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Publié : dim. nov. 30, 2008 10:25 am
par PREDATOR83
Mais quel bonheur de vous lire :master: :master: :master:

reponse

Publié : dim. nov. 30, 2008 6:19 pm
par Picasso
bien sympa tout ca :mogguh: :mogguh:

Publié : dim. nov. 30, 2008 7:42 pm
par brocouillator
Exellentissime :ahah: :ahah: :ahah:

Pas a dire ch'ui fan c'est tout :master: :master:

8)
A plouf

Publié : sam. déc. 13, 2008 12:06 pm
par corto
:shock: :shock: :shock: :shock:

messieurs, ratachouille, volatile, que n'ai -je eu le temps de mettre mon nez mickey dans ces récits et conseils...

:D :D :D :D

je me serais cru revenu à l'époque bénie de la sainte manivelle, du compositeur, du terrible écailleur des isles, de madame L et autre soteries... :wink:

Pint', j'aime bien qu'il y ait un navet Maria dans ta recette... :lol:

que la félicité brocouillesque vous accompagne dans la suite :pope: , car il y a bien une suite n'est-ce pas ? :quid: :coolman:

Publié : sam. déc. 13, 2008 8:35 pm
par Rataxès
A la demande générale de mon très cher Corto, et parce ce soir, un peu par hasard, je n'avais rien d'autre à faire, voici.


_____________________________________



C’est un chant du cygne, Monsieur Pintade.

Est-ce une lamentation ?
Une élégie.

Est-ce une infamie ?
Une conversion.

Ce n'est pas une damnation.
C’est fini.


Il y a quelques semaines, à l’aube, nous sommes partis au Sud. Je devais étrenner mon nouveau fusil. Après 3h de route : trop de vent, impossible de franchir la passe de la lagune. Nous sommes donc rentrés, 3h de route en retour, harassés par une nuit trop courte et par le long trajet. Mais moi, Monsieur Pintade, j’étais heureux, car, enfin, enfin : j’avais ma BROCOUILLE ! Une belle et épuisante brocouille, une brocouille qui ne vous laisse par dormir, qui vous épuise jusqu’à ce que votre souffle, trop rapide, s’affole dans l’extase du néant ! Oui ! Brocouille ! Enfin…

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Le lendemain, confiant, je me suis aventuré dans mes eaux les plus noires de souvenirs poissonneux. Un spot bien connu.
Après environ deux heures mon nouveau fusil, les sandows tendu contre le bois raide, pointait vers l’absolu du rien : il allait falloir rentrer, brocouilles encore une fois… Nous étions en fin de journée, le soleil commençait à se lasser de cette mer vulgaire qui est chaude par nature, et non par sursaut de passion…
Sur le palmage du retour, B. fut pris d’une soudaine envie de descendre une dernière fois, « un peu plus profond », au cas où… Et il m’a demandé de le surveiller.
Après une demi-minute, j’ai entendu ses sandows détendre leur puissance dans l’immense humidité des profondeurs. Il a trouvé sa satisfaction, me suis-je dit, avec une certaine appréhension.

