Alors quand le réveil sonne a 5h30 la motivation n'est pas à son comble pour attaquer la 6ème brecouille d'affilée.
Pas grave j'y vais quand meme !
Je m'équipe, je marche, je me mets à l'eau... je me sens léger... la ceinture de plomb est restée à la voiture...
Je règle ce petit détail puis m'immerge... "m.... j'ai zappé la cam !"
Décidément ... ça sent la grosse sortie !
Je me ressaisis rapidement et repense à un joli sec que j'ai découvert hier soir. J'ai hate d'aller voir ce que ca donne ce matin. Mais il faut palmer...
Bien échauffé j'arrive sur mon spot, le haut est sur 12 et le bas sur 21-25m en pente assez prononcée. je décide d'attaquer vers les 15 sur un petit piton qui surplombe le tombant.
La visi est bonne à cette profondeur, environ 10m blanchâtre, un léger courant d'est forcit depuis le début de la mise à l'eau.
Première cale rien.... mais la mange est là, de la surface jusqu'au sec, c'est superbe.
Deuxième cale je scrute le tombant, deux superbes sars me montent dessus mais j'attends mieux.
Troisième cale... une belle et longue apnée quand tout à coup, la mange s'écarte doucement, une forme inconnue pour moi se dirige lentement et fend le brouillard...
Je pense d'abord à un thon... mais non je reconnais finalement sa tête... c'est une liche, enfin plutôt une monstrasse de liche plate !
Elle doit faire 2 mètres de long pour un de large... et entame son virage juste devant le tombant... juste devant la flèche.
Je prends mon temps, la trajectoire du poisson est rectiligne, la vitesse constante et peu élevée, la distance d'environ 1m50... je sais que je vais la tuer.
Alors j'aligne la tête, puis la ligne latérale et presse doucement la détente.
Le 115 roller fera le reste.
La sigalsub double ardillon (flambant neuve) part plein pot et touche l'endroit voulu.
C'est alors que retentit un son familier aux bricoleurs... le bruit du clou qu'on plante dans un contreplaqué très dur....ça vous dit quelquechose ? et bien là... pareil !
J'observe ma flèche fichée dans la peau du poisson et je vois mes deux ardillons
Vous l'avez compris, un coup de queue plus tard, je vois le monstre disparaître tranquillement le long du tombant comme si rien ne s'était produit.
8h... retour à la maison.
Pour une fois j'ai vu un poisson... et je l'ai loupé.
Mais ce moment magique m'a rappelé l'outre-mer et mes traques de carangues sur les tombants polynésiens ou calédoniens.
TROP BON !!!
Vivement la prochaine !
