Bravo les mecs pour ces belles pêches
Hier je suis allé promener un morceau de famille en bateau aux premières lueurs de l'aube 06-bérienne (par "famille" j'entends en l'occurrence une paire de gros poilus semi-avinés et ma cousine, seule à même de relever le niveau du pitoyable équipage que nous constituions

). Je comprends assez rapidement que le 95 est encore trop long pour cette visi qui doit tourner autour des 3 mètres à vue de pissette mais ça tombe bien car je viens d'acquérir un beau 85

auprès d'un spear (Jo18

) . Retour au bateau donc où, tel un John Daly des fonds de port, j'ordonne à l'un de mes caddies semi-avinés de lâcher l'infâme mégot de clope roulée qui lui roussissait la moustache ainsi que sa bière (la sixième de la journée

, mais il faut à sa décharge dire qu'en lui coule un caustique mélange de sangs lorrain et normand

et qu'il était déjà presque 9 heures, heure à laquelle les 2 grammes d'alcool par litre dudit sang se doivent d'être atteints sous peine de déclencher de sauvages convulsions qui bien souvent le mènent tout droit au service d’addictologie le plus proche

) pour me passer séance tenante l'arbalète susmentionnée. Bien qu'il s'exécuta finalement, j'eus tout de même à subir

de sa part un long et humiliant laïus

visant à m'expliquer que si je continuais à faire ma sucrée avec mes manières rombière sortie de la culotte d'un prince il allait perdre patience et me laisser le cul dans mon jus et démerde-toi pour rentrer à la palme on verra bien si les couilles-molles nagent aussi bien qu'elles couinent (je cite de mémoire mais l'esprit est respecté). Une fois passés ce douloureux épisode

et les regrets de n'avoir pas usé de plus de diplomatie avec cet agité de mon clan

, je fonçais, arme
BIEN ADAPTEE en main, vers l'autre côté du spot pour l'attaquer tel le chacal narquois à contre-courant. Au passage, je préciserai que la veste en 7mm que je viens d'acquérir auprès d'un autre spear (Seaman

), qui, non contente de réussir la performance de contenir mes bourrelets, s'avère de plus être bien plus confortable et chaude que la précédente dont l'âge canonique excusera sans doute la méchante propension à être victime de désagréables fuites de fluides

, représentait une solution de dépannage parfaite dans ces conditions frisquettes. C'est après une centaine d'agachons tous dépassant allègrement les 4 minutes au cours desquels je délaissais les sars monstrueux qui venaient me taper au carreau à chaque descente

, que le métier et surtout ma grande subtilité

finirent enfin par payer en la personne d'une belle ombre évoquant sans doutes un muloche balèze ou, de manière bien plus improbable, un loup de bel acabit passant en contre-haut du poste d'affût situé à une quarantaine de mètres de profondeur que j'occupais depuis un temps indéfini

; ombre qui, passant derrière un rocher, me laissa l'occasion de m'approcher suffisamment pour me permettre de visualiser qu’en réalité j’avais affaire à un loup

certes visiblement peu enclin à venir me voir mais tout de même suffisamment près pour m'offrir une étroite fenêtre de tir

; fenêtre de tir qui, bien exploitée, m'autoriserait à lâcher - pour la première fois avec cette arbalète - une flèche qui finirait à coup sûr sa course de manière aléatoire dans un rayon de plusieurs kilomètres autour de sa cible

; flèche qui une fois lâchée atteignit à ma grande surprise le poisson convoité

et eut qui plus est pour effet de le sécher net façon tazer, le laissant retomber mollement sur le fond. Quelques instant plus tard, les jappements aigus de jeune teckel découvrant qu'un fauteuil Louis XVI est un partenaire sexuel tout à fait satisfaisant et que je lâchais entre deux borborygmes obscènes firent lever les yeux rougis des deux compères ainsi que de ma délicieuse cousine délaissés sur l’embarcation quelques minutes plus tôt et la vue de l'improbable prise que j'avais réalisée les laissa tout de même comme deux ronds de flan

et me permis de passer au travers de nombre de sarcasmes et vexations

qu'une brocouille en règle les aurait incités à m'infliger sur le chemin du retour.
Pour finir, je tiens à remercier à nouveau les nombreux spears qui me revendent des trucs qui ne leur servent plus et qui
trouvent en ma personne le vrai maître qui sait leur faire révéler toute leur utilité me portent chance de manière systématique
