bon, que je vous fasse part de mes impressions sur ce spot:
me gare vers 6h en haut de la falaise, et j'ai la surprise de constater que je viens de rouler sur un beau pageot (40cm)! sans doute un pécheur qui l'a fait tomber sur le parking dans la nuit... au moins ya du poiscaille...
mise à l'eau 6h30, ca commence par des sars de 300g très curieux et quelques dodos portion plus farouches. je longe la falaise, et voltige au dessus d'un jardin de posidonies, quelques oblades curieuses viendront me toiser avant de détaler, mais aussi des louveteaux et mulets portion.
je m'aventure jusqu'au tombant, débouchant sur du sable très fin, et je vois un très gros poisson blanc, la queue en l'air, la tête dans les racines pile à la limite du sable. il ne m'avait pas calculé, et continuait à frétiller et boulotter des conneries dans les racines. je suis à 4m, en indienne, j'avance en m'agrippant aux tiges et me tractant de la main gauche dans l'eau laiteuse. il offrait tout son énorme flanc chromé à ma flèche... je presse la gâchette, les boudins claquent, la flèche file comme l'éclair dans le bide de l'inconnu... tout marche! mon heure enfin, un gros... je vois l'impact, la chair perforée puis les puissants remous de l'animal. il décolle, ou plutôt elle! c'est une dorade énorme (pour moi!), je dirais dans les 3kg - 60cm! puis je vois le bout de chair du ventre lâcher, et ses tripes se dévider car accrochées à la flèche puis se couper du corps et pendouiller au bout de mon arme. elle est libre sans entrailles, très mal en point, je la course avec tout ce que j'ai, elle va juste un peu plus vite que moi et me distance en une quinzaine de mètres... elle disparaitra sur cette même limite posidonies/sable blanc, sans doute calfeutrée comme une perdrix, et je ne la reverrai plus.
La suite est un ramassis de regrets ou je finirai par faire 2 sars comme la main et 2 seiches, et j'assisterai à la patrouille de très beaux loups sur 10m de fond, sans pouvoir les effleurer. je me retrouverai aussi dans un banc de maquereaux électriques en train de taper dans les mélettes terrifiées, avec quelques bogues... parmi beaucoup d'autres rencontres plus banales.
enfin bref... je repars côté est de la pointe, m'attarde sur le spot ou j'ai perdu mon monstre, puis poursuis vers la plage pour aller à la bagnole. je croise alors un drôle de plongeur sans maillot de bain, avec les roussetons qui battent la chamade au gré de ses coups de palmes... un peu surpris, je commence à m'éloigner avec mon engin de mort, et là je tombe sur une plongeuse aussi simplement vétue dans une anse de la falaise! elle n'avait pas dû se raser le maillot depuis quelques années, mais c'était tout de même pas vilain
je m'inquiète alors des baigneurs sur la plage assez proche, car comme j'ai omis de vous le préciser, je suis myope et le masque n'est pas à ma vue... jai bien fait de m'inquiéter: le layet est une plage naturiste très cotée et j'ai dû enjamber une centaine de foufounes et de biroutes pour regagner la voiture, des jeunes, des moins jeunes, des plus très jeunes et des fossiles

, mais toutes recouvertes d'une montagne de poils pas rasés depuis des années. ils m'ont regardé comme un alien quand j'ai débarqué sur la plage avec mes grandes razor, ma combi et mon fusil, j'ai pas demandé mon reste non plus, car je n'étais clairement pas le bienvenu... d'habitude, il y a toujours des bancs de touristes pour regarder les poissons à la ceinture, mais là rien à branler, juste des regards mauvais qui en disaient long sur leur envie de me voir m'éterniser
