ahhhhh! il a enfin posé sa pêche le double cheese
voici alors ma version des faits:
réveil piquant, mais sans aucune place au hasard, tout est déjà chargé ou mis en plein milieu du passage. dernier check-up, il faut y aller, il est déjà 5h10...
arrivée 6h45 (pour 6h30

), et pas un spear

'tain les dégonflés ... je commence à m'équiper, et sur le coup de 7h00 je vois la cheese-mobile (version cheese de la batmobile) arriver à vive allure et se garer à la starsky et hutch. Pas de doute, ce faux air de Christophe Mahé, c'est bien le double! hop, les salutations d'usage, 2 ou 3 banalités, puis je ne sais par pourquoi ni comment, la conversation dévie sur le gros popo du matin qui n'a pas voulu sortir malgré tous les efforts acharnés de son géniteur, et qui serait la cause de son retard
Ce satané gros popo passe alors en phase 2 de son plan machiavélique: ruiner l'oursinapride eleven; et le double sautille comme une ballerine sur le trottoir en maudissant sa taupe qui gratte au portillon. Heureusement Bluegulf arrive et détourne les projecteurs de cette immondice, c'est le moment d'envoyer la cagagne démoniaque aux oubliettes... je sors l'arme secrète: "qui veut un café?" tout le monde bien sûr! Je sors le thermos, les sucrettes, les gobelets, et fais le service... La magie opère, nos destins sont scellés par cet infâme breuvage, on est sur les mêmes bonnes ondes, on n'en restera pas là, ca ne fait pas un pli qu'on remettra le couvert.
le double fait encore des siennes avec son drapeau cassé, on fait un bricolage avec un fanion qui trainait dans ma bagnole, et une tige du massif de plantes qui arborait le parking du poussai, nickel, Mc Gyver peut aller se rhabiller
Plus rien ne peut nous arrêter, je programme le gps en mode tête chercheuse, il me donne la direction réactualisée en temps réel que je dois suivre pour arriver à ma cible. on verrouille après concertation sur les pyras, c'est parti, ca va être grandiose.
L'eau est blanche, on n'y voit rien, puis on arrive sur la rive ouest de l'ile, ca s'éclaircit un peu. Plus j'avance, plus je constate le caractère hallucinant des fonds marins du secteur, chaque mètre est encore plus spectaculaire que le précédent, des tombants de malade, des failles, des canyons, des têtes de roches majestueuses... Rouget ne s'est pas foutu de notre gueule, d'ailleurs je ne le remercierai jamais assez de nous avoir permis de visiter son jardin de façon optimale et éclairée, Bravo et merci à toi, j'en ai pris plein les yeux

.
dans tout ca, je m'attends à voir une baudroie à tout moment, je m'arrache les yeux à éplucher les reliefs, avec dans la tête la petite musique de living in blue, puis j'entends le double pousser une gueulante: "une araignée!!!" . Je m'approche, et effectivement, la belle-sœur d'Aragog est en dessous dans un patch de posidonies sur un tombant... Le double-cheese partagera sa chance avec moi: il me laisse le plaisir d'aller la cueillir, elle est mastoc, on galèrera à la faire rentrer dans le filet.
Quelques instants plus tard, on approche la pointe de l'ile, un limon blessé passe sous nos palmes, c'est à sa tache blanche sur le dos que je l'ai grillé. je coule dessus, mais ca n'aboutira pas. La mange est alors un peu nerveuse, d'énormes mendoles comme je n'en ai jamais vu, ca gicle de temps en temps, et je m'attends à voir passer un prédateur. On fait un peu la pointe, sur laquelle de beaux sars patrouillent, je prends encore plus conscience de la nature exceptionnelle de ce site de chasse, chaque mètre est encore plus majestueux que le précédent... mais ce que je ne sais pas, c'est que je n'ai encore rien vu!
une demi-heure d'agachons plus tard, on part à l'aveuglette sur les pyras... le saint graal... après quelques minutes de recherche et d'une foi aveugle en la tête chercheuse du gps, on tombe en même temps chacun sur une tête de roche qui sort du bleu et remonte à 3m de la surface... wouahou, ca envoie...

c'est tout simplement grandiose! un bon petit courant qui fait glisser le plomb de 1kg, des boules de mange massées en surface, des parois vertigineuses qui plongent au delà de la visi, un bon soleil qui vient bercer le tout de ses rayons... le pied total... Merci Rouget...
Vu la topologie du spot, je comprends qu'il faut être discret dans ses approches, sous peine de faire dégager la faune en contrebas. Je pars donc de la tête en rampant, m'enfile dans les canyons pour arriver aux bords des marches, et vise le contrebas... pour remonter par le même chemin... ca rallonge pas mal la distance d'ailleurs! je fais ma tête de roche sur 360°, profitant ainsi pour vérifier qu'aucune baudroie, araignée ou autre chapon ne sont calés en dessous.
Je me ventile en surface lorsque JTAG me rejoint, un brin de bavette, ca a l'air d'être un mec comme ca

