Bon, deuxième tentative.
Ce matin (Avant hier du coup

) j'ai décidé d'aller plonger. Rien ne m’arrêtera dans ma lancée.
Allez savoir pourquoi, au lieu de partir vers le Var et ses monceaux de poissons, je file dans l'autre sens.
De toute façon, ce sont les terres d'un grincheux -dit on- alors je préfère ne pas y aller.
Direction la rade de Villefranche !
Il est 8h30, ce n'est pas vraiment la bonne heure pour faire le Cannes-Nice par l'autoroute.
Pourtant aujourd'hui ça passe plutôt bien, je suis au bord de l'eau aux alentours de 9h30.
Il y a quelques pêcheurs à la ligne, mais ils n'assisteront pas au remplissage de la pissette grâce à ma botte secrète...
Un jour il faudra que je vous parle du talc et de ses bienfaits, toussa, toussaaaa.
Bref je glisse dans l'eau et là, c'est un lac, pas une vague pas un brin de courant. Tout est immobile, figé. Les micro-sars et saupes sont comme suspendus dans le vide, les anchois flottent en boule entre deux eaux. Je sens que ça va être compliqué de faire quelque chose.
Je décide de poser le fusil sur la bouée et de changer pour l’APN, une manière comme une autre de shooter du poisson. Je suis libre comme l’air et évolue de roches en roches, je slalome dans les touffes de posidonies et je croise de tout, mais en version miniature : murène ficelle, denti porte-clefs, sars et daurades pin’s, labres verts et girelles paon, même une minuscule araignée.
En virevoltant ci et là, j’éprouve une grande satisfaction, mes apnées sont de plus en plus longues et les poissons qui me savent désarmé s’approchent de moi. Un banc de mulets viendra même me claquer la bise.
Je vaque à mes occupations sans prendre garde aux avirons qui étaient loin… enfin jusqu’à ce que je crève la surface juste à côté de l’un d’entre eux et ne manque de faire chavirer son occupante qui crie d’effroi. Soi-disant que ma bouée n’est pas assez visible… En même temps grognasse, si tu avançais en regardant où tu vas au lieu de forcer comme une conne…
Bref cet incident sonne l’heure de rentrer, j’ai fait un sacré bout de chemin, j’en ai pris plein les yeux, je suis heureux.
Pour le retour je décide de changer a nouveau d’équipement et arme mon fidèle manche à balais de son aiguille à tricoter (les puristes comprendront). Vous savez, pour le cas où…
Eh bien à 50m de l’arrivée, le voilà qui se présente à moi le fameux cas où.
Sur un banc de sable, une union contre nature d’un bon gros marbré et d’un loup est en train d’être célébrée par un rouget qui a forcé sur les stéroïdes.

Il n’y a pas 6m de fond, ils sont immobiles.
Je tente une coulée en me disant que tout ce beau monde va s’écarter en me voyant. Que nenni, ils ne bougent pas une nageoire. Je n’ai pas beaucoup de temps pour me décider sur ma cible, tous des mets de choix et tous de belle taille. C’est quand ma flèche n’est plus qu’à 30cm des cibles que je lâche toute la puissance de mon arme et que je cloue le loup au sol. Le tir est parfait, j’ai sectionné la colonne : il vibre un peu et s’éteint. Le marbré a giclé dans les posidonies tandis que le rouget s’est téléporté 30cm plus à gauche dans un mouvement à la Matrix dont eux seuls ont le secret.
Il est midi, la messe est dite je sors de l’eau au son de la fanfare qui résonne dans ma tête. Les pêchous sont ébahis et viennent tous me féliciter et donner leurs petites histoires du jour où ils sont fait des poissons à faire pâlir d’envie n’importe quel marin. L’un d’eux me dit qu’il a vu un spécimen de deux ou trois kilos tourner vers la digue, toussa, toussaaa…
IMPORTANT
Sur le chemin du retour je suis en contact avec le CROSS et les démineurs car outre les vivants, il y a dans cette rade des objets de mort qui trainent encore. Ils viendront le lendemain pour faire exploser quelques munitions que j’ai croisées ce matin-là. Petit appel :
objet inconnu, touches à ton cul et si ça ne suffit pas :
Si ça pue la merde, c’est que s’en est. Méfiance les amis, on ne touche pas, on ne déplace pas une munition (obus, grenade ou autre), c’est fait pour tuer ces engins-là

. On appelle le CROSS et les pro viennent s’en charger.