Alors qu’il remontait, j’ai aperçu le bout de sa flèche, une dizaine de mètres sous lui, où pendait un étrange éclair blanc pâle. L’eau était trouble, je n’ai pas deviné tout de suite qu’il s’agissait d’un petit thon à dents de chien.
Je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Un éclair bien plus puissant et rapide a soudain frôlé la flèche, et le petit thon. Cet éclair, bien que distant, a pénétré en moi comme… comme quoi ? Je l’ignore. J’ai senti sa décharge remonter le long de ma colonne vertébrale jusqu’à mon crâne et percuter mon front comme une balle. En moi, une âme nouvelle est venue prendre possession de mon corps.
Saisi d’une passion brutale, j’ai pris mon fusil à deux mains, et repris mon souffle. Je suis descendu à six mètres à peine, dans un état paradoxal où le calme apparent de mes membres semblait vouloir dissimuler la puissante excitation qui m’habitait et qui fourmillait au bout de mes doigts à chaque battement de mon cœur.
Mon regard menaçait les ombres, je cherchais partout ma proie.
Tout à coup, à ma gauche, il était là : lourd, large et puissant, suspendu dans le bleu, arrêté par une magie dont je me sentais le maître. Sûr de moi quoique dépossédé de ma raison, j’ai lentement tourné mon fusil vers lui. Il me regardait, l’œil rond et vitreux, sans comprendre. Sans me comprendre, sans comprendre cette masse étrange, longue et sombre, qui s’étirait vers lui. Sans comprendre, soudain, cette douleur dans son bas-ventre.
Je venais de lui tirer ma flèche dans l’abdomen. Il était assez loin, près de 4m (d’après B., qui nous regardait de la surface), et bien que ma flèche eût gardé assez de puissance pour transpercer la chair tendre de ses viscères, elle avait porté un peu plus bas et plus en retrait que l’arrière de la tête, où j’avais visé.
J’ai ressenti une nouvelle décharge, plus puissante encore que la première. Un affolement terrible que semblait me communiquer le poisson par le fil qui nous reliait désormais, et qui s’allongeait à une vitesse folle. Il sondait. Le temps pour moi de regagner la surface, la moitié de mon moulinet, qui contenait 60m de fil, était déjà parti. Je sentais venir la fin, lorsque seul un nœud de chaise et trois tour morts retiendraient le fil au moulinet. Je tentais de freiner un peu, mais la vitesse était trop grande et je connaissais trop mal mon nouveau matériel…
Quelques secondes lui auront suffit à dérouler tout le fil que j’avais soigneusement enroulé la veille.
A présent, je devais lutter pour ne pas me laisser entrainer par le poisson. Avec une frénésie démente je palmais vers le ciel, espérant y trouver quelque secours, mais je me suis retrouvé plusieurs fois la tête à un demi mètre sous l’eau. Combien de temps cela a-t-il duré, je ne saurais le dire. Il me semblait qu’une éternité avait déjà passé. Je ne luttais plus seulement contre le poisson, mais aussi contre mon épuisement. Je demandais en vain, entre deux tasses, le secours de B., occupé à accrocher son petit thon à la bouée pour recharger son fusil, dans l’éventualité où il faudrait doubler mon poisson.
Enfin il m’a rejoint. Et dans la minute où il s’est saisi du fil pour me soulager, le poisson qui s’était épuisé lui aussi, à rendu les armes et s’est laissé tracter. Je l’ai remonté patiemment, la salive moussant à mes lèvres comme sur le mors d’un étalon après la course. 60m de fil jaune.
Quand j’ai commencé à l’apercevoir, mes mains tremblaient : non pas de fatigue, mais d’avidité. Mes os brûlaient dans un bain de flamme et de désir de saisir contre moi la chair de cette bête fabuleuse. Avec sa flèche de coté, c’était une licorne pathétique.
Par chance, la peau qui retient les viscères est plus épaisse que sur le reste du corps, et elle ne s’était presque pas déchirée, ce qui aurait été inévitable avec ce poisson sans écailles, si j’avais porté mon coup plus haut.
B. est descendu, a tenté de le doubler, mais il n’avait chargé qu’un seul sandows et son tir trop mou n’a pas même effleuré la peau de l’animal, qui a ainsi été préservée. B. par dépit, s’est jeté sur le poisson lequel n’a même pas résisté : il avait accepté son destin.
Enfin à portée de mes mains, je l’ai saisi à mon tour, par les ouïes, et nous l’avons ramené à la plage.

Je ne reconnaissais plus de limite à mon extase, alors que la peau du poisson venait frapper contre mes jambes et que ses opercules s’écrasaient désespérément sur mes mains.

Sur la plage, enfin, nous avons remonté les 15 kg de ce qui était devenu, désormais, le symbole définitif de ma déraison. Ces images parleront d’elles-mêmes.

