Petite sortie dominicale après une semaine très très chargée... Le plus dur est d'arriver à ourvrir les yeux et de sortir du lit pour être prêt au lever du jour. Les yeux piquent, aller retour express car j'ai bien sur oublié gants et chaussons à la maison, et finalement, nous voila tous les trois avec Georges et Fred, filant vers les secs sur fond de lever de soleil.
Même si aux dernières news le poisson semble aux abonnés absents, on veut profiter de l'eau claire et surtout de l'heure de demie pendant laquelle le golfe de St Tropez ne ressemble pas encore à une autoroute
Premier arrêt : la visi est magnifique, et un véritable mur de mange barre le sommet du sec. Deux petites descentes pour prendre la température, mais tout ce petit monde semble bien tranquille.
Fred se décale un peu et se prépare en surface. Il est juste de passage pour quelques jours, et le simple fait d'être dans l'eau suffit à son bonheur. Et c'est en manque total d'entrainement qu'il va se faire un vrai plaisir à démystifier l'image du denti réservé aux agachonneurs des abysses.... Il bascule, s'allonge dans une faille sur le sommet du sec à une dizaine de mètres, et après une apnée royale d'au moins 15 secondes, il déclenche son tir.
Je pense à un barra, qui semble être le seul prédateur en ce moment. Mais au lieu de cela, il nous gratifie d'un superbe denti de 4.3kg!!!! A peine installé à l'agachon, tout le banc lui est monté du fond

. Il a tiré presque à bout portant le premier venu, mais d'autres plus gros se tenaient derrière...
A peine son explication terminée, je me ventile pour attaquer ma descente. Je me décale vers une tête de roche un peu plus loin et un peu plus bas, delaquelle j'espère faire monter la meute bleutée. Je me pose et garde le regard vissé sur le bas du tombant. Rien de ne vient, et alors que je commence à me faire une raison, la mange éclate en pleine eau. Je lève les yeux et voit venir droit dans le bleu une magnifique sériole.
Elle nage vite, et ne semble pas décidée à changer sa course. Je me décolle du sec et donne deux coups de palmes vers elle avant de lacher le tir. La flèche la transperce un poil trop bas, et je la laisse prendre un peu de fil. Je veux éviter de la travailler en force, mais en même temps, elle a une facheuse tendance à vouloir m'emmener au large du sec.
C'est là que le travail d'équipe prend le relais : pendant que je palme comme un beau diable pour lui faire changer de direction et la rammener vers la bateau, Fred prend la bouée à la main et vient se mettre à coté de moi pour me signaler. Georges anticipe lui la trajectoire du poisson (merci le fil blanc sur le moulinet), et dès qu'elle commence à montrer ses flancs, il descend pour la doubler.
Il n'est pas encore 7h, et les deux poissons sont au fond du bateau : larges sourires, séance photos, et une grande ration de bonheur qui fait du bien.
Même si nous sommes gonflés à bloc par ce début en fanfare, le reste de la matinée se fera sur des secs desespéremment vides, avec juste de la mange et des barras ficelles pour entretenir l'espoir. On aimerait que Georges se fasse plaisir à son tour, et terminer en apothéose.
Le temps passe, les fous de la manette de gaz commencent à prendre possession de la mer, et il est temps de rentrer. Nouvelle petite séance photo avant d'attaquer le levage de filet. La sériole était pleine d'oeufs, et donc la fraie semble très très très décalée. J'espère que cela nous réserve une après saison de fous, et des gros poissons pour les mois à venir
La photo dès que j'arrive à la passer du téléphone sur l'ordi...