale, des petits coefficients …
Aux deux autres sorties, c’était toujours un peu le même scénario :
Grand sec, descente sur des « milk fish » qui ne se laissent pas approcher, certains très gros, Le milk fish ? Imaginez un muge, un gros, très très gros muge, mais à corps de thon, à la queue échancrée, et long de 1,5m, et rapides et méfiants. Mieux vaut avoir le flingue relié à la bouée !
On change 3-4 fois de coin. On termine par la pointe Nord. Du courant : l’eau lisse, emportée par un courant qui s’accélère, et une crête rocheuse où se lève une ligne de vagues qui moutonnent. L’eau lisse, jusqu’à la ligne de vagues qui déferlent, immobiles ! Les barras sont en embuscade en bas. Très impressionnant ! Il faut se battre pour éloigner la bouée, quand elle est sur le point d’être avalée. Pêcher à la dérive ? Evidemment, sauf que j’ai la frousse, au-dessus du vide, quand on ne voit plus le fond …
Une belle langouste « arc en ciel » aux 7 couleurs, achetée à des pêcheurs; Le « Plaa Insaa » Est-ce un Wahoo ?
Bilan : en 3 semaines, 3 belles journées de pêche à Racha Noï (40 km), 2 autres sorties de 2-3 heures en bateau (broucouille), et 2 sorties à la palme (visi 1,5 à 2,5m). Ramené 2 barras de 4-5 kg, 2 Aprions de 2,8 et 3 kg, 2 petits mérous de 2,5 et 3 kg, 1 carangue 3,5 kg, 1 "plaa insaa" (Wahoo ????) de 3,9 kg, extraordinairement puissant pour ce poids ...
En résumé, pour la pêche, c'est un peu maigre. Le long-tail, ça revient assez cher (100 € la sortie); j'étais seul, donc 300 € de bateau en 3 semaines. Mais ça les valait largement, j'ai eu des eaux claires et de beaux poissons. Et puis sinon, pas grand-chose, un séjour au rythme de la pluie, du vent, et la pêche au hasard des journées de rémission.
Pas grand monde : j’aime le hors saison ...
Une existence contemplative, hors du monde, pas de télé, pas de radio, 30 minutes à pied pour avoir Internet … mais la plage Nai Harn était à 800m, la plage la plus propre de Phuket, avec l’eau la plus belle ...
Alors, à défaut de pêche …
J’ai pas mal chassé en Thaïlande, mais Phuket, je ne connaissais pas.
Et en fait, c’est une île magnifique, et c’est le meilleur coin pour la pêche : facile d’y aller, avec de beaux sites de pêche et de beaux poissons !
C’est la première destination touristique de Thaïlande : c’est cette simple raison qui me faisait faire un détour pour l’éviter. Mais en réalité, le tourisme est concentré sur certaines zones, et ailleurs, c’est la forêt et les rochers. A la Mousson d’été, la Mousson Indienne, c’est la saison des pluies. Pas bon pour la pêche, mais avec ces saisons détraquées, sait-on jamais !!??
14 Aout 2007. L’avion descend se poser à Phuket. Sous la couche de nuages, des cours d’eau chocolat serpentent entre les frondaisons vert sombre, et une eau ocre baigne les mangroves. La Mousson Indienne est bien là ! Des vacances contemplatives s’annoncent. Je récupère rapidement mes bagages, et surtout, le grand étui des arbalètes !
Un jeune gars m’attend pour m’emmener au resort. Il y a 70 km de route pour rejoindre mon bungalow à Ao Sane, tout au Sud, à droite de la plage Nai Harn, près du Royal Meridien Yacht Club. Lui, c'est un employé du bungalow ; un as celui là ! Il a dû faire du rallye, et mériterait d'avoir son permis du premier coup ! Virages pris à la corde, contre-braquage de l’autre côté de la route (et de la ligne jaune continue : il pousse même les mobylettes dans le fossé), freinages négociés au plus court ... Tout ça sur la route sinueuse, avec virages sans visibilité, et sous la pluie !
J’arrive décomposé !
Le site d'Ao Sane
Mon bungalow est au bord de l’eau (le toit bleu, sous les arbres, à droite de la photo).
La mer est à 15m à marée basse, 6m à marée haute. On entend le bruit des vagues tout le temps. Des bernard-l'hermite se carapatent quand on approche. Tout est vide ! Les draps sentent vite le moisi, le ventilateur ne parvient pas à rafraîchir l’air moite, le ricanement cynique des margouillats : les nuits sont longues et glauques, à attendre que le jour finisse par se lever …
Pendant une bonne semaine, je reste le seul client. Du vent et des vagues, et quelques grains de pluie ...
