Spearboy

Pas trop dur le retour à la réalité après un tel dépaysement ? A quand la prochaine expédition ?

Revenir sur terre ? Oui, il faut se réaclimater ... mais la pratique de l'apnée permet de se replonger - un peu - dans la zénitude.

Prochaines destinations ?
En principe, Phuket en octobre.
Après, peut-être Madagascar, et je voudrais revenir au Cambodge en Mars.

Le Cambodge, a pour moi une dimension sentimentale; mais à part ça, des pêches sympa, dans 8-10m d'eau le plus souvent.
Et pas de stress : la mer, les îles, seuls avec les grandes questions : ces grands blocs faillés, devant une zone de passage,
ça vaudrait peut-être une inspection ...
Seuls sur la mer ! Enfin, pas toujours … je me rappelle Hubert qui se ventilait, quand une barque qui posait son filet l’a dépassé; à 5m :
son sursaut a fait rigoler les pêcheurs !
Hubert a rigolé aussi ; à mon grand soulagement, je craignais qu’ils ne se prennent une flèche Trygon !

Ce n’aurait pas cadré avec ma conception taoïste de la pêche.


Pour les fanatiques du Teak Sea : Hubert avec un barra à queue noire, pris à l’ilot cône.

bélouga a écrit :Pas trop dur le retour à la réalité après un tel dépaysement ? A quand la prochaine expédition ?

On est repartis en Mars 2009, 5 jours de pêche autour de Poulo Wai, à 9 heures de mer de Sihanoukville

Et on va repartir en Mars 2010, 7 jours cette fois;
au programme, Poulo Wai, et prospection, au GPS et sondeur, des haut fonds alentour.

L’année dernière, au Cambodge : Mars 2009.

Retour pour une croisière aux îles du large. Cette fois-ci, pas de galère avec mes arbalètes.
On retourne à Sihanoukville, on descend à l’hôtel du Quick. L’inconnue, c’est le bateau.

On nous propose un grand bateau, pour un prix raisonnable : à vérifier, il doit y avoir une arnaque !
On rencontre le capitaine, Robert (qui est Allemand, comme son nom ne l’indique pas) et on va jeter un coup d’œil au bateau :
et là, on est éblouis : le bateau est immense, très confortable …
Robert nous offre un verre au bar panoramique (un bar spectaculaire, grandiloquent, même : spécial groupe plongeurs) !
Mais nous ne lui avons guère fait honneur, à part quelques bières pression ...



Un espace gigantesque, une base confortable pour une expédition de chasse ! Et pour le prix ?
Robert vient de s’installer : c’est à peu près le même prix que pour le bateau qu'on a eu l’année dernière,
où l'on dormait sur le pont, un seul WC et douche avec la casserole !

Cela nous revient à moins de 100 € par chasseur et par jour ! 7 cabines avec salle de bain, eau chaude et WC,
l’électricité, ventilateur ; et une douche d’eau douce sur la plage arrière, pour se dessaler à la sortie de l’eau !



Nous sommes 6 chasseurs, partant pour une croisière de luxe !
Le staff, Robert et le capitaine Cambodgien non compris, c’est 1 matelot, 1 meccano, 1 cuisinière et son aide,
et 1 stagiaire d’école d’hôtellerie !

En Mars 2010, on repart pour 7 jours avec lui ! Robert n’a pas augmenté ses prix !
Et pourtant, maintenant il est très demandé : mais c’était le séjour le plus sympa qu’il ait jamais fait;
mais il ne considère pas vraiment ça comme du travail; il a envie de faire un break de ses sorties plongeurs,
et retourner pêcher avec cette bande de joyeux drilles ...

Voici ce que j'avais noté dans mon carnet de pêche : (MARS 2009)

Mar 17 mars 2009
Il a plu à partir de 3 h00 du matin. Tout est gris et mouillé.
Révision du matos ; ce soir, à 19h00, on embarque pour 5 jours de CSM !

