roucaou
mikepro, sympa le CR
Ce mat à l'aube, première constatation : il caille, 3° départ maison à 6h30. Chevauché ¾ h avec le vieux boat pour atteindre mon spot de prédilection. Chemin faisant, chuis gelé. Deuxième constatation : chuis trop vieux pour ces conneries

. Dernier coup du matin en solo. L'absence d'équipier a failli avoir raison de ma motivation.
Un p'tit vent de Nord-Est rend l'habillage peu aisé et c'est une réelle satisfaction de s'immerger. La température de l'eau contraste avec l'air ambiant. Humm, chuis bien.
Le choix du parcours est programmé. Toujours le même rituel, le même procédé. Le bateau ancré, je gagne le milieu de la crique. J'ai pour l'occasion ressortis mon 100 Valentin "30 d'ans d'âge" un collector. La visi est correcte 8/10m, à quelques mètres du bord une eau laiteuse m'accueille, dans cette purée je distingue à peine la pointe du fusil. J'aime à explorer cette eau blanche, j'y ai souvent fait de belles rencontres. Ce ne sera pas pour cette fois, la mange se tient dans l'eau claire. La démarcation des 2 zones est nette, tranchée, brutale. A quelques centimètres près je passe du brouillard à la lumière. Je me tiens à cheval sur cette cassure caractéristique dans 3m d'eau. En limite de visi, j'aperçois une dodo sympa qui farfouille entre les blocs. Je me laisse couler sans effort (je suis passé en configuration hiver : 11 kg mais avec un habit de 5mm, chaussons de 2 et gants en cuir

) pour entamer une indienne. La belle ne m'a pas repéré et continue son manège. Elle passe derrière un bloc, je me positionne de l'autre côté et quelques seconde après, elle me présente son meilleur profil. Bing… Aïe

, tirée un peu bas, de plus elle reste gesticulant sur la flèche. Avant que je n'aie eu le temps de lui mettre la main dessus, elle se décroche. Au lieu de gagner le large comme l'aurai fait n'importe qui, madame choisi l'eau trouble. Sur ce fond de galet un seul bloc est susceptible de lui servir de refuge. Je réarme calmement et me dirige vers le bloc. Bingo, sous la pierre, un trait sombre contraste avec la pâleur du sable grossier, elle est là, mal en point me faisant face. Je la double. 50 m plus loin, je tente la même approche sur un sar de belle facture. Plus méfiant, il restera à distance.
Puis, près de 2h de solitude (ben, oui, on est au Embiez, faut pas rêver

) avant que je perçoive un semblant d'agitation dans la mange. Agachon dans la posidonie, 2 loups du kg passent au loin, je les appelle. Ils optent pour un virage à 90° mais hésitent à venir. Je me tapis le plus possible me soustrayant à leurs regards. Le problème c'est que je ne les vois plus non plus

. Je me concentre sur la pointe du fusil…
Ben y sont où ? C'est qu'il faut que j'aille respirer moi. Doucement je soulève la tête, juste à temps pour les voir repartir

. J'étais sur le point de m'insulter

(oui, ça m'arrive parfois) lorsque surgit de nulle part, venu je présume de derrière, un autre loup de même calibre stationne à quelques cm de la flèche.
Bing, il est sur le fil. Enfin, non. Disons plutôt : ils sont sur le fil

. Un doublé alors que je n'ai vu qu'un seul poisson.
Tant pis, je ne vais pas faire le difficile

. J'ai largement mon quota, retour maison.