, il me propose d'entrée de jeu et tout naturellement de me faire la sécu. décidément, la spearfamily, c'est une smala dont on ne peut que se réjouir de faire partie!
Je retourne chasser et finis par rentrer en mode apnée, mes agachons commencent à ressembler à quelquechose, je sonde le bas des marches de ma tête de roche, franchis glacialement la thermocline, cherche des postes qui masquent bien ma présence.... premier constat: rien en dessous de la thermo, tout au dessus, et les beaux sars juste un poil plus haut. Je cible cette zone exclusivement, et ca finit par payer: un banc d'une dizaine de sévereaux m'arrive dessus (je comprends enfin pourquoi la mange fait des boules en surface!), très curieux, ils arrivent à 1m de la pointe, je vise le plus gros qui m'expose son plus beau profil..... bing! one shot, colonne cassée juste derrière la tête, le banc éclate, il vibre, je remonte satisfait... brocouille ratée
Je continue dans cette veine, deux autres bancs passeront, plus conséquents (au moins une cinquantaine de pei), 2 tirs, 2 sévereaux décrochés

la raison est simple: sa chair est fragile, et les 2 coulisseaux sur la flèche du pneu laissent de sacrés impacts... tirés trop haut dans le dos, la nervosité des Carangidés fait le reste...
Entre temps JTAG passe par ci par là, agachonne lui aussi entre le double-cheese et moi-même, puis m'indique qu'il va filer à l'apéro....
Je continue ma petite affaire jusqu'à ce que des cargaisons de bulleux arrivent de partout, et quand ils arrivent, il faut que tu partes... c'est comme ca que ca marche...
Le double me rejoint, m'annonce fièrement que l'estron démoniaque a eu raison de lui

, qu'il l'a abandonné sur l'ile, et qu'il a laissé passer des limons espérant plus gros, il s'en mord d'ailleurs les c...lles.
Devant l'abondance des bulleux, on décide de se barrer sur une autre tête de roche. on alterne les agachons/sécu surface, encore les sévereaux, mais ca veut pas... on maudit les bulleux en surface, quand il met un coup de palme dans son gun tête en bas, ca lui arrache des mains, il gueule qu'il a perdu son flingue, je fous la tête dans l'eau, je le vois couler à grande vitesse, il doit être plein d'eau, 3 ventiles express et je me jette derrière, j'arrive à peine à réduire la distance, je passe les 10m, puis la thermo en palmant à fond, mes 8kg de plombs deviennent des enclumes que je me demande comment je vais freiner si ca continue... toujours pas de fond en vue, l doit y avoir au bas mot une trentaine de mètres sous nos palmes, et je commence à me dire que si je continue, ca va tourner au vinaigre... pas de ventile, coulée express, palmage rapide, profondeur importante, surlestage... un sacré cocktail de connerie... que faire? abandonner le gun carbone du pote qui coule de plus en plus vite? prendre un risque inconsidéré? en tant que dernier espoir d'une sortie au top pour le double, je tente le truc le plus couillu, voir carrément débile, qui ne me serait jamais venu à l'esprit... je tire sur son flingue avec mon pneu, espérant passer la flèche entre le tube et le sandow à 4m de distance, en coulée et en diagonale

devinez quoi... j'ai raté à un chouilla

mais devinez la suite... j'ai une 2ème chance! hé oui ces satanés ardillons qui sont toujours si forts pour me ramener toutes les merdes possibles et se prendre partout, je parie sur le fait qu'ils vont se conduire comme d'hab' et choper la poignée ou un truc du genre

ils s'écartent, je tends le fil et tire de manière à ce qu'il frotte contre le fût du gun qui coule toujours, je ramène, et là miracle, un des ardillons vient accrocher l'obus!!!
je garde le tout en tension et remonte, rien n'est gagné, si la tension cesse il va recouler et je ne pourrai plus rien! je crève la surface et continue à remonter ma triple longueur sans brusquerie, l'autre hamburger me regarde complètement gaga...

"va le chercher!!!" que je lui dis!

ll sauve son gun, on en revient pas ... mais alors pas du tout... on explose de rire bruyamment à plusieurs reprises en surface, les bulleux restés sur le bateau ont dû nous prendre pour des mongoliens
cette fois on décide d'abandonner ce coin maudit, et on se rapproche de l'ile. On enchainera les agachons/sécu sur la rive est de l'ile sans concertation, mais en parfaite osmose, puis à la moitié, on file vers le sec des suisses. à moins de 100m du sec, on comprend que le drapeau noir est dessus

on terminera par la falaise jusqu'au port, un coin magnifique, mais désert. Je prélèverai une seiche de 500g sur la fin.
on en est à plus de 6h dans l'eau, le temps de se déshabiller, de prendre la bagnole et de rejoindre la base nautique, on arrive comme des fleurs avec le sourire aux lèvres, avec plus de 2h de retard... je vous dis pas comment on s'est fait jeter
bon, 20minutes plus tard, et avec une pêche présentable, l'éponge était plus ou moins passée, on a pu discuter avec tout le monde, profiter de bonne grillades, de bon pain frais et de breuvages sympatiques. Bien évidemment quand j'ai voulu relater le sauvetage du gun, on nous a traité de mythos, d'autant plus que le WE d'avant avec le binôme au barboteur j'étais tombé sur une nageuse à poil autours des embiez...
Voilà, oursinapride eleven accomplie, des paysages extraordinaires, et des rencontres hors du commun, des spears au top
merci à tous, organisateurs, participants, et dédicace spéciale à rouget, tes indications éclairées nous ont permis d'en prendre plein les yeux!
vive spearboy, rien d'autre à dire, vive spearboy