Le soir, on embarque sous la pluie. Le quai éclairé par les néons,
et la pluie, la pluie qui frappe dur le quai désert, les entrepôts, les navires du port.
Un éclair. La foudre est tombée tout près, la déflagration du tonnerre fracasse aussitôt l’air.
Et les grosses gouttes violentes mitraillent les toiles tendues le long des grandes ouvertures.
On est installés à table, bien au sec, et Robert nous sert de grandes assiettes de spaghettis bolognaise,
avec du vin rouge de Jean-Claude ... Un grand moment. Et les fromages, dégustés bien installés,
tandis que la pluie se déchaîne dehors. On rejoint nos cabines.
Le bateau ne bouge pas du port tant que le grain ne s’est pas calmé.
A 1h00 du matin, les machines se mettent à ronfler. On appareille, et je sombre dans le sommeil.

Mer 18 mars 2009.
7h00. On a passé koh Tang. Poulo Waï est en vue. Ptit dej sous le soleil.
On jette l’ancre entre les 2 îles de Poulo Waï, à 200m de la côte. A 9h30, mise à l’eau. Visi 20m.
Très peu de courant. Je longe la bordure sable-roche. Très peu de poissons. « La maille à 5 kg » a annoncé Xavier.
Rien vu de plus de 2 kg. Hugo ramène une carangue de 9 kg, et le capitaine, Robert, un cobia de 5 kg.
On sort de l’eau à midi. Repas sur le bateau. On file s’ancrer à la pointe à l’abri du vent d’une des 2 îles.
Session de 15h00 à 18h00. Je vois un mérou de 8 kg, et un cobia de 20-25 kg.

Xavier ramène un mérou de 10 kg et une carangue de 11 kg, prise quand la lumière baissait.


Epluchage de la pêche sur la plage arrière : très pratique, à la sortie de l'eau !

ça doit être le 6ème sens qui vient de m'orienter vers la suite de cette saga !

Je vois qu'on s'embourgeoise . Pour un peu les femmes nous demanderaient de participer à tes séjours chasse.

Quelques photos des îles et de leur vie locale peut-être ?

bélouga a écrit :Je vois qu'on s'embourgeoise .Pour un peu les femmes nous demanderaient de participer à tes séjours chasse.

Quelques photos des îles et de leur vie locale peut-être ?

La "vie locale" sur Poulo Waï est très réduite : un poste de police, une escouade de soldats, une "épicerie" :
la population doit être de moins de 50 personnes; les 2 iles font peut-être 1,5 km à 2 km de long sur 300m de large.


On s’embourgeoise ? Oui, c'est vrai ...
Mais au lieu de dormir sur le pont et d’être trempés quand il pleut, avec ce bateau,
on a une cabine individuelle avec salle de bain, lavabo douche-wc …
et l'électricité pour recharger les batteries de l'appareil photo, ou même de l'ordinateur portable.
Et tout ça, pour le même prix !
Et Robert est aux petits soins pour nous; le confort, ça compte quand on part longtemps.

Alors, dans ces conditions, effectivement, des femmes élégantes peuvent venir !
Sur le toit, un sun-deck, 2 kayaks : ça conviendrait à une femme aimant le soleil, la mer, et l'ambre solaire.
Les conditions de confort rustiques, ça passe, mais à condition d’être un passionné de CSM …
Et chez une femme élégante, c'est plutôt rare …

Mais ça t’intéresse de venir ? Avec ta femme ? MP
Le bateau partira de Sihanoukville le 13 mars au soir, et retour le 20 mars au soir.
Je dois quand même te prévenir qu'on n'a pas vu - ni ramené - énormément de poissons;
cecit dit, de l'eau à 28-29° avec 30 m de visi, calme et peu de courant ... alors j'y retourne quand même !