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Et cette apothéose du délire :
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Il vous faut comprendre, Monsieur Pintade : il est désormais trop tard. Vos services n’y ont rien fait, j’ai quitté la voie que je m’étais choisi.
J’ignore quelle force trouble a défait ainsi, si facilement, si vite, ce que tant d’efforts avaient élevé si haut.
Mais me voilà enfin, au moins, rendu à moi-même. Je vous le dis : une paix est possible dans l’exploration de ces plaisirs, et je trouve même dans la chair tendre et ferme des poissons que je tue le goût d’une vitalité nouvelle bien que primitive et animale.

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Je ne cherche plus d’autre passion. A l’agachon d’une jouissance totale, j’explore chaque fois que l’eau me submerge, un nouveau plaisir, doux et salé, qui transporte mon corps, et défait ma raison. Cette folie vaut toutes chastetés.

Car enfin, n’y a-t-il pas quelque vanité à prétendre sauver ce qui ne peut l’être ? La brocouille meurt, et celui que je fus, avec.

J’en termine, Monsieur Pintade. Je dois vous remercier pour vos efforts, pour les milles joies que vous m’avez fait connaître et qu’en un temps désormais révolu, j’ai eu la passion de conquérir. Pour votre chaleureuse présence à mes cotés.

Je sais que vous aussi, pour une raison qui m’échappe moins qu’à d’autres, vous avez perdu le goût de cette impossible quête, et de la didiote communion.
Alors, avec toute ma sympathie, je vous remercie encore, et vous souhaite de trouver, comme moi, une voie nouvelle où vous saurez vous épanouir.

Comme l’a dit un jour le grand sage Maó Khilè Môn Trin : « il faut trouver la voie ».
Je veux vous aidez, et pour cela, comme l’a dit une nuit à son amant la geisha favorite du grand maître samouraï Ôzeke Zébon Kantumemorlekiki : « je vais te la couper ». (il aurait répondu, quelques secondes plus tard : « rrrhhhaaa oui continue, oh vas-y, oui c’est ça encore, oui oui », mais c’est un détail).

Bref, il est temps de couper, coupons donc.

Au plaisir, ma poule.
Rata

Publié : sam. déc. 13, 2008 11:10 pm
par Dim69
Magnifique récit, merci pour cette belle expérience!

Publié : sam. déc. 13, 2008 11:11 pm
par Dim69
Où a été réalisé cette chasse ?

Publié : dim. déc. 14, 2008 1:37 am
par corto
Dim69 a écrit :Où a été réalisé cette chasse ?
Pour le savoir, je crois qu'il va falloir que tu te braques le manuscrit original, par ses treize disciples, du traité sur le néant de Saint Jean du Madrépore l’ancien. :wink:

plus simplement, en fouillassant dans certains récits de ces "histoires vécues" la zone tu découvrira...

Rata, ami, que te dire devant cette aventure et ces prises... :itsgood: :itsgood: :master: :master: :master:

Je connais un pitaine et quelques amis qui te veulent du bien qui seront fiers de toi s'ils lisent ces aventures. Il y a même une mouette sur un rocher égaré, une lapine sur une plage désertée et des agents de la brigade céphalopodique qui en avaleraient leur tampax géant... :wink:

:heureux: :heureux: :heureux:

Publié : dim. déc. 14, 2008 8:50 am
par Rataxès
Dim69 a écrit :Où a été réalisé cette chasse ?
Dans l'eau, près du bord.
:mogguh:


Mon Corto : dans mes bras ! :koukou:
Que de souvenirs tu ravives, là... :cupid: :depressif:



Pauleeeeette !:bye2:

Publié : dim. déc. 14, 2008 12:45 pm
par tedy 13
Il est 4h45, mon nez penche dangereusement en direction de ma tasse de café, j’essaye désespérément de trouver quelques raisons d’être motivé. La pluie, aidée par de volantes bourrasques de vent, s’écrase avec fracas sur la véranda…

Soudain mon portable sonne…c’est l’ami qui….. « Pierre, tu es réveillé…..tu peux te recoucher….. ça bouge pas mal, même la rade risque d’être impraticable !!! »

Plutôt content …. Je retourne prendre ma place encore chaude sous la couette.

