15 jours que je ne dormais plus, littéralement torturé par le sacrifice que j'ai du consentir ce jour là à la puissance de la nature...
comment imaginer le voyage et les aventures digne de "l’Iliade et l'odyssée" ou de toute la saga "Benji" qu'elle a du vivre courageusement avant d'enfin pouvoir retrouver la chaleur de son foyer...
Morgan, je te serai éternellement reconnaissant de l'avoir sauvé, elle est courageuse, mais comment savoir combien de temps la force de sa volonté à retrouver son maitre, aurai encore pu la garder gonflé...
merci, mille fois merci
grace à toi notre couple va enfin pouvoir se reformer lors de la morganpride...
maintenant je suis obligé de vous compter les circonstances dramatiques qui m'ont poussé à ce quasi infanticide
C'était donc notre dernier jour en Corse, la veille nous avions vaillamment clôturé la corse pride 2012.
5 jours de chasse (barbotage dans mon cas) non-stop, ponctués de repas diététiques, et de siestes réparatrices
une petite semaine aux frontières de l'ascétisme, qui nous a permis à poulp' et moi d'envisager sereinement un dernier jour de chasse au cap corse.
conforter bien sur par notre hygiène de vie impeccable et nos physiques d'athlètes de hauts niveau...
nous quittâmes donc le domicile de Morgan à Bastia vers 16h ou ce dernier été coincé par les joies de la bureaucratie.
Direction "punta cannel"........... traversé du cap corse et du Patrimonio ou seul notre grande détermination à aller chasser nous a empêché (malgré notre soif), de ne pas faire la visite des domaines... (même pas celui d'Orenga de gaffory)
nous sommes donc arrivé sur le spot convoité vers 17h30, on se met d'accord: poulp' trahi par une oreille m'annonce qu'il fera le bord, je lui dit que je tente les remontées...
on se sépare donc...
dés que je m'écarte de la falaise, je cesse de palmer......... pas besoin, le courant m'emporte vers le large à vitesse grand V
je survole une petite remontée, une plus grande et largue le plomb de balisage en approche de la troisième

........ouf ça tient!
je déroule les 40m de drisse qui me serviront, je l’espère à remonter le courant et me replacer après chaque apnée.
l'eau et chaude (beaucoup plus qu'à Ajaccio) et ce jusqu'au fond, je suis dans un véritable courant thermique ou tout peut arriver...
les castagnoles sont tapis au fond ce qui me pousse malgré les conditions à enchainer les apnées.
une demi heure plus tard toujours rien, la curiosité me pousse à élargir mon terrain de jeu............ erreur fatale............ une véritable rivière m'emporta pour me cracher direction Marseille...
ne voyant plus le fond et regardant la falaise s'éloigner je décide d’arrêter la chasse

de mettre le cerveau sur off

et de tenter de sortir du courant en diagonale pour rejoindre beaucoup plus loin la falaise...
prés de 2h de palmage plus tard, je me trouve enfin à l'abri collé à la falaise.
je peux voir ma bouée à 50m de moi mais je sais que ma seule chance d'aller la retrouver est de confier mon fusil à Poulp' et de tenter le coup en crawl...
je l'attend donc collé au mur..........jusqu'au couché du soleil...
là je me dis qu'il m'a devancé et doit commencer à s'inquiéter à la mise à l'eau
je regarde une dernière fois ma bouée et me résous à l'abandonner.........en repensant à tous ces bons moments passés ensemble... la vitre de mon masque embuée par l'émotion...
lorsque j'arrive à la mise à l'eau..........pas de poulp'.
je monte sur le promontoire ou nous avons laissé la voiture et guette l'horizon espérant le voir arriver en vain...
la nuit est tombé, ça fait une heure que j'attends, il pleut des cordes et tous les scenarii possible me traverse l’esprit, je me résigne si il n'est pas là dans les 5mn à marcher jusqu’à une maison (habitée) pour avertir les secours et patrouiller en mer à sa recherche...
quand enfin un clair de lune individualise une forme se détachant de la falaise.
la pression retombe.............. il regagne lentement le bord épuisé, quand il arrive en haut du talus nous tombons dans les bras l'un de l'autre...
il me raconta comme je l'imaginais, qu'il avait chassé tout le long au bord sans s'apercevoir du courant. En rentrant la curiosité l'avait poussé à s'écarter un peu pour voir la première remontée et voila...........
nous regagnerons Bastia cette nuit là vers 11h30, épuisé tant physiquement que psychologiquement, ou un copieux repas préparé par Morgan nous attendais...
voilà pourquoi j'ai du me séparer (provisoirement) de ma bouée...
et samedi je la retrouve...
imaginez tous ce qu'elle va me raconter!