Robert a construit le SUN : ça lui a pris 3 ans et demi. Il avait un restau à Phnom-Penh (il est cuisinier),
il rêvait d'un bateau dédié au plaisir et aux croisières confortables. Ce bateau, c'est un mini-paquebot de croisière !
Une fois achevé, à la fin de la saison des pluies 2008, il a descendu le Mekong, pour un périple de 1000 km :
Saigon (Ho Chi Minh Ville, pardon), la mer de Chine, puis a doublé la pointe de Camau, pour entrer dans le golfe du Siam,
puis la baie de kompong Som et Sihanoukville.

Le ptit dej, pour se préparer convenablement à la pêche, en regardant le paysage :



Le ponton de Poulo Waï, 8h00 du matin (on le voit à la page précédente, sous la pluie)


Ensuite, les choses sérieuses commencent : on choisit le coin de pêche :

C’est vrai que le côté spartiate de 2008 m’aurait freiné un peu. Dans les conditions 2009 et 2010, il faut reconsidérer la question. J’ai l’impression que vous avez trouvé la perle rare avec ce SUN !
Trop juste pour que je m’organise cette fois-ci et c’est rédhibitoire pour ma femme : elle a le mal de mer.
Par contre, il faudrait reconsidérer la question sérieusement pour la cession suivante. Je peux me bloquer 10 jours sans problème.
Sinon, nous sommes allés à Bali en Octobre avec une virée plongée bouteille sur Lombok (Gili Trawangan). J’ai l’impression qu’il y a un gros potentiel CSM en Indonésie.
As-tu des infos sur les zones plus sauvages de l’Est type : Sulawesi ?

Chao tes histoires donnent vraiment envie de... tout faire merci !! et tes photos sont

Bélouga pour l'Indonésie, à mon avis sur les forums de plongée tu trouveras pas mal d'infos car les lieux dont tu parles sont connus pour leurs fonds, barrière de corail, faune, etc... s'il y a pas eu trop de fréquentation jusqu'à aujourd'hui je dirai comme toi : ça vaut le coup (Lombok)
y a même peut-être des réserves maintenant ?

C'est vrai que ce type de forums se développe beaucoup mais c'était l'occasion d'interroger notre ami Chao Le sur la question.

c'est sûr que si Chao-Le connaît un plan comme ça en Indonésie, avec un capitaine au top, une cuisine divine dans des coins magnifiques etc
c'est à en devenir... fou !

...et tu vas être obligé de faire toute l'année des entraînements de fous en apnée pour rester zen comme il dit

bélouga a écrit :C’est vrai que le côté spartiate de 2008 m’aurait freiné un peu. Dans les conditions 2009 et 2010, il faut reconsidérer la question. J’ai l’impression que vous avez trouvé la perle rare avec ce SUN !
Trop juste pour que je m’organise cette fois-ci et c’est rédhibitoire pour ma femme : elle a le mal de mer.
Par contre, il faudrait reconsidérer la question sérieusement pour la cession suivante. Je peux me bloquer 10 jours sans problème.
Sinon, nous sommes allés à Bali en Octobre avec une virée plongée bouteille sur Lombok (Gili Trawangan). J’ai l’impression qu’il y a un gros potentiel CSM en Indonésie.
As-tu des infos sur les zones plus sauvages de l’Est type : Sulawesi ?

Tiens, moi aussi ça me botterait bien un petit voyage "exotique" pour aller traquer de la bestiole ...
mais que pour du gros ...

Salut Jean-François. Si Chao-Le se prend au jeu, voilà 3 candidats potentiels.
J'envisageais d'acheter un Riffe euro 120. Est-ce un cure-dent pour ces latitudes ou reste-t-il exploitable?

y a une destination qui me botterait bien aussi ( et j'en connais au moins un de plus qui ferait partie du voyage), c'est la mer de Cortez.
Baja, Cabo san lucas ...
Je ne sais pas si certain d'entre vous y ont déjà trempé les palmes...

L'Indonésie : Gili Trawangan, j’y ai pêché en 1988.
Mon bungalow à Gili TRawangan (celui avec la bouée), en aout 1988,
face au détroit entre gili Trawangan et gili Memo (mais ça a dû changer !).