Au vacarme de la pluie battante s’ajoute bientôt de bruyants tonnerres…
Impossible de retrouver le sommeil….que faire !!! mes pensées divaguent au grès des souvenirs de sorties mémorables….
Je saisis mon ordi portable direction spearboy et me décide à parcourir le nombre important de posts négligés lors de mes trop rapides survols sur le site.

Et là surprise !!! Rataxes !!!! Pintade !!!!!! comment ai je pu rater le retour aux affaires de nos deux irremplaçables…..et quel retour !!!

J’ai finalement aucun regret d’être resté au chaud à la maison

Ça fait plaisir de vous lire à nouveaux tous les deux :bisou:

Publié : dim. déc. 14, 2008 12:52 pm
par tedy 13
corto a écrit :
Dim69 a écrit :Où a été réalisé cette chasse ?
Rata, ami, que te dire devant cette aventure et ces prises... :itsgood: :itsgood: :master: :master: :master:

Je connais un pitaine et quelques amis qui te veulent du bien qui seront fiers de toi s'ils lisent ces aventures. Il y a même une mouette sur un rocher égaré, une lapine sur une plage désertée et des agents de la brigade céphalopodique qui en avaleraient leur tampax géant... :wink:

:heureux: :heureux: :heureux:
Je confirme....JE SUIS TRÈS FIER DE TOI :coolman:

Publié : dim. déc. 14, 2008 11:35 pm
par jm31
:itsgood:

Bravo et ... merci ! :bisou:

Publié : lun. déc. 15, 2008 6:55 am
par savoyard
:salut: Rata, magnifique!!! :drink: Je me suis bien marré, merci Pintade! :bisou:

Publié : lun. déc. 15, 2008 9:31 am
par Didier_Alpes_Maritimes
C'est beau, néanmoins un peu triste, ça ressemble à un adieu :bye2:


J'espère que Brocouilleur ou pas, on lira encore ta prose sur le site 8)

Publié : lun. déc. 15, 2008 6:56 pm
par tedy 13
Didier_Alpes_Maritimes a écrit :C'est beau, néanmoins un peu triste, ça ressemble à un adieu :bye2:


J'espère que Brocouilleur ou pas, on lira encore ta prose sur le site 8)
:? J'espere bien :!: :!: :!:

:evil: Sinon on va les chercher .......

Publié : mar. déc. 16, 2008 2:57 pm
par Diabar
Rata, Pint' je suis tout simplement Fan une qualité de plume que l'on aimerait voir plus souvent :master:

Publié : mar. déc. 16, 2008 4:19 pm
par Didier_Alpes_Maritimes
Diabar a écrit :une qualité de plume

Surtout chez Pint, c'est agréable au toucher :ahah:

Publié : mar. déc. 16, 2008 6:15 pm
par jm31
Didier_Alpes_Maritimes a écrit :
Diabar a écrit :une qualité de plume

Surtout chez Pint, c'est agréable au toucher :ahah:
Certains disent "touchez ma bosse"..

lui c'est "Touchez mes plumes" :lol: :lol:




En plus celles du croupion sont particulièrement douces parait'il !

Publié : mar. déc. 16, 2008 8:05 pm
par Orca
jm31 a écrit :
En plus celles du croupion sont particulièrement douces parait'il !

Pas possible, sa femme m'a dit qu'il se plumait le croupion pour être beau... il parait que c'est tendance... :lol: :siffle:

Publié : mar. déc. 16, 2008 11:03 pm
par jm31
Orca a écrit :
jm31 a écrit :
En plus celles du croupion sont particulièrement douces parait'il !

Pas possible, sa femme m'a dit qu'il se plumait le croupion pour être beau... il parait que c'est tendance... :lol: :siffle:

:shock: :shock:
pour moi, ce que je connais des animaux à plume, quand ils ont le croupion dépumé c'est que .... :add_fuck: :add_fuck: :add_fuck:

Mais bon, ce que j'en dis :siffle: :shutup: