Bravo, Pit06, ça c’est de la dorade

! Le jour où j’en attrape une comme ça je crois que je mets 15 jours à m’en remettre !
Petite sortie pour moi cet après-midi dans le 83. C’est une sortie plage en famille à Saint-Raphaël ce qui signifie plage de sable et foule

... De toutes façons, je ne connais pas de tout le coin et je n’ai pas de bonne intuition. Je prends quand même mon matos, on ne sait jamais. Après avoir pataugé 10 minutes avec le masque, je sens que mon intuition était bonne car je ne verrai pas de poisson plus gros que 10 cm... Je sens que je n’aurai pas à rincer la combi ce soir et je me demande si Rouget n’enjolive pas un peu les choses quand il parle du Var

(à moins que l’endroit où je me trouve ne soit vraiment le plus pourri de coin

...)
Après avoir fait un peu de bronzette, j’en ai marre et je décide de quand même me mettre à l’eau. Je m’équipe donc sous les yeux des estivants qui doivent se demander qui est ce gros mytho qui s’équipe comme un champion. C’est pas faux, mais c’est plutôt un champion de la broucouille

...
Une fois à l’eau, je passe 1 heure et 1/2 à palmer sans voir autre chose que des petites vieilles et des sars portion (pour playmobil). C’est à ce moment là que me décide à faire demi-tour mais pas avoir tenté un agachon sur cette crête que je vois un peu plus loin. Elle est à moitié recouverte de posidonie et je pense que ça peut faire un bon poste. Ce n’est pas profond, 5 ou 6 mètres mais c’est la profondeur à laquelle je chasse habituellement. Une fois posé au fond, je me cache tant bien que mal dans la posidonie et j’observe. Des petits sars viennent gentiment me voir. Après 15 secondes passées au fond, je me dis qu’il va bientôt falloir remonter. Je ne suis pas en bout d’apnée car il me reste facile 20 secondes

...
C’est à ce moment là que j’aperçois un petit denti égaré. Il doit faire entre 800g et 1 kg. Je me tâte car je n’ai pas vraiment envie de ressortir broucouille quand, un peu plus loin, je vois une grosse ombre en train de raser le sommet de la crête

. La visibilité n’est pas très bonne et, comme je ne suis pas du tout préparé à voir du poisson, je mets bien 2 secondes à l’identifier : une sériole de 5-6 kg

.
Bon OK, je sais qu’avec ce poids certains diront que c’est plutôt un beau limon mais pour moi c’est un monstre

. C’est le plus gros poisson que je suis en capacité de tirer.
Je fais quelques appels et la sériole se rapproche avant de changer de cap. Je me plaque encore plus dans les posidonies et refais quelques appel. Ca marche, la sériole tourne et se dirige droit sur moi. C’est comme dans vos vidéos, je n’en crois pas mes yeux ! Je vais attraper un très gros poisson, à la palme et dans peu de fond

!
Arrivée à moins de 3 mètres de moi, la sériole tourne lentement et me présente son plus beau flanc. C’est impossible de rater le tir, je tends le bras et l’aligne. C’est une histoire de secondes avant qu’elle ne soit fléchée et me fasse un départ de folie. Tout va très vite dans ma tête, je vois déjà la tête de ma femme et de mes enfants quand je sortirai de l’eau

ainsi que celles des estivants qui ont dû rigoler quand je me suis mis à l’eau

. Je pense aussi à la manière dont je vais la préparer pour la dégustation...
Allez, elle est largement à portée de tir de mon pneumatique et elle ne se rapprochera pas plus, je lâche le tir. Et là,

.... un gros bruit et je vois la flèche partir très lentement en direction du poisson. Bien sûr, la sériole esquive lentement la flèche et me regarde tout en tournant quelques secondes autour de moi. J’ai cru voir dans son regard un peu de mépris du genre ”mais pour qui il se prends celui-là avec son fusil en plastique ? Il ne croyait quand même pas m’attraper avec ça ?”. C’est vrai que la flèche serait partie pratiquement aussi vite si je l’avais lancée à la main

.
Je suis tellement dégouté que, sur le chemin de retour, je songe déjà à m’acheter un fusil tout simple, avec des sandows et sans mauvaise surprise . Finalement, arrivé sur la plage et après avoir raconté l’histoire à ma petite famille (qui a fait semblant de me croire...), je démonte la tête du fusil et je me rends compte que le joint d’étanchéité n’est plus là. Ca explique tout, même si je maudis ce foutu joint qui a décidé de se faire la malle juste avant que je croise le poisson de mes rêves

...
Voilà, il n’y aura donc pas de photo de moi posant fièrement avec ce beau poisson mais bon, je garderai les images longtemps dans ma tête (surtout celles qui ont précédé le tir parce qu’après j’étais un peu énervé)
A bientôt