Je pêchais à la palme, devant le bungalow : 2 carpes à grosses lèvres, qu'il avait fallu ramener en remontant le courant.
La pêche n’était pas sensationnelle, il aurait fallu un bateau, et il n’y en avait pas.



Lever de soleil sur Gili Meno ; on voit qu’il y a du courant ; au fond, le volcan de Lombok, le Rinjani.



J’y suis retourné en 1991, et ça avait déjà pas mal changé, avec orientation night-life ; alors maintenant, en 20 ans …

Manado, j’y ai été en 1987 : j’ai pêché 40 km autour ; j’ai rencontré des chasseurs SM Indonésiens, avec qui j'ai pêché.



Le problème, c’était la dynamite : les coins paumés et sans surveillance sont systématiquement dynamités.
Là où j’ai vu la plus grande concentration de gros poissons, et réguliers, c’était à Bali, dans certains endroits.

J’avais un vieux projet, de retourner pêcher en Indonésie, mais il faut du temps, et accepter les galères …
Et maintenant, j’aime bien les éviter, si je peux.

Des plans en Indonésie ? Malheureusement non, je n'y suis pas retourné depuis 1991; juste des pistes :
Lombok ??? Oui peut-être, mais certainement pas dans des coins de plongée;
Et puis Sumbawa, Florès; et les îles au Sud de Nias ...
Mais il faut du temps : 4 semaines est un minimum.

Je succombe à la solution de facilité, comme celle que propose ce bateau, le SUN, qui t’amène sur les coins de pêche,
sans perte de temps, et sans se soucier de l’intendance, et avec un certain confort !

Francis, si un jour tu te décides à faire un blog sur tes périples autour du monde, tiens moi au courant

Pour la Baja :

http://www.medfish.com/forum/viewtopic.php?f=10&t=4937

En Français : voici un CR de King Baboon (qui intervient sur CSM.com, mais est aussi un passionné de chasse terrestre) :

http://www.sangliers.net/forum/viewtopic.php?t=42483


DAM : je crains qu’il n’y ait pas beaucoup de poissons de taille suffisante …
Et puis, je voulais partir, et il m’est arrivé d’avoir des galères à cause de l’incompatibilité d’humeur avec le coéquipier,
que je connaissais mal avant ; ça m’a appris que les gens avec qui l’on part, c’est plus important que le voyage.


Retour à la croisière pêche 2009 sur le SUN :


Le deuxième jour à Poulo Waï :

Bien installés au petit déjeuner, à déguster le matin calme et lumineux.

Des bateaux de pêche se dirigent vers le ponton, pour faire viser leurs papiers :
leur pavillon, c’est le drapeau rouge à l’étoile jaune, le drapeau du Viet-Nam !
Dans les eaux territoriales Khmères, ils viennent pêcher de manière tout à fait officielle !
Je suis abasourdi ! Ils colonisent impunément le Cambodge !



Ce jeudi 19 mars 2009, nous appareillons vers le plateau du large, à 5 miles de Poulo Waï.

Voici ce que j’avais noté :
Le point GPS amène le bateau sur le plus haut sommet.
9h30. Mise à l’eau : visi 25m, un peu de courant que je parviens à remonter à la mono;
je continue à la nage, pour me placer en amont du courant, tandis que les autres se font larguer par l’annexe
et pêchent à la dérive. Au début, rien d’intéressant. Sable et petites roches plates, sans vie.
Et puis, au bout d’une heure à remonter le courant, je vois passer ce qui semble être un tazard.
Puis j’atteins la bordure roche-sable : fonds de 18-20m, le sable descend, c’est la pente du plateau.
Je reste au-dessus de cette lisière, une sorte de passe dans le courant.