Aller voir ailleurs ? C’était bouché partout. Moi qui voulais des vacances peinardos, je suis servi au-delà de mes espérances !
Je fais quelques connaissances : l’impression de partager les mêmes valeurs ... mais quand les conditions de pêche se sont améliorées, on n’est pas restés en contact.
En attendant les bonnes conditions de pêche, plage, body surf, freesbee. C’était souvent du vent onshore, les vagues ne poussent pas. Mais parfois, de bons paquets
koh Man vue de la plage Nai Harn, un jour de vagues
Et puis enfin, après 10 jours d’attente, ça s’est amélioré ! Les vagues ont baissé. 80 cm à la plage Nai Harn. Je tente une sortie pêche devant le Ao Sane resort. Visi 2,5m, dans les zones calmes. Vers la pointe, la visi tombe à 1,5m/2m. Ramené un petit barra cigare de 500 gr, et vu un groupe de petites carangues (1 kg) à la mise à l’eau. Sortie de 10h30 à 12h00.
Et l’après-midi, deuxième sortie devant mon bungalow : je vois un petit requin black tips (1,30m). Et Chaï (le boss, qui est pêcheur SM) sort le petit bateau jaune ! Lieuw, Chaï et moi + le barquero (qui n’est autre que le chauffeur qui m’a ramené de l’aéroport) à 4, la barcasse embarque pas mal. Direction koh Man, à 1 mile en face : visi i 4m, ça brasse pas mal. Je décroche un lutjan à queue jaune de 1 kg. Chaï prend une carangue gros yeux « travelly ». On rembarque : direction le cap Phrom Thep ; ça brasse, visi pas meilleure. Je descends sur 8-10m sans rien voir. Chaï prend une autre « travelly » et un petit mérou (2 kg).
Mais le lendemain, on part pour koh Racha NoÏ (20 miles au Sud), et je ne suis pas prêt !
Il me faudrait 2 autres sorties pour être « aware » ; mais pas question de laisser passer la fenêtre météo.
Pas de vent, grand beau temps, mer lisse. Nous passons la limite des courants du large, l’eau devient gris anthracite, quelques petits poissons volants planent le long de la petite houle. Nous nous arrêtons à la pointe Nord de Racha Noï, derrière un éperon rocheux : mise à l’eau, visi 30m ! Un léger courant nous pousse vers le large, au-dessus des roches qui prolongent l’éperon. Un groupe de barras croise dans le contre-courant. Un groupe de « milk fish » croise aussi dans l’anse, mais très distants. Les barras à queue noire sont dans un banc d’une cinquantaine ; je descends sur un groupe, me stabilise à leur hauteur, vers 15m : ils s’éloignent, mais une autre partie du banc revient dans un mouvement d’encerclement – choisir le plus gros ... J’en prends deux assez facilement, au MV 120 : séchés tous les deux, derrière l’ouie, sur la colonne … On change de coin – un peu vite à mon goût, c’était calme et protégé. Mise à l’eau un peu plus loin, sur une face exposée à la houle. Gros blocs, visi de 20m, avec particules. Sur 20m, passage de barracudas ; j’en vois 8 ou 9, mais ne parviens pas à me positionner pour les approcher.
Chaï suit les rochers, plus près du bord. Il prend une belle « plaa kapong deng » de 4 kg.
« Il y en d’autres » ! Je descends face aux rochers ; une belle carpe rouge navigue dans les failles, et s’approche de moi, entre deux eaux, à 10m, elle hésite, s’approche, fait volte face, part à droite, renverse sa nage, croise le tir, oblique, monte et s’éloigne dans un couloir. Tir de trois quarts arrière, au ras de la roche. En bout de portée, la flèche cueille sur le haut du dos, elle se débat, accroche des coraux et se libère ! Dommage, elle était plus grosse que celle de Chaï !
