voici un texte rédigé par anglani , qui explique la différence entre les fusils à sandows et les pneumatiques :
C'est pendant l'année 2001 que, intrigué par les différences de performances entre les fusils sous- marins à air comprimé et les arbalètes, j'ai souhaité réaliser une série d'essais scientifiques soutenus par des calculs analytiques. Durant cette période, Giorgio Dapiran était sur le point de mettre sur le marché ses célèbres fusils en bois, et, convaincu de l'efficacité des différentes démarches projetées, il m'a aidé à atteindre mes objectifs. Une série de conclusions (relatives aux seules arbalètes), toujours soutenues par des preuves (vidéos, essais, diagrammes) sont ainsi reprises dans les articles qui figurent sur son site
http://www.dapiran.it
Les conclusions les plus générales sont rapportées par contre dans mes deux premières
publications : « Balistique comparée des armes sous-marines » (
http://www.maorisub.it et
http://www.pescasub.it).
Je résume ci-après les sujets principaux :
> Le pneumatique a des performances balistiques supérieures à celles de l'arbalète, à égalité de longueur de fusil, ne pouvant à moins d'un accroissement proportionnel du nombre d'élastiques, emmagasiner et surtout restituer la même quantité d'énergie; les fusils à air comprimé présentent des valeurs de vitesse de sortie d'environ 38 m/s contre les 28 m/s environ des fusils à élastiques. Dit comme cela, cette donnée ne signifie pas grand-chose car la performance dépend de nombreux facteurs, et en premier lieu des différences de masse des flèches sur des fusils de même longueur.
> Ceci ne signifie pas que les arbalètes soient moins adaptées à certains types de pêche : un excellent fusil en bois de 110 cm, avec double élastique et dotée d'une bonne masse, d'une flèche de
140 cm pour 7 mm de diamètre permet des tirs extrêmement satisfaisants, avec une bonne vitesse de sortie (autour de 28 m/s) et surtout une portée et une pénétration excellentes (encore parfaitement capables de toucher et de traverser un denti à 4 m de distance de la pointe du fusil).
> Les fusils à élastique, surtout dans la version à tête ouverte et élastiques circulaires, offrent une instinctivité exaltante quant à l'alignement de la cible et la précision du tir.
> Contrairement à ce qui a été longtemps affirmé, le fusil pneumatique est également extrêmement précis, particulièrement dans ses versions longues, puisque la flèche glisse dans un canon parfaitement rectiligne, avec deux points d'appui alignés; les difficultés objectives de pointage et de
« feeling » par-rapport à l'arbalète sont dues au fait que la flèche ne soit pas visible, excepté à son extrémité, et que la détente et la poignée sont moins instinctives et plus « dures » à gérer;
> Le pneumatique, pour être performant, doit être beaucoup gonflé... En outre, le chargement peut devenir difficile, étant moins ergonomique que celui de l'arbalète.
> L'arme idéale n'existe pas, et la solution idéale pour un type déterminé de pêche et donc une certaine distance, dépend dans chaque cas d'un mélange délicat : longueur et poids du fut, longueur et type des élastiques, pression de préchargement, poids et type de la flèche, type de construction, matériaux. En faisant varier un de ces paramètres, les résultats peuvent être modifiés, et même fortement.
> Bien que l'objectif soit dans tous les cas de toucher et de capturer un poisson en mouvement situé à une certaine distance, les caractéristiques des deux types d'armes sont si différentes que, une fois compris les avantages et les inconvénients de chaque solution, vouloir comparer ensuite leurs performances n'a aucune signification.
Il existera toujours des clans d' « arbalètistes » et de « pneumatistes », qui ne changeront jamais leur fusil : en fait dans les armes se place une forte composante irrationnelle, celle de l'affectivité,
qui nous pousse à surévaluer les performances sur la base de facteurs liés à l'expérience, à l'émotivité, à la subjectivité. A ce sujet, il a suffi d'effectuer quelques essais en piscine avec un minimum d'objectivité pour faire réfléchir beaucoup de passionnés.
Nous changerons maintenant de point de vue et nous passerons, à l'intérieur d'une même catégorie de fusils, à une étude qui mettra en rapport les performance des fusils pneumatiques traditionnels et celles des Mambas, parallèle qui tire son sens de la similitude et de l'origine des deux types de fusils.
On a beaucoup écrit sur le système breveté Mamba et le principe de fonctionnement, connu de tous, peut se résumer ainsi :
Le système s'oppose à l'entrée de l'eau dans le canon du fusil au moyen d'un obturateur muni de deux joints toriques et d'une tête spéciale. Il s'ensuit qu'en l'absence de forces résistantes dues à la colonne d'eau à expulser du canon, on obtient des performances exceptionnelles en termes de vitesse, de portée, de pénétration et de précision du tir (comme effet secondaire, on a une diminution du recul). En particulier, on peut charger le fusil avec une pression de préchargement réduite, (le fabricant livre le Mamba à 25 atmosphères) en obtenant des performances analogues à celles d'un pneumatique chargé à 7-8 atmosphères de plus, tout en éliminant les inconvénients.
Le Mamba, comme l'a justement affirmé Alessandro Martorana, ne veut pas se substituer à d'autres fusils, mais va occuper une niche particulière du marché jusqu'ici vacante. (Celle des personnes fascinées par les performances exceptionnelles des pneumatiques, mais qui n'en acquièrent pas à cause de la difficulté excessive du chargement quand on veut profiter pleinement des performances).
Si en fait un fusil à air comprimé pompé à plus de 40 atmosphères avec une flèche en 7 ou 8 reste insurpassable par sa portée et sa puissance, le Mamba se place dans une situation qui peut se résumer ainsi : il est plus performant que les modèles d'arbalètes équivalents (ou assimilable à des modèles particuliers dotés de deux ou plusieurs élastiques circulaires avec flèche en 6,5 ou 7), mais sans le pousser à des niveaux quasi ingérables.
Durant les essais effectués en piscine et que nous avons documentés, supportés par des calculs théoriques, le Mamba offre les prestations d'un pneumatique de même longueur avec au moins 6-7 atmosphères de précharge en moins.