Passage de tazards, avec, de temps à autre, des carangues. Je commence par rater 2 gros tazards,
bien ronds, bien pleins, lisses et massifs : je les vois de la surface, nageant à 4-5m au-dessus du fond ;
j’anticipe leur route, me rapproche sur une trajectoire d’interception. Canard, descente en oblique
qui m’amène trois quarts arrière, un ou deux coups de mono plus appuyés … Tir, raté ! Raté 2 fois !
Et pourtant je croyais être à portée ! Je touche un troisième qui se détache aussitôt …

Et enfin, je vois passer 2 gros tazards, et plonge à leur rencontre ; tandis que je suis à leur niveau, presque à portée,
le fracas d’une explosion lointaine : dynamite ! Ils continuent leur route, et j’en profite pour me rapprocher.
Le plus proche s’éloigne tandis que je suis au-dessus, un peu en arrière … mais le tir est hasardeux.
J’oblique vers son double, plus loin, qui se présente de profil, trois quarts arrière ;
j’accélère et appuie sur la mono pour gagner encore sur lui – Tir – Touché dans la queue !
Je me laisse traîner pour le fatiguer ; il me tire, en oblique, vers la surface … je remonte en raidissant la drisse.
J’ai totalement confiance dans la solidité de l’ardillon de ma flèche RA de 7,5mm. Le tazard faiblit, je hâle la drisse
et le remonte. Tiré dans le dernier tiers, il s’est déchiré, la flèche ne tient plus que par un lambeau de chair.
Je parviens à l’attraper par la queue, mais l’accroche-poisson est encombré d’un cobia de 6 kg,
et une carangue « trevally » de 4 kg (le cobia, je l’avais vu posé sur le sable – je le dépasse,
il commence à s’agiter – Canard tandis qu’il s’ébroue – j’arrive derrière lui tandis qu’il s’éloigne :
il jette un coup d’œil en arrière : tir de trois quarts arrière).

Impossible de tirer suffisamment de longueur pour fourrer l’accroche-poisson dans l’ouie.
Le tazard fait un rush et m’échappe, la drisse file, il se déchire un peu plus … Je ramène précautionneusement le filin
et l’enroule autour de la queue : 2 tours, 3, 4, c’est gagné ! Je tente de l’achever à coups de dague dans la tête
– en vain – J’essaie de passer l’accroche-poisson dans ses yeux – sans succès
– Et finis par parvenir à le passer dans son ouie, sans me couper sur ses dents tranchantes ! 16 kg.



Les 2 autres que j’ai ratés devaient dépasser ses 1,25m. Des 18-20 kg peut-être.
Retour au bateau. Il est 14h00. Plus de 4 h dans l’eau.
Robert nous a préparé un repas solide : sauerkraut und würse.

Effectivement Gili Trawangan a bien changé avec ses hordes de touristes essentiellement australiens.
Maintenant c’est plutôt ça :



Il y a bien 6 gros clubs de plongée et les sites sont pris d’assaut. J’ai quand même gardé des images de Napoléons énormes (un bon mètre50) immobiles à portée de main et en apnée des requins pointes noires un peu curieux à mon goût. J’ai eu l’occasion de croiser un vieux chasseur local avec une arbalète archaïque, sans palme et une fort belle ceinture à la taille.


Du sommet du Mont Batur à 5h du mat avec vue sur Lombok au loin







Effectivement ce n’est pas la destination sans galère. En partant de Marseille avec escale à Paris puis Dubaï puis Kuala Lumpur pour arriver à Denpasar, on a mis 30 heures ! J’imagine pour se rendre à Sulawesi.

Quant à la mer de Cortez, on accède facilement à Mexico en 10h puis La Paz en 2h et après ça doit être galère également. Sous l'eau ça a l'air fantastique mais sinon c'est le désert autour et des tarifs a priori pour ricains

Francis a raison quant au choix des partenaires. Une partie de chasse à l'autre bout du monde après s'être pris la tête avec l'un d'entre eux et le rêve s'évanouï...

Les galères, c'est surtout celles qui sont imprévues. 30 heures pour arriver à Bali, évidemment, c'est long !

Mais les galères, c'est après, une fois arrivé sur place : A Manado, c'était le trajet à faire pour aller pêcher;
il n'y avait pas de logement correct en bord de mer, avec pirogues à proximité.

Il fallait prendre un tuk-tuk, avec le matos pour rejoindre l'arrêt du mini-bus (30 à 60 minutes); et là, attendre ...
il n'y avait pas d'heure de départ fixe, le chauffeur attendait que le Toyota Hi-Ace soit plein à ras-bord;
une fois, on a attendu 1 heure, et on a démarré quand 17 personnes étaient entassées à bord, avec des paquets, des poulets ...

Je me souviens d'une petite très bien roulée, 18-20 ans, qui se faisait peloter les fesses par le chauffeur,
et qui acceptait ça sans émotion, parce que c'était un pote, et que ça faisait partie de son statut de professionnelle.
Elle n'avait absolument pas froid aux yeux, et n'était pas du tout du genre à se laisser baratiner !

Après 1 heure cahotique à 30 km/h, on finit au bout du chemin, un groupe de maisons de planches, au fond d'une baie.
Avec le matos, on se dirige vers l'épicerie - boui-boui - Et je m'adresse aux plus âgés :
"on cherche une pirogue pour aller pêcher ... "Kami mau tangkap ikan dengan panah. Ingin pakai perahu ..."
Suit une négociation, et on embarque enfin le matos dans la pirogue !

Evidemment, le trajet est long; mais c'est amusant et intéressant de côtoyer les gens ...
Même si au bout d'une semaine, on s'en lasse un peu ! Mais ça, c'est pas la galère : c'est normal.

La galère, c'est l'attente sans but, en baignant dans son jus, à subir passivement ...
C'est quand on arrive sur un cul-de sac, avec de l'eau pas claire, dans un coin où il n'y a personne à qui s'adresser,
ni épicerie - boui-boui, ni vieux, ni pirogues ... et aucune voiture sur la route pour nous ramasser.
Le minibus repasse à 16 h00 - il est 11hh00 du matin ! Et le coéquipier qui râle, et te prend la tête ...
11h00 du matin, et tu comprends que la journée est foutue !

Chao-Le a écrit :
La galère, c'est l'attente sans but, en baignant dans son jus, à subir passivement ...
C'est quand on arrive sur un cul-de sac, avec de l'eau pas claire, dans un coin où il n'y a personne à qui s'adresser,
ni épicerie - boui-boui, ni vieux, ni pirogues ... et aucune voiture sur la route pour nous ramasser.
Le minibus repasse à 16 h00 - il est 11hh00 du matin ! Et le coéquipier qui râle, et te prend la tête ...
11h00 du matin, et tu comprends que la journée est foutue !

ça c'est du vrai récit, j'adore aussi

Quel rabat-joie ce coéquipier !
Effectivement je me disais hier que mon "galère" était un peu excessif. Je pense le transformer en "contrainte horaire"...
Ce n'est plus une galère que tu nous décris mais la bérézina ! quoique "la petite très bien roulée" te laisse des souvenirs impérissables!
De chaque expérience on peut tirer une part de positif: par exemple je pense que tu n'as pas ramené d'amibiase?

Chao-Le a écrit :Je succombe à la solution de facilité, comme celle que propose ce bateau, le SUN, qui t’amène sur les coins de pêche,
sans perte de temps, et sans se soucier de l’intendance, et avec un certain confort !

Je suis entièrement d'accord avec toi sur plusieurs points :

- les personnes avec qui tu pars comptent énormément dans la réussite du voyage : il vaut mieux se connaitre avant.
- je ne me laisserai tenter aujourd'hui que par des trip de chasse préparés et avec un certain niveau de confort : partir à l'aventure au bout du monde avec tout le matos sans avoir un contact sur place, et un bateau à louer, ça me semble trop risqué. Se retrouver en plein canal du mozambique sur une pirogue qui prend l'eau et un 25cv de 1950 avec l'océan qui commence à se déchainer et sans savoir si tu vas pouvoir rentrer .... Je préfère payer plus cher, mais avoir un peu plus de sécurité et de tranquillité d'esprit.