On change pour le sec au Sud de Racha Noï. Cette remontée est un grand dôme de granite ridé, qui culmine à -15m, une sorte de ruine de château-fort posé sur des fonds de 60m. Quelques reliefs : une vallée entre des restes de tours … du courant, visi 25-30m. Un banc de barras que je n’arrive pas à approcher, un Napoléon qui vient me voir : il remonte à 15m, mais quand je descends, il garde toujours 15m d’écart et redescend vers 25m, et disparaît dans une faille. Passage de scombridés que je n’arrive pas à identifier : des espèces de Wahoo, dont ils ont la queue presque verticale, le bec qui remonte et la section ovoïde. Ils ont aussi un carénage horizontal vers la caudale. Ils nagent vers 5-7m de profondeur, et croisent en groupes d’une quinzaine, parallèles pour bien ratisser l’espace, dans une grande ronde autour du sec. Je fais une coulée rapide vers un spécimen qui arrive vers moi, il m’évite, et reste hors de portée … Chaï est devant moi, suit le groupe, le rabat sur la gauche … Je reprends mon souffle tout en obliquant vers eux … Difficiles à approcher : je tente un tir « limite », et l’atteints au trois- quarts arrière : il file à l’horizontale, je laisse partir le fusil attaché à la bouée, il se fatigue, je me rapproche, attrape la flèche, et tente de le saisir par la queue : mauvaise prise, il se dégage et se débarrasse de la flèche ! Complètement tordue, et pourtant, le « plaa insaa » ne faisait que 4kg-4,5kg !
Nous changeons de coin. Un vent du Nord s’est levé, amenant des vagues. Chaï amène le long-tail vers des coins exposés, inspecte quelques pierres, et ramène une carpe rouge ou une carangue. Pour finir, on retourne au coin du début – Pas de vagues, et visi de 30m toujours – Je vois les « milk fish », et près d’une grosse pierre sur le sable, un « Aprion Virescens ». Descente vers 15m, derrière la roche. L’Aprion arrive droit sur moi, de face, toutes dents dehors, et se met de travers, à 4m : la Devotto le cueille derrière les ouies. Dix minutes après, même scénario au même endroit : J’attrape ensuite une belle carangue bleue à 6 bandes grises, un peu plus loin vers l’éperon. Chaï termine sur un beau barra dans un banc. Retour mouillé, face aux vagues, avec les embruns (à 29°).
Moi 16 kg de poissons (pesés). Bilan de la journée : 58 kg ! Pluie dans la nuit.
On est retournés 2 fois à koh Racha Noï ; les deux coins que j’aimais le plus, c’est cette pointe Nord et le grand sec à 500m de la pointe Sud. Visi de 25 à 30 m) du poisson, mais il y a souvent un fort courant ! Il faut avoir l’étale, des petits coefficients …
Aux deux autres sorties, c’était toujours un peu le même scénario :
Grand sec, descente sur des « milk fish » qui ne se laissent pas approcher, certains très gros, Le milk fish ? Imaginez un muge, un gros, très très gros muge, mais à corps de thon, à la queue échancrée, et long de 1,5m, et rapides et méfiants. Mieux vaut avoir le flingue relié à la bouée !
On change 3-4 fois de coin. On termine par la pointe Nord. Du courant : l’eau lisse, emportée par un courant qui s’accélère, et une crête rocheuse où se lève une ligne de vagues qui moutonnent. L’eau lisse, jusqu’à la ligne de vagues qui déferlent, immobiles ! Les barras sont en embuscade en bas. Très impressionnant ! Il faut se battre pour éloigner la bouée, quand elle est sur le point d’être avalée. Pêcher à la dérive ? Evidemment, sauf que j’ai la frousse, au-dessus du vide, quand on ne voit plus le fond …
Une belle langouste « arc en ciel » aux 7 couleurs, achetée à des pêcheurs; Le « Plaa Insaa » Est-ce un Wahoo ?
Bilan : en 3 semaines, 3 belles journées de pêche à Racha Noï (40 km), 2 autres sorties de 2-3 heures en bateau (broucouille), et 2 sorties à la palme (visi 1,5 à 2,5m). Ramené 2 barras de 4-5 kg, 2 Aprions de 2,8 et 3 kg, 2 petits mérous de 2,5 et 3 kg, 1 carangue 3,5 kg, 1 "plaa insaa" (Wahoo ????) de 3,9 kg, extraordinairement puissant pour ce poids ...
En résumé, pour la pêche, c'est un peu maigre. Le long-tail, ça revient assez cher (100 € la sortie); j'étais seul, donc 300 € de bateau en 3 semaines. Mais ça les valait largement, j'ai eu des eaux claires et de beaux poissons. Et puis sinon, pas grand-chose, un séjour au rythme de la pluie, du vent, et la pêche au hasard des journées de rémission.
Pas grand monde : j’aime le hors saison ...
Une existence contemplative, hors du monde, pas de télé, pas de radio, 30 minutes à pied pour avoir Internet … mais la plage Nai Harn était à 800m, la plage la plus propre de Phuket, avec l’eau la plus belle ...
Alors, à défaut de pêche …